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EAN : 9782253243410
216 pages
Le Livre de Poche (03/01/2024)
  Existe en édition audio
3.9/5   1393 notes
Résumé :
L'histoire commence en Espagne, par deux naissances et deux abandons. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites. Un peu plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille et la laisse aux soeurs d'un couvent. Elle revient la chercher dix ans après. L'enfant est belle comme le diable, jamais elle ne l'aimera. Le garçon, c'est Julian. La fille, Victoria.
Ce sont le père et la mère de Maria, notre narratrice... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (304) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 1393 notes
°°° Rentrée littéraire 2022 # 24 °°°

Ce premier roman démarre avec un sens du tragi-comique réjouissant pour raconter la naissance puis l'abandon de deux enfants, qui une fois adultes, vont former un couple et former un noyau familial. Victoria et Julian sont les fruits de la misère et de la cruauté de leur famille comme celui de la dictature franquiste. du point de vue factuel, on pourrait être dans un Zola ou du Dickens , mais le ton cultive une légèreté presque joyeuse, le récit se révélant burlesque et rocambolesque, entrainant le lecteur dans une truculente verve très latino-américaine ( avec un petit côté Almodovar ) avec ses exubérances et ses outrances. Et puis on comprend que Victoria et Julian sont les parents de l'auteure et que le roman travaille un matériel autobiographique, ce qui donne encore plus de saveur à la suite du récit. Tout est ( peut-être ) vrai.

Maria Larrea est née à Bilbao comme ses parents mais a vécu toute sa vie à Paris où ces derniers ont migré, papa gardien du théâtre de la Michodière, maman femme de ménage. Elle a grandi entre les odeurs de javel et décors de théâtre, avec un père rendu violent par sa consommation d'alcool, entouré d'armes à feu, lui le partisan de l'ETA basque. le ton se fait plus intime, plus grave mais toujours avec la même vivacité, mettant des mots nets sur la honte sociale lorsqu'elle fréquente des camarades appartenant à un milieu social privilégié, elle dont le prénom fait dire « « Maria, c'est marrant, tu t'appelles comme notre femme de ménage. »

« Rêvant de m'appeler Sophie ou Julie, je tenais parfaitement mon rôle de jeune fille modèle devant les parents des copines qui m'invitaient à dîner, à dormir. Je jouais au singe savant. Oh, qu'elle est cultivée pour une fille de femme de ménage ! Je faisais mon effet sur les parents des autres, un mélange de pitié et d'épate quant à mes origines. J'exagérais le trait ; je les regardais comme des sauveurs et les écoutais plus que leur progéniture. Je buvais leur savoir et leurs connaissances. Nourrie et repue par leur bourgeoisie, je pouvais enfin m'éloigner de mon duo parental bruyant et angoissant. J'avais grandi comme une souris de laboratoire en captivité, j'avais enfin trouvé la sortie du labyrinthe que mes parents avaient construit autour de moi. »

La narratrice s'extirpe de son milieu par des études à la FEMIS pour devenir réalisatrice ( ce qu'elle est aujourd'hui ) mais elle ressent une souffrance sourde, étrange, comme si quelque chose de bancal la faisait vaciller. Avec un tirage de tarots qui bouscule ses certitudes et la bouleverse, le roman bascule à sa mitan dans une enquête / quête des origines qui la mène à Bilbao où tout a commencé, afin de démêler les mystères soulevés par les cartes et s'approcher de la vérité.

Lorsqu'elle écrit, Maria Larrea met ses tripes et son ADN, questionnant très justement sur la notion de filiation et de ce que c'est d'être parent. Elle le fait avec une franchise désarmante qui dessine progressivement les contours d'une famille, avec une véritable profondeur de champ. Au fil d'un texte tranchant et plein d'allant, le lecteur la suit, jusqu'à ces dernières pages très touchantes où elle "rencontre" enfin ses parents après avoir percé leurs secrets, et accède à la liberté d'être elle.

Lu dans le cadre du Prix du Roman Version Femina, sélection de septembre.
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Ce premier roman autobiographique sur la quête des origines est celui d'une autrice élevée au coeur d'une fiction. Née à Bilbao en 1979 et ayant toujours habitée à Paris, ce n'est en effet qu'à l'âge de 27 ans que Maria Larrea découvre qu'elle a été adoptée. Totalement bouleversée et en quête de réponses, elle part sur les traces de ses parents biologiques, tout en décidant d'écrire et de nous raconter son vécu.

La première partie de cette quête de vérité fait office de mise en place. L'autrice y raconte non seulement son enfance parisienne en compagnie d'une mère femme de ménage qui sent l'eau de javel et d'une père violent, porté sur la boisson et gardien du théâtre de la Michodière, mais également la rencontre de ses parents, deux cabossés d'une vie construite dans la misère, l'un confié aux jésuites par sa mère prostituée et l'autre très vite abandonnée aux bonnes soeurs d'un couvent. Pas forcément fière de ses origines, ni de son milieu social, Maria est une fille d'immigrés qui se cherche, se rebelle et se défonce, tout en rêvant de faire du cinéma. Une construction mêlant honte, douleurs et colère qui s'écroule totalement lors d'un tirage de cartes chez une tarologue qui transforme toute cette première partie en fiction : les dés sont pipés, toute son histoire familiale n'est qu'une immense supercherie !

En début de seconde partie, suite à cette révélation fracassante, le lecteur se retrouve donc dans le même état que l'autrice, totalement désemparé d'avoir été trompé sur la marchandise depuis la première page du roman et bien décidé à emboîter les pas de cette narratrice furieuse, prête à réécrire sa propre histoire et partant à la recherche de ses racines espagnoles, là où tout a commencé, à Bilbao.

« Les gens de Bilbao naissent où ils veulent » est donc une histoire familiale rocambolesque et bourrée de secrets, qui dévoile au passage une page sombre de l'histoire espagnole, tout en révélant une autrice débordante d'authenticité et d'auto-dérision, qui n'hésite pas à se mettre à nu au fil des pages, alliant franchise, humour et tendresse, tout en abordant des thèmes intéressants tels que l'immigration, la filiation, l'abandon, la famille et le trafic de nouveau-nés.

Une belle découverte de cette rentrée littéraire et un très bon premier roman !
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En écrivant Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, Maria Larrea a effectué un pèlerinage harassant pour retrouver ses origines.
Au cours de ce roman autobiographique, elle libère tout ce qui freine son épanouissement complet de fille d'immigrés espagnols qui a grandi au coeur de Paris.
Ma lecture est passée par plusieurs phases, les deux principales étant l'histoire de ses parents, de sa grand-mère d'abord, histoire suivie par la quête effrénée de Maria Larrea qui fait tout pour tenter de savoir ce que ses parents lui ont toujours caché.
Dans son livre, l'autrice m'a tout de suite accroché à son récit par son style percutant, sans fioritures, avec des mots crus. Elle n'hésite pas à décrire la dure réalité des gens du peuple, surtout ce que subissent les femmes, dans cette Espagne placée sous le joug du franquisme.
Quand Dolores, sa grand-mère, accouche de Victoria, le fait que l'enfant soit une fille est aussitôt ressenti comme un malheur. D'ailleurs, le bébé est sans délai placé au couvent de Santa Catarina où des couples en manque d'enfant viennent faire leur marché. Hélas, Victoria ne trouve pas preneur malgré ou plutôt à cause de sa beauté, chaque femme redoutant une tentation trop forte pour son mari… Finalement, Dolores la reprend un peu plus tard parce qu'elle a besoin d'une bonne à la maison.
Maria Larrea me plonge ensuite en plein Paris où elle a été scolarisée. Julian, son père, est gardien du théâtre de la Michodière et sa mère, Victoria, femme de ménage. Hélas, cet homme boit beaucoup, de plus en plus, et violente sa femme.
C'est maintenant le moment de faire connaissance avec ce garçon enfanté par Josefa, une prostituée de Bilbao, le 28 juin 1943. Comme le client le plus régulier de Josefa se nomme Julian, elle l'appelle… Julian.
Ce dernier est aussitôt placé dans un orphelinat situé près de San Mamés, le stade de l'Athletic Club Bilbao. Dès qu'il le peut, Julian s'engage dans la marine pendant que Victoria ne parvient pas à échapper au « désir de son père ». Heureusement, elle trouve du réconfort auprès de Rosalia qui lui apprend à parler le galicien.
Avec l'histoire familiale de Victoria et Julian, les bases familiales sont bien décrites. Si le couple vit et travaille à Paris où grandit leur fille, chaque été, la petite famille rentre à Bilbao, au Pays basque car Julian est un fervent soutien de l'ETA (Euskadi Ta Askatasuna, ce qui signifie « La liberté pour le pays basque »). Ainsi, Julian est solidaire de ceux qui militent pour l'indépendance du Pays basque.
Il faut une forte personnalité à la jeune Maria pour supporter le mépris affiché envers « les filles du rez-de-chaussée », qu'elles soient espagnoles, portugaises, yougoslaves… Maria épate les bourgeois. Elle fume, approvisionnée par sa mère, mais se drogue aussi, hélas, deux fois hélas.
Aussi, l'autrice se montre sans concession envers ses parents, répète que son père est un ivrogne, qu'il dépense sans compter, qu'il veut s'affirmer comme le plus riche des pauvres !
La carrière de Maria Larrea dans le cinéma – elle veut être réalisatrice – peine à s'affirmer. Elle a épousé Robin. Après trois avortements, elle met au monde Adam mais c'est sur sa propre naissance qu'elle se pose de plus en plus de questions. de plus, elle se demande pourquoi elle veut toujours jouer dans ses films.
C'est au contact d'une tarologue que la révélation est faite et va être l'objet de la quête détaillée et à rebondissements qui fait l'objet de la seconde partie. Sa lecture passe, pour moi, du passionnant au lassant pour revenir au passionnant car Maria Larrea mène bien sa barque pour arriver aux révélations finales qui relancent à propos l'intérêt de ma lecture.
J'ajoute que Les gens de Bilbao naissent où ils veulent fait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives 2023.

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Les gens de Bilbao naissent où ils veulent raconte la quête de son auteure, Maria Larrea, pour retrouver sa famille biologique. C'est un roman profondément intime qui, par un montage alterné, nous entraîne dans l'histoire d'une famille, la mère, le père et leur enfant, l'histoire de trois destins.
Je dois reconnaître qu'au début, j'ai dû faire un petit effort pour bien suivre l'histoire où se mêlent deux fils narratifs en parallèle, celui de l'enfance de chacun des parents et celui de l'enfance de la narratrice, leur fille.
Cette épopée des origines de Maria Larrea racontée donc par Maria, la narratrice du roman, commence en Espagne, en Galice, en 1947, avec la naissance d'une petite fille Victoria. Sa mère qui voulait un garçon l'abandonne aux soeurs du couvent voisin puis la reprend des années plus tard. Elle aura la responsabilité de ses dix frères et soeurs et devra subir les assauts de son père.
Quatre ans plus tôt, à Bilbao, une prostituée a mis au monde un garçon Julian. Ne souhaitant pas l'élever, elle l'a confié à une institution jésuite, la Miséricorde. Plus tard, pour prendre de la distance avec ce passé misérable, il s'engage dans la marine.
Les années passent, difficiles pour tous les deux, jusqu'à ce soir de la Saint Silvestre, le 31 décembre 1965, où la belle galicienne Victoria est attablée au comptoir d'un bar, sur le port du Ferrol, cette ville où est né Franco, quand entre un jeune marin, Julian. Ils tombent immédiatement amoureux l'un de l'autre.
Tous deux n'ont qu'un souhait, fuir ce passé et le traumatisme provoqué par leur abandon, fuir ces institutions religieuses écrasantes et s'éloigner de cette Espagne franquiste.
Ils rêvent à un avenir plus radieux et partent s'installer à Paris dans les années 70. Julian trouve un poste de gardien au théâtre de la Michodière et Victoria est femme de ménage.
Ils vont avoir un enfant, Maria, la narratrice du roman qui, tout en nous contant l'enfance et la rencontre de ses parents nous fait découvrir sa propre enfance entre ce père basque nationaliste, l'ETA étant sa seule religion, ce père devenu alcoolique et violent et sa mère résignée, aux senteurs d'eau de javel.
Maria doit faire face aux moqueries de ses camarades issues d'un milieu social plus favorisé : « À chaque moment de mon existence, l'infamie de ma naissance m'était rappelé ». Elle éprouve honte et colère. Elle avance pourtant et n'a qu'une certitude : faire du cinéma et réaliser.
Devenue adulte, diplômée de la Femis, mariée à Robin et mère à son tour, elle est cependant en proie à un mal-être mystérieux. Elle va alors, à 27 ans consulter une tarologue qui lui suggère : « Ton père n'est probablement pas ton père » et elle conseille à Maria de vite parler à sa mère qui doit lui cacher des choses.
Pour Maria c'est un plongeon dans un bain glacé et elle va entamer alors une stupéfiante quête de ses origines. Démarre ainsi la deuxième partie du roman dans laquelle elle mène son enquête entre Paris et Bilbao, la ville où elle est née pour tenter de percer le mystère de sa naissance.
Ce qui au début paraissait être un simple récit autobiographique prend soudain une autre dimension avec une allure d'enquête policière.
Dans cette autobiographie romancée, au cours de son questionnement sur ses origines, Maria Larrea évoque de nombreux thèmes que ce soient les non-dits, les questions de filiation, l'adoption, les recherches généalogiques. Elle décrit avec talent les conditions de vie de ces immigrés espagnols, leur mal du pays et leur difficulté d'intégration entraînant chez certains ce sentiment de déchéance qui les conduit parfois à recourir à l'alcool. On y croise Franco. On découvre Bilbao. Il y est également question de l'Opus dei, des bébés abandonnés et des agissements de l'église catholique, de l'ETA…
Grâce à une écriture enlevée, énergique, très imagée, frisant parfois le burlesque mais aussi le tragique, des scènes picaresques, un scénario haletant Maria Larrea nous offre un premier roman fort réussi. Il est une puissante réflexion sur la famille, sur ce que sont les liens du sang et les liens affectifs.

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Maria, alter ego de l'auteur, est cinéaste. Ses brillantes études à la Fémis lui ont permis de prendre sa revanche sur la modeste condition de ses parents, l'un basque, l'autre galicienne, venus chercher en France l'avenir que l'Espagne de Franco leur refusait. Tous deux abandonnés à la naissance et élevés dans un orphelinat religieux, Julian est devenu à Paris un père alcoolique et violent, gardien du théâtre de la Michodière, et Victoria, une mère résignée, femme de ménage bien peu considérée. Pressée de s'envoler vers une réussite qui n'en a que plus de prix, Maria se retrouve toutefois brutalement ramenée au passé, quand, à presque trente ans, elle découvre son adoption par hasard, grâce aux indications d'une tarologue. Commence alors pour elle une quête obsessionnelle, la ramenant à sa ville natale de Bilbao, pour tenter de dissiper le mystère de sa naissance.


S'affranchit-on jamais de ses origines ? Pour la narratrice, la réussite sociale, avec un mari, des enfants, et une profession prestigieuse acquise de haute lutte, devait signifier la rupture avec une enfance et une adolescence marquées par les moqueries de ses amies. « Maria, c'est marrant, tu t'appelles comme notre femme de ménage. » Elle qui rêvait de s'appeler Sophie ou Julie pensait « j'avais enfin trouvé la sortie du labyrinthe que mes parents avaient construit autour de moi. » Mais voilà que la découverte du mensonge entourant sa naissance remet soudain tout en cause, comme si elle n'avait finalement bâti l'édifice de sa vie que sur du vent. Pour renaître enfin dans cette nouvelle existence qu'elle s'est choisie, il lui faut d'abord se réapproprier cette première naissance qu'on lui a volée en lui mentant, c'est-à-dire retrouver ses parents biologiques. Alors seulement, réconciliée avec ce passé qui la rattrape en traître, elle pourra affirmer haut et fort le dicton qui sert de titre à son récit.


Scénariste pour le cinéma, Maria Larrea a su projeter les éléments de son autobiographie dans un premier roman tendu comme une arbalète, décochant ses scènes fortes dans le torrent d'une narration aux mots cinglants, toute entière au service d'une urgence impérieuse : « raconter mon histoire », « me la réapproprier », « récupérer le roman familial », « écrire ma vérité ». Une vérité sans laquelle les non-dits ont longtemps et insidieusement creusé leur sillon douloureux, jetant notamment Maria adolescente dans l'instabilité, la rébellion, enfin dans un mélange de honte, de rancoeur et de colère l'empêchant de se construire. Son parcours tumultueux frappe d'autant plus qu'elle nous le livre sans fard, avec une sincérité presque brutale, sur le fond implacable d'une Espagne franquiste misérable et violente, relayé par celui du déracinement et de l'ostracisme vécus dans l'exil, avant que passé et présent ne s'entremêlent autour de l'affaire des bébés volés du franquisme et du parcours du combattant des victimes pour retrouver leur identité.


Ce premier roman, aussi habilement composé qu'habité par une écriture passionnée, énergique, sans concession, est autant un témoignage remarquable qu'une entrée réussie en littérature.

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critiques presse (7)
LesInrocks
02 janvier 2023
Avec cette quête des origines qui nous plonge dans l'Espagne de Franco, Maria Larrea signe l'un des premiers livres les plus réussis de la rentrée.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Elle
22 décembre 2022
L’autrice ne ménage pas ses parents (adoptifs) décrits tout au long du roman comme elle les a perçus pendant toutes ces années : avec leurs défauts plutôt que leurs qualités. Peu importe, ils sont sa famille et le resteront. « Les gens de Bilbao naissent où ils veulent » est une déclaration d’amour poignante qui passionnera toutes les amatrices de généalogie, d’enquête et d’histoire.
Lire la critique sur le site : Elle
Culturebox
13 octobre 2022
L'écriture est enlevée, imagée, dure pour ne pas dire crue parfois.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
16 septembre 2022
Maria Larrea, suite à un tirage de carte, découvre qu’elle est adoptée. À ce moment-là, la jeune femme cherche à découvrir tout ce qu’on lui a caché pendant 27 ans. Elle en a écrit un livre, Les gens de Bilbao naissent où ils veulent.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LeFigaro
08 septembre 2022
On lit tant de romans où il ne se passe rien et voici qu’entre dans l’arène littéraire la virevoltante et talentueuse Maria Larrea, qui part à la recherche de ses racines espagnoles.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Marianne_
05 septembre 2022
Le beau premier roman de Maria Larrea est le récit d’une flamboyante quête des origines où magie et sorcellerie s’entremêlent.
Lire la critique sur le site : Marianne_
LaLibreBelgique
05 septembre 2022
Dans un style cinématographique doux amer, Maria Larrea part sur les traces de ses ancêtres espagnols et questionne ainsi son besoin de reconnaissance. "Les gens de Bilbao naissent où ils veulent", premier roman
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (148) Voir plus Ajouter une citation
Le Pays basque pour les Basques était son mantra, lui l'immigré qui habitait Paris et buvait du Bordeaux dans un restaurant grec tenu par des Égyptiens. Il voulait incruster dans ma cervelle cette fierté de l'appartenance, tu es basque, tu n'es pas espagnole.
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Handicapé du verbe originel, enfant bafoué du franquisme, il ne parlait pas l'euskara mais il aimait la violence et la rébellion. Il me répétait ses noms de famille dont il était si fier, la seule preuve de son origine.
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Pour la première fois je mangeais à la cantine.
J’ai bientôt onze ans et je pousse un plateau le long de deux rails en métal. Il fallait faire vite, choisir entre la peste et le choléra, pressée par les grands. Sous mes yeux s'étalaient les splendeurs de la nourriture industrielle. Enfin la France s'exprimait dans mon assiette : cordons bleus, carottes râpées, hachis Parmentier, concombre à la crème, céleri rémoulade. Tous ces mets exotiques étaient pour moi synonymes de modernité et de liberté. Salé, acide, tiède. Je jubilais de faire mon entrée dans le monde grâce à la cuisine du réfectoire. […] Je rencontrais des jeunes filles fraîches et françaises qui pourraient me faire sortir de mon territoire hispanique moyenâgeux entouré de barbelés. La première à me tendre la main portait le prénom prometteur de Flavie. En me liant à elle, je tournais le dos aux autres comme moi, les filles du rez-de-chaussée, espagnoles, portugaises et yougos. Je devenais un peu française.
Rêvant de m'appeler Sophie ou Julie, je tenais parfaitement mon rôle de jeune fille modèle devant les parents des copines qui m'invitaient à dîner, à dormir. Je jouais au singe savant. Oh, qu'elle est cultivée pour une fille de femme de ménage ! […] J’avais grandi comme une souris de laboratoire en captivité, j'avais enfin trouvé la sortie du labyrinthe que mes parents avaient construit autour de moi. (p. 75-76)
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Elles partageaient les restes de plats ramenés de chez leurs patrons, qu’elles dévoraient sur le port de Gateira, leur regard tourné vers le Ferrol et son natif célèbre et craint, le nouveau leader de l’Espagne. Un chef de chez eux qui avait gagné la guerre. Vu les hommes de leurs familles, elles se chuchotaient que ce Franco devait lui aussi être un sacré fumier. Elles fantasmaient plutôt sur les marins de l’arsenal qui venaient de toute l’Espagne. Elles rêvaient de faire un jour la traversée en barque jusqu’à la ville, jusqu’à eux et leurs uniformes.
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Dolores regarda l'enfant, l'air sévère. Elle avait un bébé sur la hanche droite et tenait de la main gauche une fille brune d'à peu près cinq ans. Jesus se cachait derrière Dolores. Il fixait ses pieds, deux paires de chaussettes doublées en accordéon sur ses tibias meurtris. Il avait grandi, c'était un adolescent désormais. Dolores scrutait sa fille sans bouger, le trio ressemblait à une sculpture, plus personne ne respirait, leurs chairs figées devant le spectacle de la splendide Victoria. Dolores regrettait d'être revenue. Cette gamine était bien trop belle, elle ne causerait que des misères.
Victoria fit un timide pas en avant, et sourit.
Ce sourire, le premier d’une enfant à sa mère, allait rester sans réponse toute sa vie durant. (p.24)
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Vidéo de Maria Larrea
À l'occasion de la parution de son premier roman "Les gens de Bilbao naissent où ils veulent" au Livre de Poche, Maria Larrea a répondu aux questions de ses lecteurs.
En savoir plus https://www.hachette.fr/livre/les-gens-de-bilbao-naissent-ou-ils-veulent-9782253243410
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