AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très heureuse de débuter ce début d'année avec un tout joli roman aussi doux que tendre. Une belle découverte !

Si les arbres voyagent la nuit, la petite Manon, huit ans et son père Pierre sont figés dans un voyage immobile, aux couleurs de la peine d'avoir perdu mère et épouse. Anaïs est partie du jour au lendemain sur un coup de tête, faute à un trop plein de déprime, une fatigue de vivre, elle part et laisse derrière elle, deux êtres esseulés incapables de comprendre ce départ qui sonne comme un abandon. Pierre vit comme un clochard, les yeux pochés de peine, il délaisse la petite Manon qui se retrouve bien seule et développe une amitié avec les arbres et les fourmis à qui elle fait la conversation en se balançant avec mélancolie.
Anatole, le voisin, ancien professeur de français à la retraite quant à lui se sent bien seul et bien vieux devant la pitié des autres face à la vieillesse. Quand il aperçoit Manon perdue, il va lui ouvrir son coeur et aider cette petite à retrouver un peu goût à la vie. Cette complicité m'a attendrie. Je n'y ai perçu aucune niaiserie ou exagération.

Pourtant rien ne peut remplacer celle que l'on aime et encore moins une mère, le manque fait mal, l'absence torture. Accompagné de Sophie, la soeur d'Anais, ce petit monde va tout tenter pour retrouver Anaïs, une femme pour laquelle il m'a néanmoins manqué de l'empathie. J'avoue qu'elle m'a beaucoup énervée cette Anaïs déserteuse.

Enfin et surtout, il y a beaucoup de douceurs dans ce roman brodé autour d'écrivains, de poètes, de personnages attachants en quête d'amour avant toute chose. Un zeste d'humour tendre également qui m'a décroché plus d'un sourire.

Pour imaginer les arbres voyager la nuit, fermons les yeux et imaginons que rien n'est impossible pour les rêveurs, qu'une étoile n'est pas si loin si on regarde le ciel avec un coeur d'enfant...
Commenter  J’apprécie          8614
C'est un premier roman qui vous fera voyager de Nantes à Larache au Maroc, et vous rencontrerez quatre personnes attachantes que la vie n'a pas épargnée, de la petite Manon du haut de ses 8 ans, sa maman est partie sans donner de nouvelle la laissant à Pierre son père qui sombre, la tante Sophie, singulière et en pleine reconstruction, et un grand-père d'adoption Anatole, un professeur à la retraite qui entrera dans la vie de Manon en lui faisant la lecture du Petit Prince.
C'est un vrai voyage géographique mais aussi un voyage intérieur, beaucoup d'humanité, l'auteur aborde des sujets essentiels comme l'abandon, les relations de couple, la différence, la vieillesse, …ce n'est jamais larmoyant, et de suivre toute cette belle équipe dans leur quête et découverte de soi a été un réel plaisir de lectrice.
Commenter  J’apprécie          233
Point n'est besoin d'inspiration, pourrait-on dire malheureusement de nos jours, pour écrire un tel roman. Si ce n'était cette mère qui abandonne sa fille de 8 ans sans un mot d'explication, sans perspective, l'histoire pourrait être d'une grande banalité. On connaît trop de ces couples qui ne résistent pas à l'érosion du temps et que plus aucun interdit, plus aucune valeur ne retiennent de se défaire.

La petite Manon a huit ans quand elle est livrée à son père, Pierre, qui, accaparé par son travail, n'a rien vu venir. Il n'a su ni décrypter ni mesurer l'amplitude de la dépression d'Anaïs, son épouse. Abasourdi par son départ, désarmé et finalement d'une grande fragilité, il s'étiole honteusement. Au point de ne plus s'occuper de sa fille.

Anatole, le voisin du dessus, vieux professeur de lettre à la retraite, sera sa bouée de sauvetage. Aude Le Corff nous verse alors dans un roman au langage simple et moderne, entre innocence et maturité, ballotté entre les mots d'humour du langage enfantin de Manon et la pondération cultivée d'Anatole.

Le lecteur glane au passage quelques références culturelles qui fusent en sagesse compensatrice de la lâcheté mille fois condamnable des parents. L'expression d'une pauvre philosophie bien en peine de consoler Manon. Le Petit Prince de Saint-exupéry, dont elle fait connaissance dans la bouche d'Anatole, est seul sur sa planète lui aussi, en proie à ses propres interrogations sur le monde des adultes. Elles partent vers les étoiles, sans jamais rapporter de réponse.

Jusqu'au jour où une lettre, enfin, donne un signe de vie de la part d'Anaïs. Les feux éteints se rallument soudainement. Pierre entraîne alors tout le monde, Manon, Anatole et la tante Sophie, dans le voyage des retrouvailles vers le Maroc. C'est ce qu'il croit en tout cas, sans connaître précisément sa destination finale.
Ce voyage décidé dans l'instant, sans la moindre préparation, est un long périple ensoleillé d'un fol espoir, assombri de temps à autre par l'incertitude, le doute. Des anecdotes font divergence parfois, de la part d'Anatole qui évoque des souvenirs de jeunesse et provoque quelque détour.

On s'enflamme avec Pierre qui se découvre amoureux plus que jamais. On souffre avec Anatole dont le grand âge nous dresse un tableau apocalyptique de la vieillesse. On reste déconcerté par le curieux parcours de vie de Sophie. Mais surtout on tombe sous le charme de Manon qui ne quitte pas le foulard de sa maman avec le fol espoir de se jeter dans ses bras.

On aime l'épilogue. Les histoires de rupture se terminent rarement avec une telle originalité.
On ne voit bien qu'avec le cœur.
Commenter  J’apprécie          130
Que dire de plus que tout ce qui précède.
Un premier et court roman qui nous touche, le désarroi de cette petite fille, quand l'absence et le manque d'une maman creuse un vide, un gouffre alors oui, elle peut parler aux fourmis, aux chats, rester des heures sous un arbre, à espérer un retour.
Puis, une main se tend, un professeur de littérature en retraite qui lui fait la lecture du Petit Prince, et soudain, c'est également pour lui, un conte qui s'éveille.
Pierre, le papa sombre d'une dépression sans fond, Sophie la tante, elle aussi, nous révèle un mal qu'elle a du combattre pour pouvoir enfin s'assumer en totalité.
Quatre personnages qui décident de partir vers celle qui sera la clé d'un remède pour Pierre et sa fille. le voyage sera également une façon à Anatole de se réveiller de son train-train pépère de retraité engoncé dans son fauteuil voltaire. Mais que ferait pas Anatole pour cette petite fille qui demande une seule chose, une seule rose lui manque, et c'est ensemble qu'il vous a sa recherche.
Très tendre, doux et touchant... quand des solitudes se rencontrent ensemble ils peuvent traverser la France, l'Espagne et le Maroc qu'importe ... rien ne les arrête, par amour tout simplement.
Commenter  J’apprécie          120

Il y a beaucoup d'émotions à vivre dans ce petit récit d'Aude le Corff, avec en filigrane le Petit Prince de St Saint-Exupéry. Ce livre nous dit les choses essentielles, de celles que l'on ne peut voir, un paradoxe ! ni pour Anatole ni pour Manon, les mots les ont noués l'un à l'autre, d'une façon tout aussi profonde que les liens du sang.

Anatole à 80 ans, un peu grincheux, n'a plus rien à donner, rien à cacher ou peut être sa solitude, il a seulement cette envie d'exister pour cette petite crevette de 8 ans qui ne s'étonne de rien, prête à tout entendre ou à tout comprendre alors que sa maman est partie sans un mot pour elle.

Anatole le " tamalou" de nos paysages citadins porte cependant en lui une lueur, celle des livres, et le plus beau pour un enfant, le petit Prince, à 8 ans nous voulons tous devenir le petit prince de quelqu'un à commencer par le renard, Anatole a les yeux humides qui brillent quand il lit le livre, Manon écoute c'est son coeur qui parle, Anatole parle de l'invisible, " Comme il est profond, ce mystère de l'Invisible ! "

Les Arbres Voyagent la Nuit est un livre sur les mots, ceux que l'on attend, ceux qui vous manquent, ceux qui vous font rêver et de nouveau revivre, ceux qui sont là coincés par la timidité le doute ou l'invisible : " ça brûle, mais avec les mots, le feu devient braise, la douleur douceur."
.
C'est la main d'Anatole qui va par les yeux de Manon, tisser avec Sophie ses premiers mots de tendresse, puis insinuer que tout est possible même pour Sophie, mal parfois dans sa peau neuve, retrouver sa Soeur Anaïs.

Le dernier à comprendre sera Pierre comme réveillé d'un long cauchemar, après l'ascension de la dune du Pilat le défi de renouer avec la maman de Manon redevient possible...
Un roman sur le pouvoir des mots et sur l'empathie.
Une plume de l'enfance et de la recherche de son identité, pleine de frémissements pour le mal être des autres.
Commenter  J’apprécie          70
Les premières pages de ce roman vous plongent dans la vie de Manon, petite fille intelligente et ultra sensible qui se trouve délaissée, entre le départ précipité d'une mère et un père à la dérive. Son refuge: les livres, les chats et un arbre, puissant et rassurant. Jusqu'au jour où son vieux voisin grincheux va lui ouvrir les portes d'un monde merveilleux: la littérature et plus précisément l'univers du Petit Prince de St Exupéry.Et soudain, un événement inattendu va projeter les quatre protagonistes: Manon, son père, le vieil homme et une tante mystérieuse dans un road movie ayant pour destination finale le Maroc.

Le décor est planté, trop sommairement: c'est pour cela que je déteste les résumés, ils ne parviennent à rien retranscrire, car dans ce roman, plus que vous raconter une histoire, Aude le Corff vous embarque dans une bulle de douceur, exacerbée par la pointe de douleur que l'on ressent (une douceur sans aspérités est mièvre, là on en est loin!) chez tous les personnages. Manon, c'est nous, notre part d'enfance. L'attachement à ce personnage est immédiat! Qu'il aurait été bon de croiser un Anatole sur son chemin! L'humanité dans toute sa grandeur, seul on n'est rien. Mélancolique et tendrement taquin, cette histoire est un conte comme on les aime, chacun y trouve ce qu'il cherche, y puise ce dont il a besoin pour avancer!

Un roman sur le partage, la tolérance et la force partagée.

Un roman résolument optimiste, qui donne le sourire et qui réchauffe!

Une réussite!

Un écrivain est né! Faites passer le mot!
Commenter  J’apprécie          50
Un bien joli roman plein de poésie qui raconte la rencontre entre un vieux monsieur, ancien professeur de français, et une petite fille dont la mère est partie sans donner de nouvelles. Ils vont prendre l'habitude de se retrouver chaque jour à l'heure du goûter pour partager une brioche et la lecture du "Peit prince". Une belle découverte, même si la fin m'a un peu déçue.
Commenter  J’apprécie          40
Manon est une petite fille livrée à elle-même. Sa mère est partie et son père noit son chagrin dans l'alcool. Manon chaque jour au retour de l'école prend à livre et se réfugie sous le bouleau du jardin. Anatole un professeur de français à la retraite se prend d'affection pour la petite fille. Maintenant chaque jour après l'école Manon va rejoindre Anatole qui lui lit le Petit Prince de Saint Exupéry. Un jour Manon et son père reçoive une lettre d'Anaïs, la mère de Manon. Celle-ci est au Maroc où elle écrit un roman. En réalité elle s'y trouve avec son amant. le père de Manon décide d'aller la rejoindre; Manon, Anatole et Sophie la tante de Manon se joignent au voyage.

Très bon premier roman plein de tendresse de poésie et d'humour. Les relations entre Anatole, vieillar hypocondriaque et Manon sont très touchantes.
Commenter  J’apprécie          30
Une lecture au goût de petit bonbon tout doux, tout beau , j'ai beaucoup aimé cette histoire...
Une maman perdue, une petite fille bouleversée qui ne sait plus à quoi se raccrocher, un papa qui a totalement perdu pied et au milieu de tout cela un vieux professeur qui n'attend plus que la mort...
Mais la vie va décider de bousculer tout ce petit monde et de donner un beau coup de pied à leurs vies.
J'ai adoré la relation de Manon avec Anatole, et leur épopée à tous les 4 m'a refait penser à "Nos nuits deviendront des jours".
Je vous conseille la lecture car elle est empreinte de tout ce qui fait notre bonheur : l'amitié, l'amour, la solidarité, la compréhension et la gentillesse ;-)
Commenter  J’apprécie          20
Un titre qui éveille la curiosité. Un roman tendre au plus près des émotions. Ce livre très touchant est une réussite car il exprime avec pudeur le désarroi d'enfants dont les parents ont décidé de prendre l'air autre part! Il raconte la solitude de l'enseignant solitaire à la retraite qui aurait encore tant à partager mais qui a perdu ses repères de salle des profs et se sent devenir inutile car il se retrouve dans un désert social. Par le partage littéraire du petit Prince, il revit soudainement devant la gravité d'une enfant sérieuse à l'écoute des murmures des arbres et des frémissements des chats et des fourmis.

En effet, le vieux professeur de français réussit à apprivoiser Manon grâce à la lecture du Petit Prince, qui va leur servir de trait d'union. Leur histoire va emprunter les mêmes voies poétiques. « En réalité, on est tous un peu ce renard, cette rose et le Petit prince. ». A la recherche de la mère qui a déserté , c'est toute une équipe solidaire qui part en voyage pour la retrouver. le papa, la tante Sophie, Manon et Anatole finissent par s'apprivoiser l'un l'autre, malgré tous les grincement du monde en panne d'huile. Voyage" initiatique et réparateur: "L'affection qui lie ces individus si différents est palpable. Tout dans leurs gestes, leurs mots et leurs regards indique qu'ils ne sont plus simplement liés par l'envie commune de la retrouver, mais par des sentiments plus forts, qui ont pris racine en eux et grandi pendant ce voyage" . A l'apprentissage des autres, la mère elle-même, monstre d'égoïsme s'adoucit et retrouve les voies de l'amour.
Lien : http://artsrtlettres.ning.co..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (319) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *}