AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,78

sur 46 notes
5
4 avis
4
9 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman est à la fois très malaisant et plein d'espoir… Mais surtout, ce livre est plein de poésie. Camille Leboulanger a une plume rare et belle. Les phrases sont ciselées, chaque mot trouve sa place et son sens de manière évidente.
Au début de l'histoire, Zizare, qui ne porte pas encore de nom, erre dans la Malboire. C'est quand il est sorti de la boue par Arsen qu'il commence à apprendre les mots, et à les poser sur ce qu'il vit et ce qu'il a vécu. Au départ, son vocabulaire tourne autour de la Malboire et de l'eau, élément vital s'il en est, mais qui a disparu de la surface de la planète au profit de cette boue toxique nommée Malboire. A force de vouloir toujours plus de tout, l'Homme a par le biais des pesticides réussit a tuer l'eau potable. Il ne reste que la pluie. C'est du moins ce que croient les survivants. Sauf un, Arsen, qui est persuadé qu'il reste de l'eau sous la Malboire. Certitude qu'il a transmise à Zizare. Ensemble, ils vont forer la terre, sans jamais perdre espoir, et pendant ce temps, Arsen va transmettre a Zizare ce qu'il sait du Vieux Temps, et surtout lui apprendre les mots. C'est ce qui lui permet de nous transmettre cette histoire.
Plus il avance dans son récit, plus son vocabulaire s'étoffe. Chaque nouvelle découverte dans son road-trip amène la découverte ou la création de nouveaux mots. Un certain nombre de néologismes font d'ailleurs leur apparition dans le récit, car Zizare se trouve face à des éléments et des concepts qui lui sont inconnus. Et pour comprendre et assimiler ces nouveautés, il lui faut les nommer.
Cette histoire qui se situe dans un futur terriblement plausible pour notre planète. le manque d'eau potable sera un enjeu crucial des décennies à venir. Camille Leboulanger nous livre ici une version cruelle de ce futur, où les grands groupes chimiques ont gagné et on tué la terre et l'eau. C'est une version de notre futur tellement plausible qu'elle en est effrayante. Comme le dit l'éditeur, ce roman se lit au futur antérieur. On a à fois l'impression que ces événements sont loin de nous, mais qu'ils ont en même temps un côté inéluctable.
L'auteur nous livre ici un cri d'alarme, mais surtout une fable écologique pleine de poésie et d'espoir, malgré les erreurs humaines. Une quête de l'eau, de la vie, du renouveau, au travers des mots. le langage et la compréhension du monde qui nous entoure sera notre salut. Tant que nous ne comprendrons pas, ou n'admettrons pas l'urgence de la situation, nous risquerons de nous trouver un jour, nous ou nos descendants, confrontés à la Malboire.
Ce roman a été un coup de ♥ pour plusieurs raisons, la première étant l'incroyable plume de Camille Leboulanger, et son amour des mots qui transpire de son texte. La deuxième est que ce texte nous donne une possibilité de plus d'ouvrir les yeux, et d'éviter, peut-être, s'il n'est pas trop tard, la catastrophe écologique qui nous fonce dessus.
Ce livre a été publié dans la collection La dentelle du Cygne, et c'est vraiment de la dentelle. Camille Leboulanger est un auteur à suivre. A même pas trente ans, c'est son troisième roman publié, sans compter quelques nouvelles dans des anthologies, et j'ai bien l'intention de découvrir son premier texte, que je n'ai pas encore lu, et qui semble lui traiter de l'absence de nuit, paru aussi chez L'Atalante.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          51
Découvert dans le cadre de la participation au Prix Imaginales des Bibliothécaires, voilà un livre qui me fait dire que je suis très contente de nous savoir inscrits, mes collègues et moi-même ; j'aurais regretté de passer à côté de ce livre, dont les personnages m'ont particulièrement touché.

Dans un futur plus ou moins proche, l'eau présente sur terre est totalement viciée - la malboire du titre- quand elle ne s'est pas transformé en une sorte de boue toxique. Certains, presque plus humains, y passent leur vie et la parcoure sans jamais s'arrêter, s'en nourrissent même. Notre narrateur est de ceux-là. le livre s'ouvre sur une prise de conscience brutale, de sa propre conscience justement. Il sera recueilli par un homme un peu marginal, Arsen, qui poursuit le rêve de trouver de l'eau saine sous la malboire au lieu de se contenter de l'eau qui tombe du ciel, dont l'approvisionnement est plus capricieux. Puis notre narrateur se met en tête de poursuivre ses propres rêves... Et là, inutile d'en dire plus.

Ce petit roman est une réussite d'écriture, de narration et d'intelligence, dans une ambiance douce-amère où il est difficilement possible pour nos personnages de comprendre que ce sont les humains les ayant précédés qui les ont précipités dans cette situation. N'hésitez pas à le découvrir !
Lien : https://lesmotsdemahault.blo..
Commenter  J’apprécie          40
Le roman est qualifié de fable post-apocalyptique écologique, et c'est vraiment la meilleure description qu'on peut en faire. C'est un très joli roman, avec une écriture poétique qui fait à la fois prendre conscience de dégâts irréparable que l'Homme cause à la Terre, mais qui est également parfois plein d'espoir.
Dans un monde où l'eau potable a disparu (on n'y trouve que de l'eau impropre à la consommation, la « Malboire » du titre), recouvert d'une boue toxique, des personnes, presque plus humaines, marchent dans la boue sans jamais s'arrêter. Notre héros s'éveille au milieu d'eux, reprenant conscience du monde et de lui-même. Innocent comme un enfant, par ses yeux, on découvre son monde lugubre et on grandit.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire (on est, comme le narrateur, posé, désorienté au milieu d'un monde qu'on ne connaît pas, complètement perdu) Mais je me suis attachée au narrateur et à l'histoire petit à petit, et j'ai vraiment été touchée par certains passages pleins de poésie, par d'autre très imagés que j'ai trouvé très réussis, et par l'écriture de l'auteur qui m'a vraiment charmée. le livre fait évidemment écho à l'actualité environnementale, et le fait avec intelligence et classe. le rythme est assez lent et l'action peu présente, mais la poésie est là. Un très chouette livre.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman hypnotisant, qui nous embarque dans un futur où la planète est abominablement pollué et l'eau rare.
On y suis Zizare, à l'histoire obscure, qui nait lorsqu'on le tire de la boue. Qu'est ce que la boue ? Qu'est ce que la Malboire ? Qu'est ce que ce monde post-apocalyptique ?
C'est ce qu'on tachera de découvrir au fil de ce roman touchant, porté par la voix de Zizare qui nous conte son monde, qui se fait la voix de de Mivoix, qui nous parle avec ses mots de ce que l'on connait peut-être, de ce que l'on devrait craindre surement.
On y croise des fanatiques, des résignés, des idéalistes, et on y trouve à la fois des choses familières, et aussi un écart monstrueux avec ce qu'on vit... Mais cet écart ne risque-t-il pas de se réduire de jour en jour ?
J'ai aimé le ton de ce roman, cette candeur de la part de Zizare, qui "nait" plusieurs fois. de cette belle écriture nait de belles réflexions, et un vocabulaire qui insiste sur ce que notre narrateur ne comprend pas. Sans compter cette impression de contempler la fin du monde à chaque page...
Ce roman n'est pas entièrement pessimiste pour autant - il l'est beaucoup, mais l'auteur ménage une petite porte de sortie, un petit espoir pour la suite des événements. Ce qui est sûr, c'est qu'on en ressors bouleversés, avec l'impression d'avoir contemplé un futur possible et effrayant, où la nature humaine est présentée sous tous ses aspects possibles, allant de la résignation à la révolte.
Un très beau roman.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (109) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4916 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}