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3,9

sur 1422 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un grand petit livre .Oui , je sais, quand on a dit ça , on a surtout semé l'interrogation à défaut de l'intérêt . Alors , continuons . Ce qui m'a d'abord frappé , dans ce roman , c'est une certaine confusion qui précède la " mise en place " .Confusion dans les actes , confusion dans les têtes , incrédulité devant les origines de la petite Victoria Normal , le secret couve ....On sent poindre des destins chargés , de ces destins " ratés " depuis le départ qui semblent destinés à la misère de la basse condition , à l'alcoolisme , au tabagisme , à la violence conjugale ,bref , tous ces piliers visibles de la détresse humaine .
Et puis , une découverte pour Maria , une révélation " coup de poing" ,un uppercut qui , loin de lui " couper le souffle " , de lui " couper les ailes " va déclencher chez elle un farouche besoin de quête des origines , une trouveront , ou pas , des révélations destructrices ou incroyable remontée du temps au bout de laquelle se salvatrices ....Chemin de croix .
Chacun et chacune d'entre nous doit savoir qui il ou elle est , d'où chacun ou chacune est issu ."On ne choisit pas sa famille "mais , quand on fait partie d'un clan , on ne peut plus , qu'on le veuille ou non , s'en démarquer totalement .L'amour .Et si cette appartenance n'était pas avérée , si elle était cachée ? On aurait aimé pour rien ?....Secrets de famille , si on savait tout ....
Un petit livre , 200 pages .
Un grand livre tant nombre de lecteurs et lectrices pourront y retrouver quelque chose mais ça , chers amis et amies , vous verrez bien .
Je n'ai pas envie de vous en dire plus , j'ai " eu ma dose" , comme on dit familièrement mais , si vivre des émotions vous est nécessaire , alors vous êtes au bon endroit .
Maria Larrea a écrit un livre puissant , sincère , émouvant , sans pathos , avec même quelques épisodes amusants , bref un beau premier roman de vie , le roman d'une construction , la sienne .Un beau roman .
Mais je vous le dis et le répête , ce n'est là que mon modeste avis .
A trés bientôt .
.
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Lorsque le récit commence, nous sommes à Bilbao, au coeur du pays basque espagnol, alors que vient au monde une petite fille rapidement confiée à un orphelinat. Victoria reviendra cependant plus tard dans sa famille, pour y vivre l'enfer.
Julian est le fils d'une prostituée obèse et sera confié aux jésuites. Ces deux enfants venus au monde pour en être rejetés, la narratrice nous l'apprend dans les premières pages, sont ses parents.

Viendra le récit de l'enfance, à Paris, alors que la famille loge dans un appartement de fortune dans les locaux du théâtre de la Michodière. L'alcoolisme du père, les angoisses de la mère constituent la toile de fond de ce décor de pacotille, rehaussé de la difficulté de masquer ses origines. L'intégration se fait cependant, et le hasard tend la main à Maria, qui réalise un pari tenté sur un signe du destin, entrer à la Femis.

C'est bien plus tard qu'une séance de tarot vient remettre en cause tout ce qui a construit la jeune femme…

Cette autobiographie est remarquable par la complexité du parcours familial, certes, mais aussi par le ton et l'écriture, qui ne laisse pas de répit. Dès les premières lignes, on se passionne pour ces destins misérables mais marqués par une volonté de s'en sortir, avec plus ou moins de succès. C'est vivant, dynamique, passionnant.

Une vrai réussite que ce premier roman écrit avec une énergie communicative.

224 pages Grasset 17 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je vous préviens gentiment de ne lire ce commentaire que dans le cas où vous ne voudriez qu'entendre des éloges de ce roman. Je vais en faire des caisses, être dithyrambique, dégoulinant de gratitude pour avoir vécu un si joli moment de lecture où l'humour règne fréquemment sur des phrases légères mais émouvantes alors que l'intrigue est des plus dramatique. Une sorte de scénario à la Almodovar ou à la Ettore Scola de la grande époque de la Cinecitta, si vous vous souvenez. Toujours des aventures poignantes avec des personnages truculents dans des situations rocambolesques et compliquées.

Merci Maria pour ce roman autobiographique où vous vous montrez aussi fragile que forte et persévérante dans votre quête d'identité.
J'ai aimé que vos racines se situent dans ce Bilbao noir et enfumé, cité de l'acier de la période pré-Guggenheim, véritable port de l'angoisse aux cheminées industrielles que nous traversions avec mes parents, immigrés de l'été pour aller parader en Cantabrique dans des « paradors » de pacotilles montrer que nous étions les plus riches des pauvres. Comme beaucoup.
Les lieux de vos recherches généalogiques ont fait renaitre mon adolescence baignée du franquisme finissant. Cette renaissance attendrissante m'a offert une plongée en acné de l'époque où je matais ma copine Montsé et ses bonnets "D" en écoutant Boney M.
Ceci dit, impossible de faire de la concurrence à votre grand-mère Josefa, véritable oreiller vivant pour Julian votre Père. J'ai également adoré faire la connaissance de votre grand-mère maternelle, Dolores et de sa fille Victoria, votre mère.
Toute cette « familia » haute en couleurs criardes éparpillées en structures cubistes, vous avez su l'ordonner dans votre tête et dans votre coeur pour votre sérénité et pour mon plus grand plaisir.

Merci Maria pour ce premier roman incandescent, d'une indécente aisance d'écriture et d'une lecture passionnante.

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En 1947, une femme bat un poulpe et essaie d'en extraire l'encre. Soudain,elle reconnaît les douleurs de l'accouchement. Une petite fille vient au monde mais elle voulait un garçon. Elle la confie aux soeurs du couvent voisin. La fillette s'appellera Victoria.
Un peu plus loin, à Bilbao, une prostituée obèse donne naissance à Julian. Elle le confiera aux Jésuites.
Plus tard, les deux enfants devenus grands font connaissance pendant la nuit de la Saint-Sylvestre. Ils se marient et fuient l'Espagne de Franco et la pauvreté.
À Paris, Julian exerce le métier de gardien au théâtre de la Michodière et Victoria fait des ménages. Après quelques années, ils ont une fille, Maria, la narratrice du roman.
Cette dernière grandit, fait des études de cinéma, se marie, a des enfants. Cependant, elle ressent un grand malaise.
Une spécialiste du tarot lui annonce qu'un mystère plane sur sa naissance. Maria va donc faire une enquête sur sa venue au monde.
Le sujet peu paraître commun mais non pas du tout.
Les images me venaient devant les yeux en lisant.
Les mots employés sont authentiques et on peut dire que Maria Larrea ne fait pas dans la dentelle quand elle raconte une scène. Il vit, il vibre ce roman.
Les trois personnages ne vivent aucun des enfances et des jeunesses faciles, Julian et Victoria d'abord, Maria ensuite même si c'est une enfant aimée de ses parents.
Le roman est plus qu'une autobiographie. On sent que la fiction vient s'ajouter aux vrais évènements.
Le titre est emprunté à un dicton de Bilbao qui traduit la fierté des gens qui sont nés là-bas et contents de le dire.
Une très belle lecture.



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Victoria et Julian sont deux enfants au parcours sinueux dans le Bilbao franquiste . Livrés à eux mêmes, la foudre amoureuse va les rapprocher .
L' auteure est leur fille et c'est sa vie et celle de ses parents qui nous est racontée .
Que c'est bien écrit ! Tranchant, métaphoriquement ingénieux , cette plume n'a rien à envier à des multiples auteurs primés cet automne .
Réalisatrice de films, l'auteure a parfaitement filmé ses propos sur papier !
Avec beaucoup de tact, sans tomber dans le pathos , Maria Larrea nous raconte l'émigration, les enfances difficiles ,les recherches généalogiques , la déchéance , l'alcool, la famille, la violence et Bilbao aussi, cette ville du nord au sud.
C'est aussi une belle preuve que la réussite est au bout des rêves et que l'ascenseur social , cela existe.
Bon, vous l'avez compris , j'ai été très touché, bien au delà de certaines autofictions nombrilistes qui s'apitoient sur leur sort pendant 250 pages .
Ici, on vit, on rit, on souffre...mais on avance .
Raconter sa vie , celle de ses parents et même un peu de ses grands parents avec autant de tact, d'émotions et finalement d'amour n'est pas donné à tout le monde .


Bravo, une vraie réussite qu'il faudra transformer avec de la vraie fiction !
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Quel plaisir j'ai eu à la lecture de ce roman!
Maria, l'écrivaine et personnage principale de cette oeuvre, nous fait part de son parcours, de son cheminement à la recherche de son histoire et de ses origines. L'histoire peut paraitre plutôt classique, mais ici la narration est enlevée et d'une grande sincérité, puisqu'autobiographique. Elle entremêle l'histoire de ses parents, originaires d'Espagne qui ont été abandonnés par leur famille et la sienne qui recèle aussi un secret bien gardée. Au fil du temps et des découvertes, entre Paris et Bilbao, Maria se livre, s'expose pour mieux comprendre aussi les manques qu'elle a pu ressentir et enfin y mettre des mots.
Court roman de 210 pages, je l'ai tout simplement dévoré. Sans doute moyen thérapeutique pour l'auteure de se comprendre, il apporte un riche éclairage sur l'importance de connaitre ses racines, mais aussi que finalement l'eau et la lumière sont bien plus importants pour bien grandir et mûrir.
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L'histoire s'ouvre à Bilbao dans les années 40 avec la naissance d'une petite fille Victoria qui est confiée à un orphelinat où elle attendra en vain d'être adoptée jusqu'au jour où se mère biologique vient la chercher, geste qu'elle regrette immédiatement, consciente du danger que représente la beauté de la petite fille, qui aura du mal à trouver sa place parmi les autres membres de la fratrie.
Julian, lui est le fils d'une prostituée obèse que ne l'aime pas et le confie aux Jésuites.
Ces deux êtres grandissent sans amour, abandonnés à la naissance et réintégrés dans leur famille, mais le mal est fait. C'est le coup de foudre, ils se marient et vont partir pour la France. Mais, ils n'arrivent pas à avoir d'enfants, alors un médecin espagnol va leur proposer l'adoption. Ainsi Maria entre dans leur vie alors que le couple bat de l'aile, Julian sombrant dans l'alcoolisme et la violence, Victoria se réfugiant dans le silence…

On retrouve ensuite Maria, parvenue à l'âge adulte, metteur en scène, qui multiplie les conduites à risque avant de rencontrer Robin et fonder une famille. Elle sent confusément qu'il manque quelque chose dans l'histoire familiale et c'est une tarologue qui lui assène qu'il y a des mystères autour de sa naissance. Ainsi commence la quête des origines, le besoin de savoir d'où elle vient.

Tout est réussi dans ce livre, autofiction comme souvent lorsqu'il s'agit d'un premier roman. Maria Larrea évoque l'abandon et l'adoption du côté de l'enfant comme celui des parents, pose les bonnes questions : comment surmonter la stérilité, l'incapacité à être mère et à être père, ce qui peut être vécu comme une impuissance, le chemin vers les souterrains de l'adoption qui nous emmène ici vers un trafic d'enfants au moment du Franquisme : on prend les enfants des Républicains pour les confier aux bons catholiques, ou ceux des filles de bonne famille qui ont « fauté ».

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont fait une nouvelle fois confiance en me permettant de découvrir ce roman, véritable coup de coeur, et son auteure.

#LesgensdeBilbaonaissentoùilsveulent #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Amoureux du pays basque, ce livre a forcément attiré mon attention. Bilbao, bilbo, le musée Guggenheim, le casco viejo...
Bon, rien à voir.
Le début de ce roman, qui semble largement autobiographique, est un peu difficile à suivre. Les temps se mélangent et il faut faire un effort pour suivre, pour bien comprendre la généalogie.
Et puis, cela déroule...
C'est fort, dans une langue assez brute mais toujours sincère, l'auteure se livre et nous dresse un panorama de la société espagnole pendant le Franquisme au pays basque du point de vue de la place de la femme.
Une petite leçon, un clin d'oeil historique servant de toile de fond à une belle histoire.
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Une bombe ce livre! Il explose à la gueule.
Il y a du Rubens dans la première scène .
La mise à mort d'un énorme poulpe
par une femme, qui perd les eaux et accouche
sous les pleurs de son petit garçon "tonto",
...en une poussée...d'une fille ...déception !
la vieille voisine accepte de l'en débarrasser....
Le la est donné , and so on...
Ce récit file dare-dare et nous étonne du début à la fin.
Trois abandonnés meurtris par leur histoire.
Des parents qui n'ont rien et qui donnent tout.
Une fille qui va de travers, s'envoie en l'air
jusqu'aux paradis artificiels,
petite délinquante, pas vue pas prise.
Il y a du théâtre de boulevard dans cette histoire
qui nous est contée avec un humour fou
car elle regorge d'amour.
Il y a aussi du Amodovar chez ces personnages
terriblement attachants .
On les voit , on les entend .
Un régal de bout en bout qui a des accents
transposés des" Ritals" de Cavanna .
A lire absolument, c'est bonheur !


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Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, on l'a vu dans les coups de coeur de la librairie lyonnaise Vivement Dimanche et pour être encore plus honnête, il est court et on voulait un livre susceptible d'être lu en un aller-retour en train).

Bref on a plongé dans cette auto-fiction sans savoir ce que Maria Larrea allait me raconter ni qu'elle était réalisatrice qui a suivi des études à la FEMIS.

J'ai été vite frappée par sa façon de raconter avec un art pour la chute en fin de chapitre, raconter l'histoire de Dolores puis de Victoria, la mère de l'auteure, raconter l'histoire de Josepha puis de Julian, son père.

On n'a pas lâché le livre, retenus par l'écriture vivifiante, fougueuse, avec un vrai sens de la formule de Maria Larrea

"Les onze enfants de Dolores et Santiago formaient l'équipe de foot du malheur. Victoria était la gardienne des buts, elle encaissait les coups."

Même si on a une légère préférence pour la première partie du roman, portrait haut en couleurs, malgré le côté tragique de leur vie, des parents de l'écrivaine à la seconde partie, une fois plongée dedans, j'avais envie d'aller jusqu'au bout.Sans doute qu'on ne peut pas totalement comprendre l'épreuve par laquelle Maria Larrea est passée, comprendre pourquoi cela prend toute la place et pendant si longtemps.

Mais avec elle, on rit, et on reconstitue le puzzle de sa famille, et surtout on est terriblement émus par cette histoire intime bouleversante et remplie de tendresse.

Quand on a parlé de son histoire dans un premier roman, de quoi parle-t-on dans le prochain ?

En tous cas, on espère relire la plume vive et juste de Marie Larrea.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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