"En elle, je me sens bien ; large et longue, musclée, efficace, vivante; J'entre en foetale souveraineté d'être par elle aimée. Et mieux qu'aimée : approuvée. Organique louange de celle qui m'accueille. J'y tète l'orgueil simple de vivre. On se comprend."
Nager veut que l'on creuse davantage le lit de la rivière, qu'on favorise le passage, qu'on en élargisse le cours. Nager veut accroître la conscience de la conscience de l'eau. Nager cherche de tous ses membres bien étirés à augmenter la joie menue de nager. Au fond nager cherche à nager. A rejoindre la rivière, étant rivière déjà, cherchant à se joindre elle même, à se connaître, à se fondre en évidence de soi."
Qu’il est long, le chemin pour rejoindre l’élémentaire, et s’y défaire.
Ainsi nager sert au poème qui sert à nager qui sert au poème qui sert à vivre.
Autrement dit, à aimer, autrement dit encore, à mourir.
Filer loin, tête dans l'eau, loin d'ici-bas dans l'eau- delà.