Voyeurs

Un homme à la passion pour le moins inhabituelle (il s'introduit chez ses voisins et recopie leur décoration d'intérieur) trouve la mort de façon suspecte. Pour les habitants de la rue Morillon, c'est le premier acte d'une série de crimes qui va secouer la vie de ces gens bien sous tous rapports. L'inspectrice Ocean Tremblay va découvrir que sous les dehors civils des Morillonnais se cachent des ténèbres et des vices insondables.

Voyeurs porte très bien son titre. Isabelle Larocque livre avec ce roman une histoire sombre dans laquelle personne ne semble innocent. Déviances en tous genres, vices cachés... c'est la noirceur présente dans le coeur de chacun qui est finalement le principal criminel dans ce roman policier. Une commère qui tient des fiches sur ses voisins, un romancier suspect, un homme qui bat sa femme, une mère de famille prostituée à ses heures... chaque personnage de l'intrigue cache derrière sa persona de citoyen lambda une déviance. Et c'est l'un des points forts du récit. Nul n'est "pur". L'autrice nous transforme, nous lecteurs, en voyeurs.

L'écriture est efficace, va droit au but. C'est sans fioritures, direct, et le récit se lit de fait très vite. L'écriture, très canadienne, diffère un peu de ce qu'on a l'habitude de lire en termes de francophonie, et permet de faire souffler un vent frais sur notre lecture. On se fait bien vite aux régionalismes employés qui donnent un supplément d'âme à cet univers.

Une lecture très agréable qui n'est entachée que par quelques coquilles malvenues, mais rien de bien dramatique.

Pour résumer, on aime l'atmosphère, le ton et le style. Et si on regrette la présence de quelques coquilles, on passe bien vite outre pour se laisser porter par un récit fascinant. Voyeurs est un roman qui mérite bien des lecteurs.