Le Principe de réalité ouzbek

Le texte se lit d'un trait, tant le style est d'une admirable fluidité. Il est à la fois la radioscopie d'un couple qui se délite et le portrait bouleversant d'une jeune femme aux prises avec la vie. Il est enfin une réflexion rusée, maligne, diabolique sur les frontières mouvantes de la réalité. Un très grand roman.

Mon Dieu que ce roman ressemble à tant d'autres. L'écrivaine doit se voir en train d'ecrire et se croire écrivaine. Mais n'est pas De Beauvoir qui veut et il ne suffit pas d'être agrégée de lettres pour intéresser les lecteurs.
Quel verbiage et style prétentieux où il aurait fallu de la modestie et de l'économie pour décrire un événement aussi banal qu'un adultère.
Car ce torrent de phrases ampoulées ne le rend pas pour autant intéressant..
Une prof qui s'envoie en l'air avec un autre prof pour ceux qui connaissent l'éducation nationale et universitaire c'est vraiment la routine
Et il faut bien un mari, pauvre Mathias, pour être plus prêt du boulevard que de Karénine. Que de justifications pour se rendre compte qu'on a raté sinon sa vie à minima son mariage. Mais vite barre toi Mathias ! Non seulement cocu mais en plus c'est toi le coupable. Quelle prétention, quel égoïsme, tout ça parce-que contrairement à son crétin de mari, qui l'aime lui, elle fantasme dans son journal un amour minable qu'elle seule sublime. Et aucune culpabilité. Allez hop laisse tomber ton travail mon cocu et on va au bout du monde ! Les enfants ? Ah oui j'avais oublié. Ils suivent bien sûr. Et personne ne bronche d'accord ! Mais elle se prend pour Miss monde notre écrivaine.
Mathias était beau, bien plus beau qu'elle. Jalouse sans doute. Et elle se venge maintenant qu'elle ne l'aime plus.
Mais que de verbiage, de références prestigieuses qu'on s'approprie avec une modestie qui frise l'indécence, pour ne pas avoir à culpabiliser un échec amoureux total. Vraiment son mari devrait la quitter et qu'elle mesure la chance quelle avait...

J'ai commencé ce livre avec beaucoup d'envie.
Je trouvais l'histoire originale et atypique.
L'écriture est très littéraire et assez plaisant enfin au début car pour moi l'ensemble manque vraiment de fluidité.
Je n'ai pas réussi à m'imprégner des sentiments de la narratrice.
Et je ne trouve pas cette histoire très plausible.
Il m'a vraiment manqué un lien avec la réalité en tout cas en ce qui concerne le sujet de cette lettre et la personne à qui elle est destinée.

Quelle ne fut pas ma surprise à la fin de ma lecture !
Les cinquante premières pages m'ont paru longues et éprouvantes, si bien que j'avais posé ce livre pour finir une autre de mes lectures.
Je pense que cette pause de quelques jours m'a permis de mieux revenir dans le livre et d'apprécier pleinement la magnifique plume de l'autrice !
Principe original de faire de ce livre qu'une seule et longue lettre de 200 pages tout de même. Pour en dire peu : une femme informant à la directrice du lycée qu'elle n'acceptait pas le refus de sa candidature en tant que professeur de français et de philosophie au lycée de Tachkent en Ouzbékistan.
Quelque peu étrange, voire banal, c'est véritablement une réelle réflexion philosophique qui s'ouvre à nous sur l'amour et le principe de réalité.
Le personnage féminin est très complexe. En effet, elle apparaît sensible, passionnée de littérature et finalement dominée par les événements de la vie qui se succèdent.
C'est surtout sa relation avec Mathias qu'elle nous décrit au cours de cette longue lettre, une relation qui l'emprisonne et qui l'empêche d'être elle-même.
Enfin, tout le développement avec le personnage d'Ismaël et comment cette histoire se finit est fascinant et plutôt surprenant, mais apparaît comme évident avec le titre du livre !
Très bonne lecture pour laquelle il faut prendre son temps, quitte à la poser pour y revenir ensuite.

C'est donc une longue lettre que nous avons ici. L'héroïne a postulé à un poste d'enseignante, celui ci lui a été refusé. Sa lettre est donc son refus de ce refus. Ce long monologue sera l'occasion pour elle de raconter sa vie, ses espoirs et ses malheurs. Tel un journal intime, elle nous partage ses goûts, ses choix. Et nous, témoins muets, nous nous bornons à la lire, la comprendre ou la juger (au choix) alors qu'elle a le courage de se mettre à nu. Une histoire où beau nombre de personnes peut s'identifier, je pense. Une écriture maîtrisée et plutôt jolie je l'admets, qui ne m'ont malheureusement pas aider à entrer pleinement dans ce récit.