Citations sur Fantaisies guérillères (27)
"Je m'appelle Jehanne, je suis guérillère, prophétesse, anciennement sainte, toujours riante, gabelante, ripaillante, bienbuvante et bienbaisante, issue de la compagnie des Hautes Gousses et diablement fiérote, harnacheuse de pimpantes, apte à la chasse des gibiers de tous ordres et gourmette de mets humains, Maîtresse des hallebardes, Impératrice des espées, Hardie à la lutte, Dévorante à mains nues, Ennemie de la curaille d'abbaye, Carnassière ultime, Reine combattante ayant reçu la puissance de toutes celles qui m'ont précédée et qui me succéderont, par le sang que je répands Sorcière de premier ordre, Dernière Survivante de l'Assemblée, Piratesse parmi les Piratesses, Druidesse parmi les Druidesses, Samouraï parmi les Samouraï, Habile au trémouillage de la langue et à la Sainte Chope, Dévoreuse de cochonailles, Adextre du majeur tendu, Experte en anéantissement des bullshiteux de toutes obédiences, Bien Au-dessus du lot genré, toujours Hautement Irrécupérable,
Heureuse, Vivante,
et ça suffit bien pour l'instant."
Je fantasme sa belle face, tourderôle sien corps
Puis je le croquine vivant en mienne chaume d'or
Je pourrais tant arder
Si je savais tout dire
Mais comment peut-il lire
Tréfonds de mienne pensée
De quoi usent les grouillotes qui obtiennent grand succès ?
Dites-moi mien péchés et mien rêves en excès
Moi j'offre un pur esprit, mien coeur et tous cadrans
Mais faisant quincanelle, on m'en demande autant
Si pouvions bien aimer
Si fol amour comptait
Si pouvions changer royaume, en belle joie d'octroyer
Si pouvions bien aimer
Si fol amour comptait
Morphée en maître ici régnerait, pour l'esternité
Mais sanglante en tous songes et pétale à l'herbier
Ci-quand le mal des tiers revient me dévorer
Telle vie n'est point estanche, mienne île est en plein vent
Du portillon fermé entends moults hurlements
Les children en domaine et les fleurs à la ronde
Mienne douce existence où bat le coeur du monde
Quand tepeste s'annonce, promesse de douleurs
Quelle espée prévaut au duché de nos peurs ?
Si pouvions bien aimer
Si fol amour comptait
Si pouvions changer royaume, en belle joie d'octroyer
Si pouvions bien aimer
Si fol amour comptait
Morphée en maître ici régnerait, pour l'esternité
Si pouvions bien aimer
Si fol amour comptait
Si pouvions changer royaume, et si tout renaissait
Si pouvions bien aimer
Si fol amour comptait
Serions nous-mêmes Morphée
Si fol amour comptait
(NB : poème intitulé "Si fol amour comptait", offert par Jehanne à Yolande, extrait de l'oeuvre de la grande troubarde Marie-Claudette de Charlemagne, écrit en collaboration avec Monsieur Jacques-Jean d'Haurtplain)
Embourber fleuvines
Traîner ma charge
Devenir marine
ça passe large
Narguer machinerie
Rire haut des clercs
Même Jésus-Christ
N'y peut rien faire
Je gère miennes bastons
Cogne à mon tour
Pendre Bourguignons
J'l'ai su en Cour
Suis sans nul vice
frêle non plus
Vos maléfices
vous s'ront rendus
J'connois les frimas
Je m'ébats dans l'gel
Mais une vie sans elle
Ne le puis
Je suis restée coite
Depuis décades
C'est comm's'prendre une droit'
La tête en rade
Rage cramoisie
Maux noirs de peur
Connois cette vie
C'est sans douleur
Je sais bastailler
J'en suis marrie
Mais rien n'est d'ries
Juste ici
J'connois les frimas
Je m'ébats dans l'gel
Mais une vie sans elle
Ne le puis
Tout m'assaillant
De pis en pis
En tous cadrans
Tenant l'défi
J'veux du savoir
Jour comme nuit
Mais qui peut voir
Amour qui luit
J'connois les frimas
Je m'ébats dans l'gel
Mais une vie sans elle
Ne le puis
Ne le puis
Ne le puis
Ne le puis
Ne le puis
Mais une vie sans elle
Ne le puis
Ne le puis
Ne le puis
Ne le puis
(NB : poème intitulé "Ne le puis", offert par Jehanne à Yolande, extrait de l'oeuvre de la grande troubarde Marie-Claudette de Charlemagne, écrit en collaboration avec Monsieur Jacques-Jean d'Haurtplain)
Esgourdant diables mots
Esgourdant bien, merci
Fadasseux bibelots,
A l'usage asservis
Qu'on aura pas de bis
Que mienne rose a péri
Que jadis est jadis
Et n'est point au jour d'hui
Puisque tout devient ruine
Nostre amour fantomine
Entends bien ce qui suit
J'm'en irai te chercher, en royaume estranger
Même si en carole, femmes dansent à côté
J'arracherai tien esprit, à Chioné ou Ekhi
Je sorcellerai mes tours
Pour retenir l'amour
D'ainsi débarouler
Pouvais te dispenser
Et ne point tant offrir
Car j'ignore le souffrir
Clampines disent qu'au jour d'hui
Clampines disent que tous nous usent comme ci
En rien ne suis clampine oh ! non
Avant que l'on s'bondage
Que nos fruits soient hors d'âge
Entends bien ce qui suit
J'm'en irai te chercher, en royaume estranger
Même si en carole, femmes dansent à côté
J'arracherai tien esprit, à Chioné ou Ekhi
Je sorcellerai mes tours
Pour retenir l'amour
J'inventerai moultes langues
Pour que t'en sois exsangue
Et dans tiennes malles ici
D'éternelles vignonneries
Tous les rites hérétiques,
Issus des mages d'Afrique,
J'les dirai au grand jour,
Pour retenir l'amour
Je ne couronnerai
Pour ne point t'éloigner
Et rongerai mes fadaises
Pour raviver la braise
Je serai ces clampines
Qui t'font courber l'échine
Ces cris-là seront tiens
Si tu m'prends par la main
Pleine lumière et joliesse
Pour qu'ton coeur soit en liesse
Je deviendrai du velours
Pour retenir l'amour
Pour retenir l'amour
Pour retenir l'amour
Pour retenir l'amour
Pour retenir l'amour
Pour retenir, pour retenir, pour retenir l'amour oh ! l'amour oh! l'amour
(NB : poème intitulé "Pour retenir l'amour", offert par Jehanne à Yolande, extrait de l'oeuvre de la grande troubarde Marie-Claudette de Charlemagne, écrit en collaboration avec Monsieur Jacques-Jean d'Haurtplain)
ATTAQUE
Mue par cet objectif et délaissant tout négoce, je commençai à chevaucher seule. Je me mis debout sur la selle face aux mille yeux d’Orléans. Je levai une nouvelle fois mon épée, le plus haut possible. Quelque chose déchira alors le voile des Réalités. Et ce que je voyais en secret se fit voir à tous. Autour de moi, onze jeunes filles en robe blanche et au teint de fantomines se tenaient elles aussi droites sur leurs montures. A leurs côtés, des dizaines de chevaliers en armes, blessures ouvertes surgissant, prêts à charger. Pendant quelques secondes, un silence stupéfait envahit l’espace et le temps.
Les hommes ne savaient plus que faire pour s’occuper, brossant les chevaux tout le jour et buvant et ripaillant comme six chacun. Bien sûr, ils tourderôlaient dans mon lit : ça nous faisait passer le temps. Mais, comme tous les chevaliers de cet ordre, ils préféraient néanmoins s’embraser les uns les autres ce qui m’aurait causé guère de tracas si ça n’avait été aussi bruyant. Car, par suite de grande satisfaction et dès après avoir offert mon surplus, j’aime à estre tranquille et silencieuse.
My name is Yolande, and I am from Aragon,
ci-près Grande Prêtresse.
fuck yeah !
C'est dès potron-minet que je réveillais mes hommes. J'amenais la soldatesque mal rasée en plein champ pour tout leur expliquer. Je ne suis pas certaine qu'ils aient escapité mes balbuties, car ils appartenaient à l'inévitable trinité :
1. joli de la face ;
2. bien bâti en chair et corps ;
3. cervelé de moitié.
(p.46)
Dans la mesure où je n’avais rien d’autre à faire et que je commençais à en avoir ras le heaume des enluminures du Languedocien, je me suis mise à décapiter précautionneusement les oisillons qui piaillaient en aigu, puis à remettre leurs cadavres en malplace façon puzzle. Ça m’a divertie un moment, mais lorsqu’on s’est enjoyé à changer trois fois la teste de l’un sur le corps de l’autre, on se lasse. Note que, malgré ce, rien n’était pire que d’être coincée en Cour avec l’assemblée générale des abolis du cervelet.
(p.13)
Il avait toutefois réussi à séduire ma Marie en lui hululant sérénades nuitée après nuitée, ayant même escrit pour icelle petit poème, gravé par ses gens sur un anneau d’or :
Icelui vient des cieux
Et tous les dieux entre eux
N’argutent que par toi
(p.15)
Ching Shih : Piratesse issue de l'empire de Chine, Ching Shih naquit en l'année 1775 et mourut en 1844. […] A l'apogée de sienne gloire, elle dirigeait mille huit cents navires et avait sous ses ordres quatre-vingt mille marins, constituant ainsi la plus grande assemblée piratesque de tous les siècles confondus. Surnommée par clampins et nobliaux « l'assemblée au drapeau rouge », icelle n'aura de cesse de mettre en échec l'empire de la dynastie Qing, tout comme les empires portugais et britannique. Ching Shih appliquait des règles strictes à son équipage : il était interdit de piller un village déjà venu en aide aux pirates d'une quelconque manière. Tout marin qui viendrait à voler le butin pour lui seul était condamné à mort. Tout pirate qui oserait déshonorer de son appendice mol une prisonnière était décapité. (p.300)