Il y a beaucoup d'émotions à vivre dans ce petit récit d'Aude le Corff, avec en filigrane
le Petit Prince de St
Saint-Exupéry. Ce livre nous dit les choses essentielles, de celles que l'on ne peut voir, un paradoxe ! ni pour Anatole ni pour Manon, les mots les ont noués l'un à l'autre, d'une façon tout aussi profonde que les liens du sang.
Anatole à 80 ans, un peu grincheux, n'a plus rien à donner, rien à cacher ou peut être sa solitude, il a seulement cette envie d'exister pour cette petite crevette de 8 ans qui ne s'étonne de rien, prête à tout entendre ou à tout comprendre alors que sa maman est partie sans un mot pour elle.
Anatole le " tamalou" de nos paysages citadins porte cependant en lui une lueur, celle des livres, et le plus beau pour un enfant,
le petit Prince, à 8 ans nous voulons tous devenir
le petit prince de quelqu'un à commencer par le renard, Anatole a les yeux humides qui brillent quand il lit le livre, Manon écoute c'est son coeur qui parle, Anatole parle de l'invisible, " Comme il est profond, ce mystère de l'Invisible ! "
Les Arbres Voyagent la Nuit est un livre sur les mots, ceux que l'on attend, ceux qui vous manquent, ceux qui vous font rêver et de nouveau revivre, ceux qui sont là coincés par la timidité le doute ou l'invisible : " ça brûle, mais avec les mots, le feu devient braise, la douleur douceur."
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C'est la main d'Anatole qui va par les yeux de Manon, tisser avec Sophie ses premiers mots de tendresse, puis insinuer que tout est possible même pour Sophie, mal parfois dans sa peau neuve, retrouver sa Soeur Anaïs.
Le dernier à comprendre sera Pierre comme réveillé d'un long cauchemar, après l'ascension de la dune du Pilat le défi de renouer avec la maman de Manon redevient possible...
Un roman sur le pouvoir des mots et sur l'empathie.
Une plume de l'enfance et de la recherche de son identité, pleine de frémissements pour le mal être des autres.