Citations sur Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers (91)
L’époque où les maisons d’édition venaient en aide aux écrivains prometteurs pour qu’ils aient le temps de mûrir et d’affermir leur talent, cette époque-là est révolue.
Ils se sont tellement aimés
que la mort recula d'une heure
pour les laisser passer
Il doit exister, dans la poésie de qualité, quelque chose de précieux, capable de changer la vie de certaines personnes, et qui affecte profondément leur existence sur le plan intellectuel et affectif.
Ce n’est pas tous les jours facile d’être poète, me disait-il aussi. On n’en a jamais fini, pour ainsi dire. On peut toujours faire mieux.
Publier à grand renfort de publicité des livres qui ne sont pas à la hauteur, c’est saper la confiance du public.
Il avait écrit des milliers de vers , mais rien qui méritât le nom de poésie, à ses yeux. Depuis il savait en quoi consistait cet art: rendre le monde visible.(...) Il fallait trouver les mots qui faisaient ressentir l'amour et la haine, la joie et la peine,le banal et l'invisible ,et rendaient leur présence concrète, perceptible et incontournable. Il s'était fixé pour but d'empêcher ses lecteurs de passer près de ces fragments de réalité sans les voir, sans les prendre au sérieux.
Je lui ai toujours conseillé de ne pas utiliser de modèles existants et d’inventer aussi bien ses personnages que l’intrigue. Mais ce n’était pas facile pour lui, car toute sa vie, il avait pris soin de modeler ses vers sur du vécu, y compris ses propres sentiments ou ceux des autres. La poésie, disait-il parfois, ne devait pas faire semblant.
Ce n’est pas pour rien que nous peinons à entretenir des rapports avec les gens qui ont perdu la mémoire. Comme s’ils n’étaient plus des êtres humains au sens plein du terme. C’est pareil dans un roman. Les gens qui n’ont pas d’histoire, qui sont simplement en route sans qu’on sache d’où ils viennent sont peu crédibles.
L'autre jour, j'ai lu une interview d'un de nos écrivains les plus célèbres, qui avait fricoté avec le KGB. Il se vantait en expliquant que son but était de vendre un million d'exemplaires. Mais, comme aujourd'hui il en est à plus de dix millions, il ne savait plus très bien quel objectif viser.
La littérature était devenue un produit de consommation, avec date de péremption, comme la viande et les légumes des supermarchés. Même les bibliothèques avaient commencé à faire le ménage sur leurs rayonnages pour privilégier les nouveautés que tout le monde lisait. ( p 118 )