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3,27

sur 101 notes
Après des années de vache maigre, le poète Jan Y Nilsson est en passe de devenir riche et célèbre grâce, non pas à ses vers, mais à un roman policier ! Sur sa péniche amarrée dans le port d'Helsingborg, le poète s'interroge. Doit-il sacrifier son art, ses convictions, ses valeurs et signer le contrat juteux que lui propose son éditeur, Karl Petersén ? Son amie de toujours, sa muse, Tina, pense que non et affirme que cette incursion dans la littérature noire sera préjudiciable à son image. Mais Anders Bergsten, l'auteur de polar et ami qui l'a aidé à s'immerger dans cette nouvelle forme d'écriture, l'a convaincu qu'il aurait tort de se priver d'un confort financier mérité. Et c'est aussi l'avis de Petersén qui l'a incité à suivre cette voie et qui doit venir le soir même pour récupérer les dernières feuilles de son roman et lui faire signer son contrat.
Jan Y n'aura guère l'occasion de connaitre les conséquences de sa trahison à la poésie. Quand l'éditeur arrive, guilleret, de Stockholm, il trouve le poète mort, pendu. Tout laisse penser à un suicide. Mais tel n'est pas l'avis de Martin Barck de la police maritime d'Helsingborg. le commissaire, qui se pique d'être lui-même poète, grâce à une observation attentive des lieux, conclut au meurtre. Mais qui voudrait du mal à un poète ??

Quand un auteur suédois surfe sur la vague des polars suédois en écrivant un polar suédois dans lequel un poète suédois surfe sur la vague des polars suédois en écrivant un polar suédois...Et bien ça donne un polar suédois bourré de références et de clins d'oeil, plein de recul et à l'intrigue solide. La poésie et la création littéraire sont au coeur du roman qui offre aussi une belle incursion dans la vie d'un éditeur passionné. Un polar atypique et original, à tendance satyrique, qui ravira les amateurs du genre mais aussi les férus de poésie. Très divertissant !
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L'Europe du Nord est connue pour ses polars de qualité et pour ses poètes. Björn Larsson fait le pari de réunir ces deux domaines aux antipodes du vaste monde de la littérature dans un seul et même roman. Pari risqué mais habilement relevé, et réussi ...

Un poète collectionneur d'aubes (et je ne peux m'empêcher de penser à l'amateur d'aubes, un poème de Paul Nougé, surréaliste belge) est retrouvé mort dans son bateau, dans un port de pêche suédois.

D'autres auteurs ont mêlé poésie et intrigue policière, comme le Chinois Qiu Xiaolong et l'Islandais Ragnar Jonasson. Björn propose ici une autre approche mais tout aussi convaincante : à travers les réflexions du policier en charge de l'enquête, poète à ses heures, il s'interroge sur la poésie, ses exigences, son avenir dans un monde de l'édition de plus en plus guidé par la recherche du profit et sa place dans nos sociétés modernes, car « Se rendre utile ! N'était-ce pas l'essentiel, dans la vie, tout compte fait ? Que ce soit arrêter un meurtrier ou écrire un beau poème. »

Les vrais amateurs de polar trouveront peut-être quelques longueurs, mais pour ma part je les trouve essentielles à l'ambiance.
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Le titre de ce roman a éveillé ma curiosité . Comment ? Il serait question de poésie dans un roman policier ? Et bien oui, Björn Larsson renoue avec le polar en détournant les codes du genre, pour nous offrir un texte où intrigue policière et poésie s'entremêlent.

Karl Petersen, éditeur de renom, se rend un soir sur la péniche du poète Yan Y Nilsson pour la signature de son premier roman policier, promis, avant même sa sortie, à un retentissant succès européen . Après bien des tergiversations et la crainte de trahir son art, Yan Y Nilsson s'est en effet lancé dans une virulente diatribe contre la finance internationale avec L'Homme qui n'aimait pas les riches. Alors que le champagne s'apprête à couler à flot, Petersen découvre avec stupeur son jeune poulain pendu. Rattaché à la police maritime et de permanence ce jour-là, le commissaire Martin Barck , poète mélancolique à ses heures perdues, hérite de l'enquête. Il découvre très vite qu'il s'agit d'un meurtre maquillé en suicide. Mais qui pouvait bien en vouloir à Jan Y. Nilsson ? Dénonçant les malversations des rapaces de la finance, son roman dérangeait-il l'un ou l'autre de ces criminels en col blanc ? Et que va-t-il advenir du roman à paraître que Nilsson n'a pas terminé ?

Bjorn Larsson nous propose une véritable enquête policière, mais aussi et surtout une réflexion sur la littérature et les stéréotypes, une étude de moeurs sur le milieu de l'édition, et inclut même dans le récit de vrais morceaux de poésie qui ne sont autres que ceux du poète breton Yvon le Men. le ton est incisif et ironique. Cette satire du monde éditorial développe cependant trop d'idées convenues. C'est aussi un peu lent et outrancier dans les rebondissements. Mais cela reste un polar original et atypique pas déplaisant, qui aurait mérité plus de singularité.
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Quelle lecture réjouissante, quel livre original! Je suis passionnée de poésie et j'aime lire des romans policiers. Et voilà que cet auteur suédois a l'idée géniale d'associer ces deux genres littéraires! Même si une certaine incompatibilité semble émaner du titre...

Embarquez avec moi à bord du bateau de pêche " Mademoiselle Ti". Bon, d'accord, nous n'irons pas bien loin, car il reste à quai. Mais c'est là qu'habite Jan Y . Nilsson. Quoi? Vous ne connaissez pas l'immense poète ? C'est vrai que son succès reste très confidentiel, et qu'il ne doit d'être publié qu'à son éditeur, Petersén... Mais les choses vont changer, même s'il hésite encore, car il a voué sa vie à la poésie. Il a presque terminé un roman policier que l'éditeur l'a poussé à écrire, connaissant son talent de conteur. Eh oui! Changement de cap... Petersén va bientôt arriver, porteur de bonnes nouvelles...

Et que trouve-t-il, le pauvre éditeur? Nilsson pendu sur le bateau!!

C'est sans compter la vigilance du commissaire maritime Martin Barck, qui se rend compte que le présumé suicide du poète est en fait un meurtre maquillé. Plusieurs pistes se présentent, notamment celle d'un financier qui n'aurait pas aimé que le poète brocarde et dénonce les riches dans son roman. Mais les policiers pataugent... Et un autre personnage meurt.

Il y a une enquête, des suspects, certes, cependant le livre présente bien d'autres thèmes et se révèle très riche : en réflexions justes et passionnantes sur l'acte d'écrire, sur la poésie, son rôle pour soi-même et dans le monde. En incursions dans le monde cruel et régi par l'argent de l'économie, de l'édition .

On y trouve aussi des clichés malmenés: le poète maudit et désespéré qui finalement ne s'est pas donné la mort, le commissaire que l'on n'imagine pas poète à ses heures. Des clins d'oeil ,de l'espiéglerie: les textes poétiques de Nilsson qui jalonnent le roman sont en fait ceux d'un poète breton que j'aime beaucoup et qui a accepté de se prêter au jeu, Yvon le Men. L'auteur y va aussi de son petit poème... En plus il ya une mise en abyme amusante quand le commissaire lit le roman policier inachevé. Quant aux dialogues , ils sont souvent savoureux, pleins d'humour . Seul regret, j'ai deviné très vite qui était coupable.

Un moment enchanteur, malgré les morts, que ce roman! Je l'ai savouré de la première à la dernière page. Alors, à votre tour, monterez-vous à bord? Je vous le souhaite car vous en retirerez beaucoup de plaisir!
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Björn Larsson a écrit un roman très original, mêlant poésie, réflexion sur la poésie, drame psychologique, polar.

Le poète, Jan Y. Nilsson, vit modestement sur son bateau après des années de labeur consacrées à son art, sans aucune concession. Il accepte pourtant la proposition de son éditeur d'écrire un roman policier, succès assuré pour un auteur suédois, afin de le dédommager d'avoir édité son oeuvre à perte. Mais à 50 pages de la fin il est retrouvé pendu, alors même qu'il allait signer son contrat.

Malgré la mise en scène de suicide par pendaison, Barck, le commissaire-poète, flaire le crime. Une flaque de sang aux pieds de la victime révèle en effet un stylo planté dans le cou du défunt qui ne peut pas l'avoir été par lui-même...La solution doit se trouver dans le manuscrit, qui dénonce, on s'en doute bien, d'affreux spéculateurs responsables de la crise économique...Ou bien une de ses victimes décidée à se faire justice elle-même ?

L'éditeur, lui même menacé, ne veut pas céder : le livre doit paraître même au prix de quelques falsifications.

L'enquête s'avère complexe. Un mobile incertain, pas de suspect, une famille lointaine et indifférente, des amis éplorés, une amoureuse désespérée à qui Jan Y. a légué son oeuvre...Et finalement, pourquoi ne pas suivre les vers du poète ?

D'abord il y eu le chagrin
l'incroyable chagrin
de n'avoir pas cru
que l'on naissait avec sa mort

Beaucoup de clins d'oeil, de références littéraires, d'allusions ironiques aux polars suédois - le livre de Jan Y. s'intitule "L'homme qui n'aimait pas les riches"...Une réflexion également sur la place de la poésie dans nos sociétés, peu goutée, sur celle du polar, beaucoup plus apprécié. Et cette idée astucieuse - glisser le poème au coeur de l'enquête policière - dans un subtil jeu de miroirs.

Alors avis aux amateurs aussi bien de poésie que de policiers scandinaves !
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Atypique, malicieux et ironique. Voici un roman policier dont l'intrigue et sa résolution sont secondaires pour ne pas dire légères, mais là n'est pas le vrai sujet. Au fait, quel est-il, le vrai sujet ? Se moquer gentiment de la mode du polar scandinave, de ses enquêteurs abimés, dépressifs et empêtrés dans des déboires conjugaux ? Critiquer les lecteurs qui, ne voulant lire que des polars, passent à côté de tout le reste de la production littéraire, présente ou passée ? Egratigner la presse et les media qui ne vivent que de la misère du monde et des catastrophes, les éditeurs l'oeil toujours vissé sur leur compte de résultats, ou bien « le cirque médiatique (qui) le fatiguait. Un ministre de la Justice auteur d'un roman policier médiocre recevait plus d'attention qu'un poète de talent, et cinq minutes sur un talk-show étaient plus efficaces que des critiques élogieuses. L'écrivain timide et gauche, dépourvu de charisme et de bagout, n'avait même plus envie de publier un livre. Tout ce qui comptait, c'était d'être fort en gueule et bien de sa personne, surtout si l'on était une femme. Les écrivains se prêtaient à tout pour vendre leurs romans – lectures publiques, salons, foires – et on affichait même leurs portraits sur des posters ou sur les bandeaux qui entouraient leurs livres. Pas étonnant qu'il se sente un peu découragé. »
Le vrai sujet, c'est sans doute la poésie. A contrepied de Wallander, l'enquêteur chargé de démasquer l'assassin est heureux en ménage. Et, à ses heures perdues, il n'écoute pas des opéras mais écrit des poèmes. Quand à la victime, poète célèbre mais aux tirages confidentiels, elle a fini par se laisser convaincre de s'essayer à son tour au roman policier. le roman est bon, l'éditeur est ravi, les rotatives dopées aux amphétamines sont fin prêtes à tourner sans relâche, et le compte d'exploitation s'apprête à passer au vert autant que l'Irlande à la fin du printemps. Oui, mais alors, quid du poète maudit et intransigeant ? Un poète qui abandonnerait un instant la poésie pour ramasser un oeuf ou deux sous la poule aux oeufs d'or du polar scandinave, est-ce bien raisonnable, est-ce bien tolérable ? Et si c'était le mobile du meurtre ?
Bjorn Larsson aime la poésie et s'y essaye, sous la plume du commissaire, même s'il semble s'en excuser dans la postface. Il convoque, au cours de l'intrigue, un expert suédois et glisse, dès qu'il en a l'occasion, des vers d'auteurs célèbres, dont à ma grande confusion, je dois confesser qu'à l'exception de Rilke je ne connaissais même pas les noms. Son ambition est grande, transformer des joggeurs en lecteurs de poésie : « Si seulement tous ces gens désoeuvrés avaient lu de la poésie au lieu de sortir au grand air ! »
J'ai passé un bon moment de lecture et fini par découvrir qui a assassiné le poète mort qui écrivait un roman policier (j'avais bien une petite idée qui s'est révélée exacte mais le mobile m'échappait). Cela pour dire que l'aspect policier du roman, sans être exceptionnel, reste de bonne facture. Bien que n'ayant aucune compétence en matière de poésie, il me semble que cet aspect de la personnalité et de l'oeuvre de Bjorn Larsson est mieux illustré dans certains de ses autres romans dont je recommande vivement la lecture : le Capitaine et les Rêves, ainsi que le Cercle Celtique où ses descriptions marines sont de toute beauté. Ici, j'ai eu un peu de mal avec certains passages, un peu trop didactiques à mon goût. A découvrir pour sortir des sentiers battus.
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J' avoue avoir fini par me lasser des polars scandinaves , en particulier suédois , à l' exception du regretté Henning Mankell. Ce titre, par la qualité de son écriture, son originalité, m' a très agréablement surpris. L' auteur s' écarte résolument des sentiers battus en mêlant astucieusement intrigue policière, psychologie et poésie , tout en égratignant au passage le monde de l' édition.
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Jan Y., un poète au talent encore peu reconnu, a cédé aux pressions de son éditeur, Karl Petersén, et est en passe d'achever l'écriture de son premier roman policier. L'affaire va être juteuse pour l'éditeur puisque le roman a un avant-goût de best-seller. Aussi, il vient fêter la bonne nouvelle en apportant une bouteille de champagne à l'auteur promis à une grande célébrité. Las… le poète se balance au bout d'une corde dans son bateau. Suicide ? C'est là que le flair du commissaire Barck intervient : il décèle, par-delà les indices apparents, la mise en scène qui visait à maquiller un crime en suicide. Il va falloir le talent d'un policier-poète pour démasquer le meurtrier…

« Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers » : un roman fleuve qui frise les 500 pages écrit par un auteur suédois, c'est-à-dire un polar nordique de plus dans le paysage littéraire ? Ou faut-il plutôt voir là, comme le souligne l'auteur en quatrième de couverture, un « genre de roman policier ». le ton est donné, satirique donc, mais aussi très fin, qui égratigne – toujours gentiment – le polar nordique typique. Il interroge aussi subtilement l'écriture à l'ère post-moderne marquée par la rentabilité à tout prix : le monde de l'édition est épinglé, certains écrivains également, qui cèdent aux sirènes de l'écriture facile, l'écriture attendue pour satisfaire les appétits des lecteurs. Et puis, ce roman laisse çà et là se déployer de très beaux poèmes (d'Yvon le Men, pour la plupart) dans l'espace du blanc des pages, dans le temps de lecture de l'oeuvre. Même si ce dernier semble parfois un peu long, on ne peut ressortir que changé d'une telle lecture… Comme quand on découvre le premier poème de Jan Y. / Yvon le Men, petits cailloux de mots parsemés ici ou là en fil conducteur du roman :
« Même plié dans l'armoire
le ciel sent bon » (p. 19)
La simplicité charme, séduit, et l'imagination du lecteur s'envole, suivant celle de Björn Larsson au fil d'une enquête bien peu conventionnelle…
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Belle découverte pour moi que ce roman. le titre tout d'abord, n'est pas commun et a titillé ma curiosité. Joli non? : "Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers". Une toile bien tissée entre la réalité et le roman inachevé du poète mort. Un commissaire de la police maritime, poète de surcroit, doit enquêter sur la mort d'un grand poète national retrouvé sur son bateau par son éditeur. le poète assassiné était à achever un roman policier qui dénonçait fraude, corruption et évasion fiscale dans le milieu de la grande finance. On se questionne: on l'a tué parce qu'il en savait trop ? On verra bien ! L'auteur, Larsson, explore un terrain peu piétiné, les relations des auteurs avec les éditeurs. Très intérressant. Une écriture riche de poésie, une intrigue intelligente et un policier-enquêteur auquel on s'attache. Je me répète, ce livre est une belle découverte :-)
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Jan Y Nilsson est un poète. Il aime sa vie sur son bateau, écrire ses émotions, ses pensées et ce même si il est désoeuvré. Il aime sa vie de bohème. Pourtant sa vie a changé : il s'apprête à rendre à son éditeur un roman policier. Mais pourquoi changer de style? Tout simplement parce qu'il a besoin d'argent et qu'il veut continuer à être publier. Mais tout cela va connaître une fin tragique.

Il va être retrouver mort victime d'un suicide ou d'un meurtre. Barck va mener l'enquête....

La première de couverture m'a attiré. Elle est sublime, cette rose blanche posée sur une machine à écrire, cela faisait penser à de la douceur et ce même si c'est un roman policier et forcément noir...
Le titre également m'a interpelé. Des poètes? Policier? Écrivain de roman noir? Bref une belle lecture en perspective.
Et bien malheureusement pour moi ce ne fut pas le cas, j'ai eu du mal à adhérer à un policier poète, à des poèmes parsemés dans le récit.
Ce qui m'a le plus "irrité" c'est le passage roman dans le roman. Là j'avoue j'étais complètement perdue.
Toutefois petit bémol : la fin (même si j'avais deviné qui était l'assassin depuis belle lurette) est splendide.

A lire si vous aimez la poésie.
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