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On passe les trois quart de ce roman à se poser la question : pourquoi ?
Pourquoi cette femme , Christelle, roule-t-elle sur cette autoroute dans cette voiture en bout de course , semblant ne pas prêter la moindre attention aux autres voitures ? Pourquoi le matin-même de cette journée de vendredi son mari, Guillaume, se fait-il arrêter et conduire au poste par les gendarmes ?
Peut-être les différents narrateurs nous apporteront-ils des éléments de réponse . Que ce soient les principaux acteurs eux-mêmes, des proches , que ce soient de simples voisins, les gendarmes, ou de simples personnages qui ont croisé leur chemin à un moment où à un autre de leur existence. Difficile de décrocher avant de découvrir un pan de la vérité , avant que le voile ne se découvre complètement sur la dramatique réalité. Car si tout le monde sait, seul le mari et le lecteur sont dans l'ignorance et devront patienter au cours de cette longue journée dont les pages égrènent le temps ,pour déceler les indices qui nous mènerons au bout du suspens.

Un premier roman au scénario étonnant qui commence par la fin et revient à rebours en ce début de journée de juin . On remonte dans le temps , quelques heures plus tôt , des heures pour nous permettre de mieux comprendre qui est cette famille Dumont, quelle est leur histoire et leur parcours quitte à s'immiscer dans leur intimité sans aucun scrupule.
Un fait divers comme un autre mais observé ici en détail , dans un style journalistique - rien d'étonnant compte tenu du cursus de l'auteure - , à lumière de différents témoins mineurs ou majeurs de leur vie .
Un roman court qui se lit d'une traite et qui joue habilement avec notre impatience de lecteur aimant être surpris .
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Une femme au volant a un grave accident un vendredi soir nous allons essayer de percer le mystère en reprenant le début de la journée comme si nous rembobinions un film.
Ce fait divers que nous connaitrons seulement à la fin sauf si on décortique tout le déroulement de cette pauvre femme.
La construction du roman est parfaite: alternance entre un chapitre pour son mari et un chapitre qui concerne une personne qui a connu ou vu cette maman.
On comprend tout doucement la psychologie de ce couple, leur façon de vivre, par contre on sait que ce fait dramatique est sur toutes les chaines d'info.
Les gendarmes ont arrêtés Guillaume, le mari , dès le petit matin mais pourquoi? il ne le sait même pas lui même. Toute sa vie est donnée en pâture, les voisins racontent même ce qu'ils ne savant pas ...
Les chapitres sont courts, cela donne du rythme, pour aller au bout de l'histoire tragique, pour ce suspense insoutenable. Et cette chute sera incroyable d'horreur.
Un très bon roman psychologique.
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J'ai découvert ce thriller psychologique grâce à l'envoi des éditions @ que je remercie encore pour cette marque de confiance. En découvrant les premières lignes de ce premier roman d'Agnès Laurent, ce qui m'a frappé, c'est tout d'abord la façon dont l'autrice nous plonge dans une étrange atmosphère. Nous ne savons pas exactement où elle souhaite nous emmener, mais très vite nous nous rendons compte qu'il y a quelque chose qui va nous faire faire des bonds dans notre cocon lecture. Au fil de ce récit qui commence par l'accident, nous remontons le temps de quelques heures. Nous revivons cette journée étrange pour Christelle et Guillaume. Avec différents regards, entre voisin, mari, gendarmes ou encore Christelle elle-même, le scénario d'Agnès Laurent se met en place. Cependant, si vous pensez savoir pourquoi cette journée a priori banale se transforme en une affaire sordide, il faudra attendre la fin du roman ! Car je peux vous le dire : l'autrice est parvenue d'une main de maître à menée l'intrigue jusqu'à la fin, tenant le lecteur en haleine et à le surprendre. Dans ce premier roman seule deux personnes ne savent pas ce qu'il se passe : Guillaume le mari, et toi, celui qui lira ce superbe thriller à la psychologie fine parfaitement maîtrisée ! La qualité de ce roman repose sur la fluidité des mots, sur des personnages prenants et sur un dénouement inattendu. L'autrice y aborde un sujet délicat puisqu'il faut le dire, il est horrible ! La froideur de ce livre est parfaitement dosée. L'analyse psychologique et la façon dont elle est abordée est remarquable ! Bref, c'est un énorme coup de coeur, l'un des premiers dans le thriller !
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J'ai avalé ce court roman en une après-midi. Difficile de le lâcher une fois commencé. Il s'ouvre sur une scène d'accident de voiture, puis sur une arrestation... A partir de ces deux évènements, une galerie de personnages va défiler pour nous présenter une famille, en apparence ordinaire mais dont on sent directement que quelque chose ne tourne pas rond !

En effet, les deux personnages impliqués, Christelle et Guillaume, le couple, les parents, ne sont absolument pas sympathiques. Pas pour moi en tout cas. Ce sont visiblement des gens qui se laissent porter par le courant, qui se laissent même aller, qui ne voient pas la réalité, ne prennent pas de mesures, ... On ne comprend pas très bien lequel a le dessus sur l'autre, lequel dépend de l'autre, qui est à l'origine de cette dynamique de couple étrange, et encore moins lequel des deux est à l'origine de cette situation !

Les voisins, la famille, les connaissances, qui apparaissent pour nous les présenter ne sont pas mieux. Mais j'ai eu un petit déclic : ces gens-là, c'est tout le monde. Cette maman qui se montre mesquine parce que Christelle n'est pas très élégante, mais qui au fond l'envie parce qu'elle sait rester calme avec ses filles ; la banquière qui en veut à son mari d'avoir lâché son travail pour réaliser son rêve mais qui s'en veut à elle-même de penser de cette façon, tout en comptant le moindre petit sou et enviant ses clients plus aisés qu'elle. La voisine qui n'écoute pas chez les voisins mais qui connaît tout d'eux. le copain qui ne comprend pas comment son ami peut aimer et être attiré par une femme que lui-même ne désirerait pas. Chacun est présenté avec ses petits travers, et assez vite on réalise que ce sont nos petits travers à tous. Qui ne s'est jamais demandé "je ne comprend pas ce qu'il/elle lui trouve ?" ; "elle peut rester à la maison tranquillement alors que moi je me traine au travail tous les jours" ; etc, etc. J'ai trouvé ça particulièrement malin de la part de l'auteur, parce qu'assez vite j'ai revu ma position sur ces personnages et me suis demandé comment moi j'aurais agis finalement. Sans doute pas mieux.

J'ai deviné assez rapidement de quoi il retournait. Mais je ne saurais pas dire pourquoi : rien dans le récit ne met la puce à l'oreille avant le dernier quart. Une intuition, le fait d'avoir déjà lu sur le sujet peut-être, un mot qui m'a mis sur la piste ... Je ne sais pas mais surement pas un manquement de l'auteure.

Mon seul vrai bémol est destiné à l'écriture que je n'ai pas trouvée fluide et qui ne m'a pas plu. Ce sont mes goûts personnels, mais j'ai trouvé assez peu réaliste ce type d'expression, autant chez des adultes que chez des enfants. Ca ne m'empêchera pas de conseiller ce livre qui m'a fait passer un bon moment !
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A part le dernier chapitre, "Rendors-toi, tout va bien" se déroule sur une seule journée, un vendredi, en commençant par un accident de voiture, le soir de ce jour fatidique, dont la victime est une femme qui semble fuir.
Nous remontons ensuite le temps à partir de 6h45, ce vendredi et l'arrestation par les gendarmes de Guillaume devant son entreprise.
Petit à petit, nous faisons connaissance de Guillaume, de sa femme Christelle et de leurs deux filles, Noémie et Sophie. les chapitres concernent alternativement Guillaume qui essaye de comprendre ce qui lui arrive en nous livrant ses interrogations, sa panique, sa peur et Christelle qui, elle, nous est présentée par ceux et celles qui la connaissent au fur et à mesure qu'elle les rencontre en cette fatale journée : le pharmacien qui lui soigne une coupure profonde, l'employée de banque auprès de laquelle elle vide le compte commun, le garagiste où elle va récupérer sa voiture en urgence, une mère d'élève qui la remplace pour la sortie d'école qu'elle devait encadrer.... Mis à part que la plupart souligne que Guillaume et Christelle n'étaient pas très assortis et se tenaient à l'écart, le couple est présenté comme normal, gentil.
Le tempo est haletant, au rythme de la fuite de Christelle; les éléments de compréhension se mettent en place par petites touches. Il n'y a pas eu vraiment de suspense pour moi car j'ai compris, à la moitié du roman, de quoi il s'agissait mais cela n'a rien enlevé à son intérêt.
L'autrice interroge la notion de normalité, le regard que posent les autres sur nous. Elle dépeint également une vie de couple désolante malgré l'attachement où au fil du temps, l'autre devient transparent au point que sa souffrance est totalement ignorée, effacée.
L'autrice aborde également un sujet tabou, qui a fait plusieurs fois les gros titres de la presse, sans aucun voyeurisme, sans sensationnalisme, avec une certaine empathie; ses personnages sont crédibles,psychologiquement fouillés.
Un premier roman à la construction très maîtrisée, difficile à cantonner dans un genre (policier/thriller/roman noir/...), qu'il est impossible de lâcher et qui, une fois refermé, fait encore réfléchir.
Je remercie Babélio et les éditions Plon pour ce roman prenant, singulier dans sa forme et son fond qui me donne envie de suivre cette autrice prometteuse à l'avenir.
N.B : sur le même thème que je ne veux pas divulgâcher, je ne peux que conseiller le magnifique et poignant roman de Cathy Galliègue, "Contre nature".
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Un vendredi de Juin, un accident sur l'autoroute A31 en direction de Dijon. Dans la voiture, une femme blessée, inconsciente, qui est-elle ? D'où vient-elle ? Que faisait-elle là ?

STOP ! On rembobine la pellicule …

Le matin du même jour à Sète … puis tout au long de la journée …
Des extraits de vie, des personnes qui connaissent de près ou de loin cette femme, qui l'ont croisée, ou cherchée, ou entrevue. Quelques pages pour chacun, famille, amis, voisins, connaissances, inconnus qui se sont trouvés à un moment ou un autre en sa présence. Et au milieu de ces rencontres, le mari, hagard, qui s'exprime en disant « je », en ne comprenant rien car la police l'a embarqué et mis en garde à vue. Il est dans le présent, un présent qui lui échappe, entendant des questions et des réflexions qui n'ont aucun sens pour lui, « Vous n'avez rien vu, rien senti ? Ne faites pas l'innocent… » Il essaie, péniblement, de penser à ce qui a pu lui échapper, à ce qu'il aurait dû voir… Pendant ce temps, l'horloge tourne, la femme roule, s'arrête, repart, elle ne sait pas où elle va, ce qu'elle veut…. Les « témoins » - mais peut-on appeler « témoin » des personnes qui ignorent tout ? - ceux-là mêmes qui en apprenant qu'il y a, sans doute, un problème au sein de ce couple « bien sous tous rapport » - se souviennent d'un geste, d'un fait, d'une larme, d'un début de phrase … mais ça ne suffit pas …. Seul le lecteur qui a accès à tous les éléments commencent à envisager l'emboîtement des pièces d'un puzzle dont il n'ose imaginer la photographie finale.

J'ai été fascinée par la construction de ce roman qui offre le déroulé de la journée. L'intérêt principal réside dans les différents points de vue, les divers angles d'approche d'une même problématique, à savoir : pourquoi une mère de famille ordinaire plaque tout un matin sans raison apparente ? Un mari, deux petites filles, une maison, de l'argent, une vie facile, que lui manquait-il ? Petit à petit, au fil des pages, nous apprenons à la connaître. Née dans une famille modeste, peu sûre d'elle et de sa valeur, une relation compliquée avec sa mère, une routine qui s'installe, le silence quand on ne sait que dire de sa journée, un fossé parfois, qui se creuse.

« Il y a comme une bulle noire qui se forme entre nous, qu'aucun de nous deux ne parvient à percer et qui nous éloigne. »

L'écriture de l'auteur est presque chirurgicale, elle va au fond de chaque relation, de chaque situation, elle analyse les ressentis, les impressions. Petit à petit, la personnalité des deux époux se dessine, se précise, s'étoffe, alors, on entrevoit des possibilités, des secrets, des non-dits, un mal être…. Et on se dit que, bien sûr, la communication est la base de tout et que lorsqu'on la perd…. Mais c'est quelques fois plus aisé de fermer les yeux, de se tourner et de se rendormir, de se taire, de ne pas voir, de continuer le quotidien en faisant comme si… d'ailleurs on a peut-être rêvé, imaginé, alors à quoi bon se prendre la tête, se questionner puisque « tout va bien » ? Cherche-t-on alors à se persuader ? Et quand on réalise qu'on a fait une erreur, qu'on s'est trompé, il est trop tard et la culpabilité arrive …..

Malgré la douloureuse thématique abordée, ce récit ne sombre ni dans le voyeurisme, ni dans le pathos. le ton est juste, les personnages sont tout à fait crédibles, humains. L'approche psychologique est pointue, réfléchie. Je ne sais pas comment, ni pourquoi, ni par qui la couverture a été choisie, mais je la trouve tout simplement superbe.

Ce premier roman est une réussite !

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Belle réussite pour ce premier roman, Agnès Laurent a l'art de tenir le lecteur en haleine!
Au volant de sa vieille voiture Christelle fuit, vite, très vite.... Trop vite ! Elle perd le contrôle de son véhicule et , est transportée à l'hôpital. Au même moment son mari est arrêté par les gendarmes, mis en garde à vue et interrogé. Alternant les pensées de Christelle et celles de son mari, l'auteur nous révèle l'histoire de ce couple.Guillaume le mari a une bonne situation, attentionné avec sa femme et ses filles seulement il travaille beaucoup...
Christelle s'occupe de ses filles, elle ne travaille pas et est très réservée. Petit à petit, l'auteur décrit la personnalité de chacun, leurs relations ainsi que les liens avec leur famille et leur voisin. Distillés avec parcimonie, les infimes indices entre le point du vue du mari et celui de sa femme invite le lecteur à comprendre la teneur du drame. Un très bon premier roman avec une fine analyse des protagonistes!
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Elle... elle... elle... elle... Jusqu'à quinze fois elle par page, parfois, je fatigue.
Un style bien pauvre, avec des manières que je goûte fort peu (comme le fait de balancer tous les dialogues dans les phrases, sans tiret ni guillemet, on y perd son latin parfois à se demander qui parle exactement, surtout que parfois il s'agit de dialogues rapportés).
Un livre court, mais déjà bien trop long par rapport à ce qu'il a à dire ; la preuve, il ne cesse d'ajouter d'autres personnages secondaires qui n'ont aucune utilité réelle et ne font que lancer (et penser) des banalités.
Sur le fond, mon intérêt s'est affuté vers la fin, au moment du dénouement. On sent que l'autrice a bien réfléchi aux pensées pourtant si étrangères et difficilement imaginables de cette "mère" et de ce père.
Mais la toute dernière chute, ratée et illogique (), m'a gâché ce subit regain d'intérêt.
Vraiment pas pour moi.
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« Rendors- toi tout va bien », débute sur l'autoroute A31. Une femme roule, « loin du désastre ». Elle semble prendre la fuite. Soudain, c'est l'accident. le film se rembobine, nous sommes à nouveau le matin de cette même journée. À Sète, devant le café du vieux port, un homme est appréhendé par la gendarmerie. Il est 6h45 du matin. Guillaume ne comprend pas ce qu'il fait dans ce fourgon des forces de l'ordre à 7h15. Au même moment, dans la maison familiale, Christelle se prépare à partir. Elle écrit et réécrit un mot à ses filles. Elle rature, jette, recommence. Elle tente de préparer leur petit déjeuner et le pique-nique pour leur sortie scolaire, mais le temps lui manque. Elle se blesse avec un couteau. Elle doit partir, maintenant, tout de suite, avant que tout le monde sache… avant que le scandale éclate. Avant que sa famille, ses voisins, ses amis apprennent la vérité.

Le récit se poursuit, alternant entre Christelle en fuite, et Guillaume retenu à la gendarmerie. Parfois, certains autres personnages prennent la parole et racontent une tranche de vie.

Dans ce roman de 208 pages, il n'y a pratiquement aucun dialogue. Agnès Laurent écrit son histoire à coup de sous-entendus, laissant le lecteur dans un flou total. Pourtant, elle fait progressivement monter l'angoisse, la curiosité aussi… Que s'est-il passé dans ce couple qui a l'air de s'aimer tellement, alors que leur entourage trouve Christelle et Guillaume si mal assortis ?

La journée se déroule quasiment heure par heure, jusqu'au dénouement à 19h30. Construit à la manière de 24 heures chrono « Rendors-toi tout va bien » peut se targuer de suspendre le lecteur à un fil. Les portraits de Guillaume et Christelle se révèlent peu à peu, mais le mystère, lui, s'épaissit. D'autres protagonistes viennent raconter des moments vécus avec l'un ou l'autre, faire part des doutes, et des multiples questions qu'ils se posaient sans obtenir de véritable réponse. Alors que les médias diffusent l'histoire en boucle, que les gendarmes accumulent de plus en plus de preuves, Guillaume se retranche en lui-même pour se repasser le film, pointer du doigt les signes qu'il n'a pas sus ou voulus voir. Les questions se font plus précises, les accusations aussi. Guillaume tremble.

Ce roman décortique les apparences. D'abord par le truchement des autres, puis par celui des proches, comme si la lentille d'un focal se faisait plus précise, jusqu'à zoomer sur Guillaume, celui qui n'a rien vu ou n'a rien voulu voir. Sa propension à l'aveuglement prend toute la place puisqu'en examinant les faits, il se rend bien compte qu'au fond, il savait. Pourquoi s'être tu ? Pourquoi n'avoir pas pris la peine d'amorcer le dialogue avec Christelle ? L'un des sujets traités met en lumière la façon dont les « autres » nous perçoivent, lisse et sans aspérité. Christelle cache pourtant de lourds secrets et une souffrance profonde qu'elle ne parvient pas à extérioriser même auprès de son propre mari. Psychologiquement, elle est sur la corde raide et parvient admirablement à le cacher, même à ses proches. La thématique abordée dans ce roman est si taboue que la fin laisse le lecteur exsangue, préoccupé par de multiples questions sur le cheminement interne de cette femme.

« Rendors-toi tout va bien » est un texte court, écrit avec une certaine maestria puisque le mystère reste entier durant les trois quarts du roman. le lecteur s'identifie d'abord à Guillaume qui semble prendre un énorme coup de massue sur la tête, puis à Christelle au fur et à mesure de ses confidences. Enfin, lorsque le lecteur comprend, c'est l'effarement le plus total. L'horreur de la situation prend alors tout son sens et grande est l'envie de reprendre la lecture du début pour dénicher tous les indices. Agnès Laurent a réalisé un vrai travail psychologique sur ses personnages et le résultat est assez bluffant. J'ai été littéralement suspendue à ce roman pour le refermer un peu assommée. C'est le 3e roman que je lis dans le cadre du jury des lecteurs de polars Plon, et je dois dire que je suis enchantée par ces découvertes.

Agnès Laurent est grand reporter, férue de faits divers et de société et « Rendors-toi tout va bien » est son premier roman. Un très bon démarrage pour une auteur à suivre.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Il ne faut pas s'arrêter au style d'écriture, qui peut surprendre au premier abord. On est très vite happé par l'histoire et le livre étant relativement court, il est très difficile de refermer ce livre avant d'avoir le fin mot de cette histoire.

Ce livre reprend le fil de toute une journée, pour essayer de comprendre ce qui s'est passé. Au tout début, on assiste à un accident de voiture qui survient en fin de journée. Puis l'auteur reprend heure par heure le début de cette journée. Cela démarre sur les chapeaux de roue, puisque Guillaume, directeur financier est placé en garde à vue. On ignore complètement les raisons de ce placement, tout comme lui. Il ne le saura qu'au milieu de la journée.

Plusieurs témoignages de personnes plus ou moins proches du couple sont évoqués et consacrés dans les chapitres suivants et, on suit en parallèle, l'interrogatoire du mari, Guillaume. On découvre également Christelle, sa femme, qui très vite, décide de partir, de tout abandonner. Là encore, l'auteure ne nous explique pas pourquoi elle veut partir, en abandonnant ses 2 filles et son mari. Christelle est un personnage qu'on a du mal à cerner finalement puisqu'on ne la connaît pas si bien que ça et les différents personnages qui témoignent la décrivent tous de manière différente. Lui, Guillaume, est finalement très peu décrit. C'est le seul personnage que l'on connaît à travers des chapitres écrits à la première personne lors de ses interrogatoires. On a du mal à le comprendre aussi finalement.

L'auteure nous laisse donc avec pour seule explication ces témoignages et finalement, on se rend compte que ces personnes ne connaissent pas réellement leur entourage. La vie de couple peut facilement jouer sur les apparences, donner l'illusion que tout va bien et puis finalement, de tout petits indices, que ces personnes n'avaient pas relever les amènent à se poser des questions. D'autant plus que les médias s'approprient l'histoire de ce couple, que la vérité s'affiche aux yeux de tous. Jamais personne n'aurait pu prévoir ce qu'il se passe au sein de ce couple. Il s'agit d'une fine analyse psychologique des apparences que l'on peut donner à notre entourage.

J'ai très vite deviné la fin mais on doute quand même tout au long de la lecture parce que l'auteur nous amène sur plusieurs pistes. Lorsqu'on finit par savoir le fin mot, je n'ai donc pas été surprise mais j'ai apprécié de rester dans le flou pendant toute ma lecture. le point de l'auteure est vraiment de mettre en exergue les apparences, les préjugés des gens et ce qu'il peut en ressortir.

En bref, ce fut une très bonne lecture, addictive, prenante.

Je remercie Netgalley et les éditions Plon pour cette lecture.
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