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EAN : 9782253185857
320 pages
Le Livre de Poche (15/06/2016)
3.51/5   91 notes
Résumé :
« Comme une feuille de thé, j'ai progressivement infusé sur ce chemin du bout du monde. Je me suis immergée dans la réalité de cette terre bordée d'eau et m'en suis laissé imprégner. L'heure est venue de remonter à la surface pour exhaler la subtilité des saveurs de cette expérience singulière et en déguster les arômes. »

En 2013, Marie-Édith Laval, orthophoniste passionnée de méditation et de voyage, se lance dans une aventure hors du commun : le pè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Marie-Edith Laval nous emmène en pèlerinage à Shikoku au Japon. le parcours est jalonné de 88 temples bouddhistes. Une rencontre fugace à Compostelle et la voilà parti dans une aventure, un voyage autant intérieur que topographique.

La narratrice s'applique à donner un autre sens à sa vie, s'écarter des habitudes de sa vie parisienne, en quête d'une certaine spiritualité.

C'est ainsi qu'avec force et détermination, elle entame, un périple de 1200 kilomètres à pied, ce pèlerinage est censé mener progressivement le pèlerin jusqu'à l'Eveil et le Nirvana. On est impressionné par les dénivelés et les nombres de marches à gravir sur les 1200 kilomètres pour atteindre l'élévation, quelle détermination, quelle force d'esprit, quelle sérénité animent la marcheuse qui n'exclut cependant pas les difficultés et la fatigue ressenties !

A son arrivée, comme beaucoup de personnes témoignant de récits de voyages au Japon, Marie-Edith est surprise, le changement est radical, les mentalités, les nombreux rituels dans les temples sont surprenants mais le plaisir de la découverte et la curiosité l'emportent ; elle est à Shikoku pour s'ouvrir à un autre monde, dans un souhait d'élévation de l'esprit tout en recherchant un autre rapport au temps et à l'espace qui l'entoure.

Elle aspire à capturer pleinement l'instant présent et faire fi des rythmes imposés de l'extérieur. C'est une sorte de volonté de fusion de l'être, de l'intime et de l'univers, de la nature, au sens large. Elle se dit en joie de retrouver « l'élément terre. A moins que ce ne soit l'élémentaire ? »

La lecture de ce périple apaise, on y découvre la prévenance et l'hospitalité de mise à l'égard du pèlerin hautement respecté sur le parcours des 88 temples de Shikoku, la rencontre possible avec l'autre et l'ailleurs dans l'ouverture, la simplicité et la sincérité.

On se laisse emporter par le bruit des gongs des temples, ceux du bâton du pèlerin, les pas, les mantras, l'odeur des encens, les descriptions des temples et des paysages, l'odeur et le goût imaginés des aliments aliments évoqués, le récit des rencontres multiples dans des lieux différents.
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Quand on est déjà lecteur des chemins de Compostelle on est toujours à l'affût de ce genre de récit. J'ai lu il y a quelques années le récit du pèlerinage de Léo Gantelet vers les 88 temples japonais, le pèlerinage de Shikoku.
La publication toute récente d'un récit similaire m'a évidement attiré.
Comment une orthophoniste bon teint décide-t-elle de mettre sac au dos et de s'embarquer pour ce périple, parce que le Japon ce n'est pas tout à fait la porte à côté !
Voici ce qu'elle dit
« D'un chemin à un autre, d'un continent à un autre, il n'y a parfois qu'un embranchement au détour d'une discussion fructueuse joyeusement partagée au rythme de la marche ».
En rencontrant un japonais sur le chemin de Compostelle qui lui parle du pèlerinage japonais, elle est aussitôt attiré par la lointaine Shikoku et ses temples.
1200 km, voilà déjà là on se sent un peu petit, 88 temples où si l'on veut être un pèlerin respectueux, il s'agit de faire ses dévotions, de suivre les préceptes de Kûkai le fondateur du bouddhisme Shingon sur ce chemin. C'est un chemin vers l'illumination, vers le Satori.
Il y a des similitudes avec Compostelle, un carnet à faire tamponner et calligraphier le nôkyôchou, la crédenciale japonaise si l'on veut.
Déjà il s'agit de s'équiper :la tenue du pèlerin ou henro est composée d'une veste blanche, d'un chapeau conique et d'un bâton auquel est accrochée une clochette qui éloigne les bêtes sauvages et l'on a alors
« la délicieuse impression de faire chanter la terre. »

Faire ce chemin est éprouvant, la température frôle les 35° et les pèlerins qui font le chemin en totalité ne sont pas légion. L'accueil est le plus souvent sympathique et les haltes sont l'occasion de se restaurer avec les dons faits par les habitants, fruits, poisson, boisson. La météo est très variable et parfois il est difficile de réserver un gîte pour le soir surtout que les conversations téléphoniques sont difficiles « moshi, moshi, allo allo »
Les noms des temples ponctuent la marche, dévotions dans chacun et reprise de la route. Certains chemins sont plus que difficiles, les japonais les nomment Culbuteurs de pèlerin, passages ardus et glissants.
Ensuite il faut accepter les rites du pays du Soleil levant.
L' immersion est totale et malgré les années j'ai retrouvé beaucoup de points communs avec le livre d'Alan Booth : les ryokan, o-furo le bain traditionnel, les repas un peu surprenant, le bento préparé par l'hôte du jour, le jardin qui « irradie d'une indicible tranquillité »
Mais les rencontres, comme toujours dans ce genre d'aventure, compensent largement les vicissitudes du chemin.
Le dépaysement est garanti : la marche dans la brume, les sous-bois, les rizières, mais aussi les singes et serpents en nombre sont au programme.
Un livre plein de sagesse, de questionnement et de joie de vivre et même si l'on ne partage pas la foi totale de Marie Edith, son récit fait passer un excellent moment. Vous repartez avec une flopée de citations que vous aurez plaisir à noter. Une jeune femme qui a réalisé son rêve « faire de ma vie un voyage ininterrompu. »
Petite aide pour le lecteur, un lexique en fin de livre pour ne pas mourir idiot et avoir ainsi la liste des 88 temples ...pour votre prochain voyage


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Je termine à peine "Comme une feuille de thé à Shikoku" et souhaitais immédiatement indiquer ma profonde gratitude à son auteure. Je suis immensément touché par ce "voyage d'orient" qu'elle nous conte avec tant de simplicité et de ravissement. Chaque page de l'ouvrage résonne comme une ode à la vie et un hymne à l'amour. Marie-Edith Laval nous livre son coeur sans retenue et sans faux-fuyant tout en évitant, comme d'autres trop nombreux, le narcissisme criard des fausses confessions. Son chemin, sublime, resplendit de cette beauté rare qu'amène le dépouillement. Marie-Edith va devenir une "passeuse" comme ceux qu'elle apprécie et cite abondamment, Bodin, Singer, Hillesum, Susuki, de Souzenelle... Autant de grands maîtres de vie.
Merci pour cette offrande et cette grâce.
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Pied droit, pied gauche, la marche est enclenchée au côté de Marie-Édith pour une boucle de 1200 km sur laquelle 88 temples se dressent pour honorer Bouddha, le moine Kûkai fondateur du bouddhisme Shingon et autres divinités.

Ce n'est pas uniquement une démarche sportive et touristique mais une ouverture vers une autre perception de la vie que Marie-Édith Laval est allée rechercher à travers ce pèlerinage. Elle éprouve, avant son départ, le besoin de s'extraire de sa vie quotidienne perçue comme un emprisonnement. Sa quête spirituelle peut donc rebuter certains lecteurs. Si parfois son insistance à ce sujet peut paraître pesante, cette lecture renferme néanmoins plusieurs degrés d'intérêts dans différents domaines.

Dans le domaine pratique, nous découvrons la panoplie du pèlerin, les gestes à effectuer devant chaque temple pour respecter les rituels ancestraux, le bain à la japonaise après la longue marche quotidienne, le futon à dérouler sur les tatamis...

Dans le domaine touristique, un paysage de crêtes, de vallées, d'océan scintillant, de rizières, laisse place aussi parfois au macadam brûlant et au bruit assourdissant des villes et de leurs périphéries.

Dans le domaine physique, c'est l'ascension parfois ardue vers ces temples souvent perchés sur des collines ou des montagnes.

Dans le domaine humain, l'auteure s'émerveille devant l'hospitalité simple et précieuse qui lui est offerte. Des petits moments de partage et d'instants de marche, des mets délicats et parfumés, des offrandes de thé glacé et friandises, l'enchantent quotidiennement.

Et bien sûr dans le domaine spirituel, l'auteure met continuellement l'accent sur cette acquisition de plénitude de vivre l'instant présent, de gratitude d'être en vie, d'écoute et d'émerveillement de l'environnement.

Ponctuée par quelques notes d'humour et beaucoup de citations, cette marche initiatique fut un moment dépaysant et plaisant même si je ne pense pas qu'il faille aller jusqu'au Japon pour trouver les clés qui ouvrent l'esprit sur le fait que la Vie est un fabuleux cadeau, même dans son quotidien !
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Ce livre à lire dans le cadre d'un cercle de lecture choisie m'attirait beaucoup, peut-être trop car j'avais une idée de voyage au-delà de cette histoire. Malheureusement le résultat escompté n'est pas au rendez-vous ; Si mon envie de voyage au Japon est toujours présente je ne pense pas que ce sera sur ces chemins de Shikoku ou alors peut-être à l'aune d'un autre auteur.
Son crédo tout au long du livre comme l'écrit d'ailleurs en préface Bernard Ollivier est : « Elle est et veut être ici et maintenant » C'est donc une évocation permanente du « vivre au temps présent » qu'à fort bien développé Eckhart Tolle dans son livre cité le pouvoir du moment présent. le paradis c'est ici et maintenant…..Vivre l'instant, c'est vivre tout simplement. Elle nous décrit le bonheur des rencontres dans ce type de voyage. « Oui seul l'instant présent existe. Vivons le pleinement » Un livre empreint de spiritualité et d'humilité. Il est vrai que l'interconnexion et le fait de ne faire qu'un, revient trop souvent dans ce livre, elle l'appelle d'ailleurs le « refrain de ses jours » (page 159) mais c'est peut-être l'objectif de l'auteure qui conclura son livre sur l'aspect « religieux » de sa démarche(Page 268) en écrivant que «Le premier pas vers le Ciel ne commencerait-il pas à même du sol ».
Elle revient à plusieurs reprises sur la notion de « méditation de pleine conscience », ou prendre davantage de temps pour « être » plutôt que pour « faire » et le lie à un proverbe japonais qui dit « une chance, une rencontre ». (Page 203)
La reprise régulière de « pied droit, tchac, gling, pied gauche, tchac…. est agaçante. Ce n'est pas la seule idée qui est répétée, cela en devient lassant.
Découverte du mot Reliance (Page 118) Ce terme qualifie merveilleusement les liens qui s'établissent entres les pèlerins au-delà du temps passé ensemble sur la route. Même après la séparation, elle écrit : « Je vois sa silhouette s'évaporer dans le lointain. Mais qu'importe ! Son empreinte de lumière demeure en moi d'une vivance tangible et bien réelle. Nous sommes tous des maitres de vie les uns pour les autres. Merci chèreTsui-Dje, pour ton enseignement qui continue de me nourrir. » (Page 126)
Cela répond à un problème de Déliance qui frappe no sociétés technologiques car elle prend des formes de rupture diverses : avec les autres, leur terre, le ciel, et eux-mêmes. Cette « reliance » trouvée sur les chemins de Shikoku est une réponse à l'isolement physique et moral des sociétés modernes.
La recherche du silence sur la route fait partie de sa quête et probablement de la quête de tous les marcheurs, pour « se retrouver face à soi-même ». Elle met en opposition les symboliques du chemin de Compostelle avec celles de Shikoku. C'est surprenant pour quelqu'un qui a fait les deux d'autant que cette comparaison ne se situe que sur la géographie des lieux, et laissant de côté la symbolique principale de Compostelle elle n'hésite pas à mettre en avant le circuit des 88 temples. (Page 245)
La clé d'accès au bonheur réside dans notre capacité à être pleinement présent. le quotidien n'est plus alors vécu comme une entrave.
Au cours de cette lecture mon attention a été mise à l'épreuve, en effet souvent perdant le fil et revenant en arrière j'avais l'impression fugace de n'avoir jamais lu ces lignes. C'est déstabilisant. L'auteure utilise beaucoup de citations, je les aime, je ne m'en plaindrais pas mais plus de 80 citations dans un livre cela fait tout de même beaucoup.
Il n'est pas nécessaire de faire un voyage de ce type pour avoir « une appétance immense pour sa vie au présent (Page 272), les fractures de la vie ouvrent aussi ces portes.
On trouve dans ce récit la quintessence de ce type d'écrit : une suite de menus, de trajets répétitifs, des bobos quotidiens, des marches sous la pluie, mais par contre peu de description des temples et peut-être tant mieux car cela aurait forcé un peu plus la répétition déjà trop présente.
Je trouve que le mélange permanent du « journal de bord » avec les considérations spirituelles nuit à la qualité du texte et ce mélange de genres rend notre parcours littéraire ennuyeux.
Son parcours souvent filmé, me conforte dans la sensation d'être face à une opération médiatique tendant à mettre en avant ce circuit. On peut se rendre compte à postériori au travers de ses différentes interventions sous forme de conférences que l'objectif communication est atteint.
J'ai même pu lire dans un entretien que :
« Certains lecteurs m'ont même confié avoir raté leur station de métro tellement ils étaient captivés et tenus en haleine par leur lecture. » D'autres disent « C'est un livre qui fait du bien »
« Certains me félicitent pour mon style et mon écriture pleine de fraîcheur et de poésie qui donne envie de courir à mes côtés sans arriver à lâcher le livre. »
« Chez d'autres, mon récit a éveillé une merveilleuse envie d'ailleurs, le souhait d'aller à leur tour marcher sur les traces de Kûkai. »
Tant mieux pour eux mais ce n'est pas sa façon de l'écrire et de nous le présenter qui va m'inciter à faire le voyage à Shikoku.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Friedrich Hölderlin notait superbement : « Il faut habiter poétiquement la terre. » Rilke lui emboîtait le pas en pointant du doigt le pouvoir transfigurateur de notre perception : « Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. »
Cela n’est pas un concept abstrait issu des méandres d’esprits lyriques. La poésie est à l’œuvre dans toutes ces choses infimes dont nous ne nous étonnons plus, trop occupés que nous sommes à nous dépêcher de vivre, trop ensommeillés par une routine lancinante ou trop encombrés par les filtres de notre mental.
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L’humilité et l’humain puisent leurs racines étymologiques dans l’humus, la terre, à l’image de cette glaise grasse dans laquelle je peine, patauge et m’enfonce. « Humain, trop humain », dirait Nietzsche. « Glaiseuse, trop glaiseuse », pourrais-je ajouter. Avancer devient un véritable calvaire qui délivre du trop-plein d’assurance et de certitude, flambée brillante qui réduit l’orgueil à l’état de cendres… La matière ne trichant jamais, ne serions-nous finalement vraiment humains que lorsque nous sommes humbles ? La terre est le laboratoire de l’humanisation de soi.
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Le jour de mon départ, je suis assise, songeuse, sur la marche du temple, les pieds nus sur les planches lisses, savourant cet air humide dans lequel se côtoient fumées d’encens, émanations du bois vernis et fragrances de la nature. La pluie d’été tombe sur Koya-san. Joie simple d’écouter cette douce mélodie. Les gouttes tintent doucement sur l’auvent. Dans cette atmosphère paisible, la brume essaime ses filaments de dentelle ouateuse. Les formes se voilent puis se dévoilent. Les silhouettes des arbres millénaires apparaissent et disparaissent au rythme de cette danse diaphane. Moment de grâce. Un sentiment de plénitude m’envahit. Je suis. Je respire, véritable incantation de louange à la Vie. J’écoute simplement ce qui se vit en moi et autour de moi. Tout se pare d’or.
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Le miracle n’est pas de marcher sur l’eau, il est de
marcher sur la Terre verte dans le moment présent et
d’apprécier la beauté et la paix qui sont disponibles
maintenant.
THICH NHAT HANH,
La Paix en soi, la paix en marche
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Nos existences me semblent parfois aiguillées par des arcanes insondables, à l'image d'une partition qui s'anime, prend vie et sens sous l'effet des gestes justes et majestueux d'un grand chef d'orchestre à l'oeuvre.
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