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Critique de Seraphita


Jan Y., un poète au talent encore peu reconnu, a cédé aux pressions de son éditeur, Karl Petersén, et est en passe d'achever l'écriture de son premier roman policier. L'affaire va être juteuse pour l'éditeur puisque le roman a un avant-goût de best-seller. Aussi, il vient fêter la bonne nouvelle en apportant une bouteille de champagne à l'auteur promis à une grande célébrité. Las… le poète se balance au bout d'une corde dans son bateau. Suicide ? C'est là que le flair du commissaire Barck intervient : il décèle, par-delà les indices apparents, la mise en scène qui visait à maquiller un crime en suicide. Il va falloir le talent d'un policier-poète pour démasquer le meurtrier…

« Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers » : un roman fleuve qui frise les 500 pages écrit par un auteur suédois, c'est-à-dire un polar nordique de plus dans le paysage littéraire ? Ou faut-il plutôt voir là, comme le souligne l'auteur en quatrième de couverture, un « genre de roman policier ». le ton est donné, satirique donc, mais aussi très fin, qui égratigne – toujours gentiment – le polar nordique typique. Il interroge aussi subtilement l'écriture à l'ère post-moderne marquée par la rentabilité à tout prix : le monde de l'édition est épinglé, certains écrivains également, qui cèdent aux sirènes de l'écriture facile, l'écriture attendue pour satisfaire les appétits des lecteurs. Et puis, ce roman laisse çà et là se déployer de très beaux poèmes (d'Yvon le Men, pour la plupart) dans l'espace du blanc des pages, dans le temps de lecture de l'oeuvre. Même si ce dernier semble parfois un peu long, on ne peut ressortir que changé d'une telle lecture… Comme quand on découvre le premier poème de Jan Y. / Yvon le Men, petits cailloux de mots parsemés ici ou là en fil conducteur du roman :
« Même plié dans l'armoire
le ciel sent bon » (p. 19)
La simplicité charme, séduit, et l'imagination du lecteur s'envole, suivant celle de Björn Larsson au fil d'une enquête bien peu conventionnelle…
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