L'agriculture des grandes entreprises est d'abord une agriculture hyperproductive.
Mais où est l'intérêt de la population? Pas forcément du côté des grandes entreprises, qui intensifient encore un peu plus le modèle agricole...Leur façon de produire implique des coûts qui pèsent sur la société. Les raisons de leur avancée sont avant tout politiques, puisqu'elles s'engouffrent dans les failles ouvertes de la législation. Cette évolution s'opère en toute discrétion.
Non reproductible et limitée, la terre est un nouvel or à prendre. Au détriment de l'intérêt de tous.
Selon elle, ( Véronique Le Floc'h éleveuse bretonne), aucun doute, les grandes entreprises achètent des terres pour faire "une agriculture sans agriculteurs".
Et demain ?
Occuper le terrain, avec des fermes paysannes, familiales,indépendantes et inspirantes : voilà une façon efficace de lutter contre l'avancée des grandes entreprises dans les champs. Les exemples d'achat de terre en commun, que nous avons vus, se situent dans une vaste réalité, bouillante et vivante. Ils sont à observer comme des chantiers en construction et non comme les pièces abouties d'un modèle unique. Leur diversité est leur force.
Comme le soulignent les syndicalistes de Via Campesina -un mouvement international paysan proche des "sans terre" brésiliens et indiens : "Nous ne renverserons pas la tyrannie industrielle en bichonnant une petite oasis bio, mais en transformant radicalement les rapports sociaux"
La terre relève de questions politiques. Entre les partisans d'une régulation et ceux qui pensent que le marché doit se réguler de lui-même, les conceptions varient. Parler d'une gauche régulatrice et d'une droite libérale serait simpliste : les points de vue diffèrent aussi au sein des partis. Aujourd'hui, les défenseurs du laisser-faire sont plus nombreux au Parlement. Bilan : le filet des Safers s'est agrandi, mais avec des mailles encore trop larges.