Bien que le titre puisse paraître provocateur, l'ouvrage en lui-même est relativement sérieux et ne cherche qu'à donner un point de vue tout particulier sur une idéologie très controversée. L'auteur tente ici de démontrer que la doctrine du fascisme, dans ses fondements et son sens originel, est compatible ou tout du moins partiellement compatible avec la vision catholique de la Cité. Il s'appuie donc pour cela sur un certain nombre d'auteurs et notamment, en premier lieu, la cathédrale de l'esprit qu'est
Saint Thomas d'Aquin.
Au fur et à mesure que l'on avance, nous ne pouvons que constater qu'il y a bien des points de convergence fondamentaux : règne du Bien Commun, organicité du Tout, nécessité de l'autorité à travers l'État, conception spiritualiste de l'Homme, réalisme politique, importance de l'éthique et de la vertu... Tout ceci est très correctement étayé par des références précises et notamment par l'ouvrage « De Regno » de Saint Thomas.
Cependant et comme les choses ne sont jamais aussi simples, l'ouvrage montre les points communs mais pas les divergences que peuvent potentiellement ou directement amener ce type de pensée : hypertrophie de l'État, abus d'autorité, religiosité païenne, massification amenant à l'oubli total du principe d'individuation...
Bien que l'on puisse tous avoir une opinion différente sur la question, l'auteur donne tout de même de quoi réfléchir sur ce sujet à travers un prisme très singulier qu'est la vision catholique de la société.
Pour finir, je me permets de critiquer la taille trop succincte du livre car il s'agit, dans sa forme, de commentaires portant sur la « Doctrine du fascisme » de Mussolini mais qui a été entièrement retranscrite ! Un peu court donc sachant qu'il n'y a que 160 pages... Malgré cela, le travail reste très intéressant et je suis ravi d'avoir pu le lire.