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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Première lecture de celle qui est considérée comme l'une des plus importantes auteures de science-fiction et pas la dernière (ne serait-ce que parce que je dois encore lire le Nom de la Forêt, deuxième roman de ce recueil).
Difficile de qualifier exactement le Dit d'Aka dans le genre de la science-fiction: ce n'est ni une dystopie, ni une utopie ou une uchronie; j'appellerais ça plutôt un "essai anthropologique fictif sur les civilisations galactiques de l'Ekumen".

L'Ekumen est cette ensemble de galaxies créées par les Hainiens, les premiers à avoir réussi à faire des voyages intergalactiques. Leur volonté était de rapprocher les planètes et leurs civilisations dans une volonté d'ouverture et d'échanges.
La toute dernière civilisation découverte, Aka, n'a pas évolué depuis des millénaires. En réaction de sa "colonisation", elle s'est vue par une partie de son peuple représentée par la Corporation, bannir toute cette culture ancienne pour intégrer celles des civilisations plus "avancées".
Sutty, terrienne indou-canadienne, est envoyée à Aka pour tenter de sauver les derniers textes écrits du Dit avant que cette ancienne culture ne disparaisse à tout jamais.
Sutty a elle-même vécu l'oppression des fondamentalistes sur Terre dans son enfance et est à même de comprendre les dangers que représente cette élimination de masse et ces programmes de "rééducation" que subissent ceux qui oralisent clandestinement le Dit.
La lecture n'est pas toujours aisée car ce roman fait partie du Cycle de l'Ekumen, et j'ai mis du temps à rassembler toutes les données de ce monde; Heureusement, la postface de Gérard Klein m'a éclairé sur ce point-là. de même, ça reste une lecture lente et exigeante mais que j'ai beaucoup apprécié au final pour le point de vue, complexe, adopté. Pour l'instant, je préfère attendre de lire d'autres romans du cycle ou ses oeuvres plus importantes pour appréhender au mieux la philosophie d'Ursula le Guin, dont l'écriture est d'ailleurs fine et subtile.
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Comme tous les étés, je lis également un roman d'Ursula le Guin. Je continue l'exploration du Cycle de Hain avec le Dit d'Aka, qui s'annonce comme très philosophique et anthropologique dans sa façon d'aborder le space opera et la science-fiction. Curieuse de découvrir quel nouveau choc culturel va être mis en scène !

Ursula le Guin son oeuvre sur l'Ekumen ! Cette fois-ci, nous découvrons une planète tentant de rattraper son retard technologique après avoir découvert que d'autres étaient capables de voyager à travers l'espace. Pour cela, un monde corporatiste s'est installé avec le dogme de la productivité, tentant de faire disparaître les anciens usages. La force et la répression sont les premiers moyens utilisés, ce qui aboutit à des tensions entre les villes et les lieux plus reculés. Ensuite, beaucoup de jeunes oublient les histoires anciennes, donnant naissance à une population tournée vers le travail et la poursuite des objectifs pour conquérir les étoiles. Une société uniquement tournée vers l'avenir et la productivité, ayant pour modèle une société extérieure qu'ils considèrent comme supérieure.

Mais en s'éloignant des villes, on découvre une autre forme de culture. Ursula le Guin brille dans la description de ces spécificités. Aka a une culture qui semble dans un premier temps axée sur l'oralité. Ces conteurs du Dit vont par deux, un homme et une femme tellement inséparables qu'ils forment une même entité désignée par un pronom neutre unique. Ils accumulent d'anciennes connaissances. Dont des histoires plus ou moins longues, souvent avec une morale. le passage de la connaissance est difficilement descriptible, est le récipiendaire d'une forme de philosophie, plutôt que du passé d'Aka. Comme souvent dans ses romans, la planète visitée par l'Ekumen est une fiction servant de thèse anthropologique et sociologique. Pour preuve, Aka est présentée comme un bloc avec peu de variations culturelles à l'échelle d'une planète.

Sutty est envoyée de l'Ekumen pour en savoir plus sur les traditions d'Aka. Indo-Canadienne, elle a grandi dans un monde où le fondamentalisme religieux a pris de plus en plus d'importance. Jusqu'à la violence et la guerre, qui lui a beaucoup pris. Sa famille a dû s'adapter à un autre mode de vie, caché sa croyance en la multitude de dieux indiens face à une organisation qui prône l'Unique. le personnage principal a donc une réaction urticaire face aux actes de la Corporation, qui lui rappelle la pensée dogmatique de la Terre. Fortement inspirée des croyances de sa famille, elle est plus proche des Mazh, ces conteurs garants de la tradition et des histoires orales du monde d'Aka. J'ai beaucoup aimé ce personnage qui doute, mais qui est surtout curieux du monde et est animé de convictions profondes.

Une grande partie de la richesse du roman se trouve dans les dialogues. En effet, l'autrice déploie toute la pensée derrière le Dit d'Aka lors d'échanges entre différents personnages, ce qui est fort à propos. Dans un premier temps, Sutty parle avec les Mazh, ce qui lui permet d'approfondir les réflexions autour de l'oralité, mais aussi sur la place structurante de l'histoire du passé et des contes dans une société. Mais ce sont les échanges avec Yara qui dévoilent une grande subtilité. Ce dernier est un corporatiste convaincu chargé de surveiller Sutty. Son point de vue vient modérer une vision réductrice du conflit entre Mazh et corporatistes, montrant que les simplicités apparentes cachent une réalité plus nuancée. En un sens, ces nombreux dialogues rappellent la philosophie antique, où la parole avec d'autres permet d'accéder à nouvelles connaissances et perspectives.

Ursula le Guin présente, comme souvent avec ses sagas, une oeuvre intellectualisée. Aka est le théâtre d'une lutte idéologique profonde. Cette opposition des idées pousse le lecteur à la réflexion sur la société : qu'est-ce que la connaissance ? Qu'apportent les légendes à une société ? La violence politique pour le progrès est-t-elle justifiée ? L'émotion n'est cependant pas absente. le personnage principal, Sutty, est bien caractérisé, entre failles et force de conviction. L'autrice met en opposition un monde fondamentaliste et un autre progressiste, et montre dans les deux cas les ravages de l'extrémisme. Elle le fait grâce à cet outil puissant qu'est le dialogue, qui rappelle ici des échanges philosophiques profus, soulignant la subtilité de la pensée.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Le Dit d'Aka est le dernier roman de le Guin du Cycle de l'Ekumen. Comme la plupart des autres, on y suit une Observatrice (une espèce d'anthropologue/diplomate) qui tentent d'étudier et de comprendre le fonctionnement social d'une planète.

Dans celui-ci, on y suit Sutty, Cette dernière vient de la Terre où elle a grandit dans une théocratie qui s'est écroulé assez tôt pour qu'elle puisse devenir Observatrice.

Elle est envoyée pour étudier Aka, une planète dirigée par un gouvernement corporatiste qui souhaite rejoindre l'Ekumen, et est la première Observatrice à obtenir l'autorisation de sortir de la Capitale pour étudier les populations.

Le roman a été écrit pendant l'apogée du mouvement altermondialiste et cela paraît dans les thématiques.

Ce que Sutty comprends de l'histoire de la planète, c'est que quand l'Ekumen est arrivé sur Aka, les élites de la sociétés étaient plutôt réticent à s'ouvrir au reste de la galaxie.

Puis, voyant les progrès et les profits que les relations avec l'Ekumen pouvaient amener, les élites économiques et intellectuelles ont pris le pouvoir pour instaurer le gouvernement corporatiste. Pour que personne ne s'oppose à l'avancement de la science, les élites traditionnelles sont "rééduquée". Mais les moeurs même sont trop conservatrices. Les livres sont interdits. Les gens ne peuvent plus que se fier que sur leurs traditions orales pour savoir d'où ils viennent dans ce monde où les Producteurs-Consommateurs ont remplacés les citoyens.

Sutty, qui a fuit sur Terre une théocratie autoritaire, se demande donc si elle doit aider les vieilles élites conservatrices marginalisées qui tentent de sauver quelques brides de leur culture.

*

C'est probablement le roman de le Guin (une de mes autrices préférées) qui m'a la moins plu jusqu'à maintenant. (Tout en restant par ailleurs excellent).

Deux raisons.

1- C'est son histoire qui ressemble la plus à une pure dystopie. Peut-être est-ce qu'on en a juste trop eux depuis, mais ce n'est pas trop mon truc. Elle construit habituellement des sociétés assez complexes pour éviter que l'on dise simplement "il y a des gentils et des méchants, des oppressés et des oppresseurs".
2- Ce roman est très didactique. C'est le Guin, on s'attend à du worldbuiding. Mais elle habituellement assez facile pour faire des descriptions dynamiques ou pour que l'univers s'explique par lui-même au fil de l'intrigue. Sauf qu'ici, ce n'est pas le cas. Sur un roman de 250 pages, il doit y avoir 50 pages ou l'histoire se met sur pause pour que la narration nous explique directement les mécanismes sociaux mis en cause.

Je me préparais même à mettre une note plus basse jusqu'à ce que j'arrive à la finale qui, sans rien vendre, est très intéressante/satisfaisante.

*

Pour ma critique du Nom du Monde est Forêt :
https://www.babelio.com/livres/Le-Guin-Cycle-de-lEkumen--Le-nom-du-monde-est-foret/93029
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Il y a quelques temps déjà, j'avais lu " La main gauche de la nuit" de Ursula le Guin avec mon amie Siabelle. Bien qu'aimant beaucoup cet auteur, cette lecture fut bien plus ardue que je ne le pensais....
Par réaction, je pense avoir mis plus de temps que prévu pour me remettre à lire un livre de dame Ursula. Avec "Le dit d'Aka", voici chose faite.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume pleine de poésie de cette grande dame de la science-fiction.
Cette fois ci, l'immersion dans ce nouveau monde s'est faite avec plus de facilité que le livre précédent du cycle de l'Ekumen.
Nous nous retrouvons sur une planète, Aka, en pleine expansion scientiste . Cette expansion a cependant des conséquences assez néfastes sur la culture car le passé et les traditions sont bannis et on n'hésite pas à bruler les livres qui risquent d'être vecteurs de cette histoire.
Une jeune observatrice de l'ekumen, Sutty, d'origine terrienne ne peut s'empêcher de faire le lien avec sa propre histoire fort douloureuse. Elle a vécu sur Terre au moment où les Unistes ( des religieux) ont supprimé tout ce qui était scientifique avec la aussi des massacres de livres. Cela n'a pas été sans me rappeler le livre de Bradbury, " Fahrenheit 451" ...
J'ai beaucoup aimé le personnage de Sutty, qui s'aventure bien loin de sa résidence plus ou moins assignée à la recherche de la culture cachée de cette planète...
Une tres belle histoire, que j'ai lue avec beaucoup de plaisir avant de m'attaquer à " le nom du monde est foret "

Challenge Pool Anderson / Ursula le Guin
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Il est rare que le héros d'un roman de science-fiction soit une femme, et en plus, une spécialiste de la littérature. Dans un monde qui, à la façon du Japon Meiji ou de la Chine maoïste, décide de se moderniser en tournant le dos à sa culture et même en la détruisant, l'héroïne, historienne et littéraire, est chargée de collecter ce qui peut encore l'être et de sauver une civilisation des entreprises de ses propres fils. Résumée ainsi, la trame de l'histoire n'a rien d'attrayant : mais l'écriture sensuelle, proche des choses et des gens, de la romancière, donne une vie intense et un grand intérêt aux aventures de cette autre ambassadrice en pays hostile et étranger.
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Deux romans publiés à près de cinquante ans d'intervalle, réunis dans une très belle édition.
Deux romans ultra efficaces dignes de la grande Ursula le Guin.

Le dit d'Aka, le plus récent des deux, nous plonge dans un monde de spiritualités bousculées par une autre forme de religion, tournée vers le progrès pour le progrès, la croissance, l'individualisme et le mercantilisme.
Et le Nom du Monde est Forêt, où on se retrouve sur une planète-jungle, colonisée par des humains qui refusent leur humanité aux indigènes présents sur place et qui sont bien décidés à déforester la moindre parcelle de terre. Celui-ci m'a moins parlée que le dit d'Aka, notamment car il est raconté en grande partie par un homme cruel, raciste et misogyne (ce qui le rend difficile à lire, mais donne aussi un ton plus moralisateur/moins subtil à l'ouvrage). Mais je comprends tout à fait en quoi ce roman pouvait raisonner avec les années 70 (il a été publié en 1972) pour en faire une oeuvre frappante et précurseuse.

Dans les deux, la métaphore semble assez simple, l'analogie claire... Et pourtant l'autrice va toujours plus loin, pour nous plonger dans de véritables mythologies et cultures comme nulle autre, en y filant de nombreuses réflexions où l'on sent toute sa conviction humaniste et environnementaliste. Où l'on sent toute son intelligence, aussi, servie d'une très belle plume, particulièrement dans le dit d'Aka, plein de fulgurances, de couleurs et d'une riche cosmologie.

Vu la taille de ces deux romans, l'intrigue est rapide, et termine à chaque fois abruptement. Cela pourra, selon le lecteur ou la lectrice, donner une impression assez décoiffante, dynamique, ou au contraire un peu frustrante, car la place qui se doit être laissée à un minimum de plongée ethnographie/sociologique des univers créés fait que le scénario est assez court. de fait, ces deux histoires ont moins d'ampleur que les Dépossédés ou La Main Gauche de la Nuit, même si leur qualité littéraire est indéniable. En tout cas, je suis ravie de les avoir eu sous les yeux. Pour l'instant, impossible de trouver un roman d'Ursula le Guin que je n'ai pas aimé.


// Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont de m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de la Masse Critique ! //
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Ce roman raconte l'histoire de Sutty,
- Une Terrienne qui est envoyée sur la planète Aka en tant qu'observatrice de l'Ekumen
- Son implication dans les tensions politiques et religieuses entre
- D'une part le gouvernement dit corporatiste et techno-scientiste
- D'autre part la résistance populaire qui maintient l'ancienne tradition du récit : « le Dit »
- Son appréhension du Dit,
- Comme outil de transmission, d'apprentissage, de développement psychique et physique
- Comme guide spirituel
- Comme méthode de compréhension du monde et des autres
- Comme art de vivre
‌En filigrane,
- L'histoire de l'Ekumen se complète avec les méfaits Terrien mis en lumière
- le rappel de la prudence et de la retenus absolument nécessaires lors de la découverte de nouveaux peuples : pour ne pas perdre leur façon de vivre, leur philosophie et leurs connaissances
Et puis une belle fin, astucieuse et réaliste,
- Elle ne fait qu'ébaucher le projet qu'elle porte
- Car elle laisse celui-ci se dérouler ensuite, en dehors du roman
- Mais avec la confiance des protagonistes comme des lecteurs quant à une belle réussite

C'est un roman plus descriptif que dans l'action, la conversation, la narration de l'instant présent, la contemplation, l'écoute qui amènent également à la compréhension ou la complète,
- Sans doute nécessaire pour poser toutes ces idées sur une société « parfaite » et plus abordable,
- Un contenu qui semble familier, tout naturel après les descriptions des différentes sociétés Ekumenique au cours des romans qui la parsème

Et ‌des idées répétées avec des approches différentes, pour mieux se les approprier,
- Décrites avec une répétition de mots pour mieux cerner le sujet
- Et en aiguiser la compréhension
- Par une écriture ciselée

Quant aux personnages,
- Sutty y est très bien travaillée, avec son histoire qui l'a construite telle qu'elle est et cette nouvelle expérience qui la fait évoluer vers une voie finalement déjà dessinée en elle
‌- Le Moniteur, poil à gratter, fanatique, remet un prisme côté « méchants » et le discours qui combats le Dit
- Les autres personnages, même ceux récurrents, sont décrit plus rapidement,
- Sans doute car ils sont très riches, trop riche pour ce petit roman
- Mais surtout car ils sont immergés dans la philosophie du Dit
- Et notre compréhension de celui-ci nous les explique tout naturellement

Quelques concepts importants y sont décrits :
- La religion ou l'anti-religion, le système qui dicte ce que tu dois faire, ce que tu dois être ou sinon te puni : voilà ce dont une société doit se défendre !
- La satisfaction physique et intellectuelle : voilà ce qui est important, ce qui est nécessaire l'équilibre de la Vie (le dharma)

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On le voit avec l'actualité écologique : le mythe de la ressource inépuisable est révolu. Il n'y a plus un droit de tirage illimité sur les ressources énergétiques issues, de milliers, de millions d'années pour être ce qu'elles sont aujourd'hui. Alors, plutôt que de réduire cette consommation irrationnelle qui pousse à toujours plus, on cherche à trouver de nouvelles ressources ou de nouvelles techniques d'extractions toujours plus destructrices de l'écosystème avoisinant. Nous ne sommes pas loin de projets d'explorations extraterrestres pour assouvir cette soif d'énergie. Et la réalité rattrape la fiction dans "le nom du monde est forêt", roman écrit par Ursula K le Guin paru avec le dit d'Aka dans un nouveau recueil aux éditions Robert Laffont dans la collection "ailleurs & demain".

La planète Athshe et ses habitants, nommés les créates, vivait paisiblement avec ses terres couvertes de forêts et d'îles. Ils auraient pu poursuivre leur vie tranquillement s'ils n'avaient pas vu arriver les terriens débarquer pour se servir en bois. Plutôt que de négocier, ils vont oppresser, et tuer sous les yeux de Lyubov, observateur terrien, ethnologue de son état qui veut donner une autre image des terriens et offrir une alternative avec un dialogue qu'il instaure avec Selver, un asthéen représentant son peuple, vu comme un Dieu car il a pris le parti de s'opposer aux colons, bien loin de ses propres valeurs, de sa propre nature. Quelle va en être l'issue?

Doit-on présenter Ursula K le Guin? Cette autrice prolifique américaine a été moultes fois primée pour ses oeuvres , notamment par le prix Hugo. Et justement "le nom du monde est forêt" a reçu la célèbre distinction. Et c'est amplement mérité! Ce court roman, paru au début des années 70 est une attaque frontale du modèle colonialiste et de ses conséquences désastreuses. Elle montre par cette dystopie l'impact d'un colonisateur sur ces terres et peuples qui n'ont rien demandé à personne, juste à les laisser tranquilles. Dans cette nouvelle édition à la traduction revisitée, Robert Laffont remet en lumière ces deux courts romans, écrits à 30 ans d'intervalle, et qui font écho encore plus aujourd'hui. "le nom du monde est forêt" vous fera froid dans le dos quand vous imaginez l'horreur vécu par les asthéens sans légitimer quelconque forme de violence. Ursula K le Guin réussit brillamment à montrer toute la folie des êtres vivants face à la recherche de ressources.
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Livre reçu dans la cadre d'une Masse Critique, et j'étais vraiment ravie d'avoir été sélectionnée pour ce roman-ci, car je n'avais encore jamais lu cette autrice phare et il était temps pour moi de m'y intéresser de plus près. D'autant plus que ce livre compte 2 romans du Cycle de Hain.

Le dit d'Aka :
Je ressors de cette lecture assez mitigée, et même après quelques jours de recul, j'avoue avoir du mal à en faire une critique. En fait, je pense qu'il ne s'agit pas du livre idéal pour débuter dans le cycle de Hain.
En effet, dès le début j'ai été un peu perdue sous une avalanche de termes et de détails que j'avais du mal à comprendre ou intégrer, et ce tout au long de ma lecture. Pourtant, l'histoire est très intéressante, on pourrait dire qu'il s'agit d'un roman ethnographique, car l'héroine Sutty va être envoyé sur la planète Aka afin d'y rassembler les reliquats de la culture ancestrale de cette planète qu'une politique scientiste a voulu éradiquer. Il est donc tout à fait passionnant de suivre les découvertes de Sutty. Ursula K. le Guin fait preuve d'une imagination débordante et précise pour nous livrer une culture originale.
Je pense lire d'autres romans du cycle et relire celui-ci plus tard, peut-être qu'en étant plus familière de cet univers me permettra de mieux appréhender, comprendre et apprécier ce roman.
Si vous avez des titres à me conseiller?

Le nom du monde est forêt :
Contrairement au 1er roman, je n'ai eu aucun mal avec celui-ci, et j'ai d'ailleurs beaucoup aimé cette lecture, un court roman qui se lit très vite.
Athshe ou Nouvelle Tahiti, ainsi renommée et exploitée par les terriens, est une planète composée d'océans, au détriment du peuple autochtone qui est exploité impitoyablement et qui va se révolter. Dans ce roman-ci également on voit le plaisir de l'autrice a inventé et décrire un peuple et une culture extraterrestre.

2 romans bien différents qui pourtant se ressemblent par leur côté ethnographique, mais également par le fait qu'Ursula K. le Guin se sert de ses récits pour dénoncer ce que l'Humanité a pu s'auto-infliger : éradication de population et de leur culture, asservissement, esclavagisme, exploitation des ressources de la planète de façon absolument irraisonnée...

Je conseille donc bien évidemment ces lectures, mais peut-être ne pas commencer le Cycle de Hain avec le dit d'Aka.
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