Je savoure pleinement les rituels réalisés en ce lieu et reste en admiration face à un majestueux Ginkgo biloba, que le shimenawa, cette corde en paille de riz qui entoure son tronc, désigne comme un arbre sacré. Le Ginkgo biloba appartient à la plus ancienne famille d’arbres connue, seule espèce à avoir survécu à la bombe atomique du 6 août 1945 à Hiroshima. Arbre sacré d’Asie, symbole de vie, de renouveau et porteur d’espoir, il m’émerveille par sa puissance sereine et la force paisible qu’il dégage.
Que demain, je continue l'aujourd'hui, et qu'aujourd'hui, je continue l'hier soit le mantra qui constitue la tiède substance de mes jours ? C'est non et trois fois non, comme un cri surgi de mes profondeurs ! La Vie ne peut pas rêver cela pour moi. Je refuse d'être la grande absente de mes heures, de me contenter d'instants insipides, de traverser cette existence en restant à sa surface, sans être ardemment vivante, sans me vivre pleinement !
Aller voir plus loin, plonger vers l'ailleurs, peut-être est-ce dans ce lointain que se trouve l'ancre de mon existence et les réponses à toutes les faims inassouvies que je sens confusément en moi.
Les japonais exècrent l’inattendu et le hasard. Les agendas sont bien cadrés et balisés. Le respect des horaires est érigé en principe absolu. L’improvisation est méprisée et absolument bannie dans la société nippone. (Page 72)
Ne vous êtes-vous jamais perçu telle une branche élaguée de son arbre, coupée de la sève de la vie (page 19)
Je n ai vraiment pas réussi à rentrer dans ce récit . Je n ai pas aimé le style , trop de citations , c est plat et un peu trop spirituel à mon goût .
Je prends le déambuler dans le jardin qui irradie d’une indicible tranquillité. L’immensité du ciel qui se reflète dans le bassin. Avec le calligraphe, je partage un moment complice autour d’un thé. C’est un véritable enchantement que d’admirer manier son pinceau avec tant de grâce. Aussi légère que les caractères qui voltigent sur la page fraîchement noircie de mon nokyochou, je me remets en chemin vers le temple 32 pour six kilomètres de paysages variés : pentes rocheuses à l’ombre appréciées des sous-bois, rizières et scènes de travaux champêtres semblant s’inscrire dans un temps suspendu.
Mais on est aruki henro ou on ne l’est pas, légèrement obstinée aussi, portée par ma détermination à mener à bien mon pèlerinage à pied, vaille que vaille ! Et c’est sous une pluie torrentielle, avec un bento pour mon déjeuner, ce précieux viatique composé avec soin par ma charmante hôtesse, de quelques boulettes de riz accompagnées de poissons, d’algues et de petits légumes, que j’attaque cette fameuses et mémorable journée. Je passe sans m’éterniser au temple 11, Fujidera-ji, où, au milieu de pins immenses, ouateux et sombres, les brumes, tel un voile insondable jeté sur les vivants, confèrent à ce lieu désert un aspect inquiétant.