AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 138 notes
5
7 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au début des années 80, en Europe et au Moyen-Orient, le Mossad désire plus que tout débusquer un membre insaisissable de l'OLP , Khalil, qui sème des bombes un peu partout, aidé par de jeunes Européennes. Mais pour attraper un lion, il faut une chèvre, et la chèvre, c'est Charlie, une Anglaise un peu paumée, actrice dans une petite troupe, généreuse, qui milite contre les injustices, le nucléaire, le sionisme…Le Mossad sait que le point faible du Palestinien est son jeune frère lui aussi activiste, dont le point faible est les femmes. Il enlève et tue le frère. Puis un séduisant agent israélien appâte la naïve Charlie, la manipule et la forme afin qu'elle se fasse passer pour la petite amie du défunt auprès de Khalil qui ne tardera pas à sortir de sa tanière.
Si, comme l'écrivit Sénèque, «la vie est pièce de théâtre : ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée. », celle de Charlie, actrice de seconde zone va dépendre de son talent à incarner des personnages.

A côté de Charlie, la Nikita de Luc Besson peut aller se rhabiller. L'idée de transformer une actrice en espionne est formidable, même si elle n'est pas nouvelle. Joséphine Baker était l'agent de De Gaulle, Cary Grant et Leslie Howard, de Churchill, et Sterling Hayden roulait pour l'OSS. La petite fille au tambour est certes un roman d'espionnage avec des filatures, des valises piégées, des déguisements, des planques, mais il met vraiment l'accent sur le travail de manipulation, de double jeu vécu comme un rôle dans une pièce de théâtre périlleuse qui va mener l'héroïne jusque dans les camps d'entraînement au Liban.
La finesse d'analyse de Le Carré, qui saisit si bien les contradictions et la fragilité de Charlie plongée dans un conflit qui la dépasse, sa manière de décrire le monde comme une grande scène où tous se donnent en spectacle -« La terreur, c'est du théâtre. Nous inspirons des sentiments, nous faisons peur, nous suscitons l'indignation, la colère, l'amour. Nous éclairons les gens. Le théâtre aussi. Le guérillero est le plus grand acteur du monde. »- rendent ce roman vraiment unique.

J'ai d'abord vu l'adaptation en série de The Little Drummer Girl réalisée pour la BBC par le Coréen Park Chan-Wook, avant de plonger dans cet excellent roman. En le lisant, on comprend pourquoi John le Carré reste toujours le maître inégalé du genre. La petite fille au tambour est probablement l'un des meilleurs romans d'espionnage qui m'ait été donné de lire.
Commenter  J’apprécie          6725
"Et ce que vous voulez savoir ensuite, Charlie, fit-il, c'est ce que vous faites là avec nous et pourquoi on vous a traînée ici en prenant tant de précautions et de façon si cavalière. Je vais vous le dire. La raison, Charlie, en est que nous voulons vous proposer un travail. Un travail d'actrice... le plus grand rôle qu'on vous ait jamais offert, le plus exigeant, le plus difficile, certainement le plus dangereux mais certainement aussi le plus important... le rôle que nous vous proposons, Charlie, combine tous vos talents, tant sur le plan humain que professionnel.»
Adieu George (Smiley), adieu la guerre froide, bonjour Charlie, petite actrice idéaliste sur laquelle tombe le rôle de sa vie sur fond de conflit israélo-palestinien et d'attentats sanglants en Europe.
« Elle se prénommait en fait Charmian, mais tout le monde l'appelait « Charlie », et parfois même « Charlie la rouge » en référence à sa couleur de cheveux et à ses positions extrémistes qui représentaient sa façon à elle de se soucier du monde et de lutter contre les injustices. »
De son talent, de la qualité du scénario et de son interprétation vont dépendre sa vie et celles de nombreuses autres personnes. Manipulations, usurpations d'identités, création de « légendes » comme on dit aujourd'hui, JLC nous emmène dans une aventure haletante et brillante où l'émotion est toujours à la hauteur de l'action. Et toujours d'actualité car, après le film de 1984 où Charlie avait les traits de Diane Keaton, la BBC a sorti l'an passé une série actuellement diffusée sur C+ et qu'il serait regrettable de regarder sans avoir lu, au préalable, ce magnifique roman.
De Mykonos, où tout débute, à Fribourg en Brisgau en passant par Londres, Beyrouth, Jérusalem et les camps d'entrainement palestiniens , mystère, émotion, psychologie, amour et suspens sont au rendez-vous dans une langue, comme toujours, aussi riche qu'évocatrice.
Epoustouflant !
Commenter  J’apprécie          203
Ah, je n'avais pas pensé, mais c'est vrai, finalement, que Nikita était la même histoire que La petite fille au tambour! Qui a d'ailleurs été adapté par George Roy Hill . Film très moyen, mais avec Diane Keaton, et j'aime beaucoup Diane Keaton. Et Sami Frey! Curieux mélange.
J'aime beaucoup John le Carré. Et celui-là est peut être mon préféré. Je l'ai relu il y a quelque temps avec toujours autant de plaisir, c'est un signe!
Je pense que c'est à cause de ce personnage féminin, construit avec tellement de finesse, qui éclaire ce roman pourtant très noir.
"À la fin de l'été 1982, à l'aube d'une journée qui s'annonçait paisible dans le quartier diplomatique de Bad Godesberg, près de Bonn, en Allemagne, saute la voiture piégée de l'attaché d'ambassade israélien venu négocier des contrats d'armement. Deux autres explosions lui font écho ..."

D'emblée, on est dans l'action , un des conflits les plus passionnés de notre époque qui ne trouvera sans doute jamais de solution.
Action, réaction des services de renseignements israéliens dont le responsable dans ce roman se nomme Kurtz, le Carré et Conrad, c'est une longue histoire.
Et voici Charlie.. Charlie est une jeune femme un peu perdue, révoltée contre à peu près tout pour des raisons multiples qu'elle peine à expliquer. Comme elle peine à expliquer pourquoi elle se laisse maltraiter par une brute. Mais, avant tout, c'est une actrice. Qui attend le rôle de sa vie. Elle va l'avoir .
Ce qui fait la richesse de ce roman, c'est comme toujours chez le Carré,la complexité des situations , et ses propres sentiments ambivalents , ambivalence qu'il nous fait partager à travers ce très beau personnage féminin.
Commenter  J’apprécie          180
Terrorisme,espionnage, moyen orient, manipulation: mais pas de barbouzes à lunettes noires, la fille en bikini se rhabille dès les trentes premières pages, et il n'y a pas beaucoup de scènes en robes de soirée avec faux cils. Aucune, même.
C'est un livre qu'on ne lâche pas une fois que le cadre est posé, ce qui prend toujours un certain temps chez le Carré. le personnage masculin principal est un homme séduisant. Pour une fois un personnage féminin est traité de façon approfondie, et même, il y a une relation affective qui se développe entre les deux. Oui mais c'est une histoire d'espionnage me direz-vous. Oui, vous répondrai-je. Et même qui nous en apprend de belles sur les méthodes au Proche Orient.
Histoire du recrutement et de la formation d'une espionne, ce livre a été honteusement pompé par Luc Besson dans Nikita. Honteusement et mal.
Commenter  J’apprécie          85
J'avais lu, il y a des années, la petite fille au tambour, dans la traduction française. Cette année, en regardant l'excellente adaptation série réalisée par Park Chan-Wook pour la BBC, j'ai eu envie de relire ce livre, histoire de voir si mes bons souvenirs de lecture se confirmaient.
Mais, mauvaise surprise, j'apprends chez mon libraire préféré, que le livre n'est plus édité en français (grave erreur...).
L'ayant déjà lu, je me lance dans la version originale.
Je n'ai pas été déçue. J'ai bien retrouvé l'histoire tortueuse du piège tendu par Marty Kurtz, le vétéran des services secrets, avec toutes les tractations, petites humiliations et tracasseries administratives qu'il doit surmonter pour parvenir à monter son opération. Mais aussi, le doute, instillé par John le Carré, au fil de l'histoire et du cheminement de ses personnages, sur le bien-fondé de l'opération, des stratégies mises en place dans les deux camps. Et enfin, les personnages, parfois attachants, parfois non mais toujours très bien construits. Je suis toujours une supportrice de Joseph, le sombre soldat perdu, de Kurtz, flamboyant et tortueux et de Khalil, humain et implacable.
Commenter  J’apprécie          31
Le style de John le Carré est justement ... carré ! Avec des phrases longues, des tournures de phrases recherchées. Cela m'a un peu agacé, mais il connaît son métier et est un routinier des romans d'espionnage. Il a toujours des idées qui surprennent et sait mener son histoire à terme en ne ménageant jamais la surprise chez le lecteur. Loin des aventures de 007, ça ne pétarade pas directement. Les personnages se mettent en place et usent de psychologie avant d'agir. Même s'il y a de l'action, on assiste ici à des va-et-vient beaucoup plus proche de la réalité. Enfin de la réalité telle que je l'image, car je ne connais rien au monde des espions et des espionnes.
Commenter  J’apprécie          20
Pas de Smiley ni de Cirque dans ce roman de John le Carré.
Je ne sais pas si je suis un bon critiqu car je l'adore.
Celui-ci n'y déroge pas et bonjour à Charlie, l'héroïne de ce roman.
Un roman d'espionnage mais surtout un livre sur la manipulation et le double jeu qui va mener une "oie blanche" dans un conflit qui la dépasse.
Elle voit cela comme une grande pièce de théâtre à ciel ouvert.
Ce personnage féminin est construit avec une extrême finesse, révoltée contre tout ou presque et qui trouve, dans cette mission, le RÔLE DE SA VIE.
Inégalé


Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (419) Voir plus



Quiz Voir plus

L'espion qui venait du froid

"L'espion qui venait du froid" est un roman d'espionnage signé...

Frederick Forsyth
Jack Higgins
Graham Greene
John le Carré

10 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : L'espion qui venait du froid de John Le CarréCréer un quiz sur ce livre

{* *}