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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Incontournable Roman ado Mars 2024


Avec ses chapitres en compte à rebours, ses textes épurés parfois à la frontière des vers libres et dont même la ponctuation disparait parfois dans les moments d'angoisse, comme si la respiration du texte aussi devenait difficile à gérer, "La Cabane" s'intéresse à un syndrome qui n'est pas nouveau, mais qui a eu un regain de manifestation durant la pandémie. Forme d'angoisse sociale, de repli sur soi et d'état d'anxiété aux manifestations somatiques similaires aux crises d'angoisses, le "syndrome de la cabane" me rappelle même le phénomène rependu au Japon des hikikomoris. Ces personnes vivent en retrait quasi total de la société, dont seuls les écrans deviennent des moyens de communication avec le reste du monde. Si les hikikomoris semblent être davantage liés à un statut social dans sa perception sociale, le présent roman s'intéresse plutôt à ses dimensions psychosociale et mentale.


Le narrateur est un ado, qui a du jour au lendemain été dans l'incapacité physique et mentale de franchir le seuil de sa maison. Un état inédit, étrange, qui semble flotter quelque part entre l'angoisse et l'insécurité, qui peut paraitre à la fois réel et irréel pour les gens autours, mais qui est tout-à-fait réel pour celui qui le vit. On ne sait pas d'emblée de quoi souffre cet ado, qui semble en proie à des émotions et des pensées pour le moins intrusives. La culpabilité et l'incompréhension de son état rajoute une couche d'angoisse. Dans un texte simple et particulièrement efficace, l'autrice parvient à illustrer un état mental qui ressemble à une prison dans un crâne, dont il faut maintenant en saisir la nature. Grâce à une intervenante psychologue et l'appui d'une personne ayant vécu un état similaire, Manon, le jeune homme parvient progressivement à cheminer pour guérir, car il s'agit bel et bien de guérison mentale. Avec ses échecs, ses va-et-vient, ses peurs, ses objectifs et sa lente compréhension d'un état encore mal connu, il nous amène vers l'objectif central du roman: Sortir de la maison.


J'adore quand les auteurs et les autrices font dans la psychologie et s'en sortent bien, car ce n'est pas un sujet toujours facile ou intuitif. C'est néanmoins fondamental d'en parler, car la santé mentale importe autant que la santé physique. Or, c'est relativement nouveau dans l'histoire de l'humanité que de traiter la santé mentale, sans tomber dans tous les navrants stéréotypes et fausses informations qui l'ont jalonnée.


Le roman est un huis clos mental, en quelque sorte, où la guérison se fait avec de la déconstruction de schèmes de pensées, des techniques de gestion des émotions et du comportement, une réappropriation du pouvoir d'agir et tout ça sans avoir la source même de l'état anxieux. Ça va finir par être découvert et ce n'est pas étranger aux changements climatiques. En effet, le narrateur se découvre une éco-anxiété et mettra du temps pour le découvrir. Il faut parfois beaucoup d'introspection et d'auto-anlayse pour trouver des réponses en soi sur notre état mental, ce n'est pas pour rien que des expert.e.s existent pour accompagner les gens.


Aussi, j'ai beaucoup aimé voir les différents cercles sociaux: la sphère des amis, celle des parents, de la famille élargie, de l'intervenante et Manon, dont le rôle est quelque part entre le support, la camaraderie et l'épaule de réconfort. La présence de ces sphère sociales saines est assurément un facteur aidant pour le narrateur, même si la maman avait beaucoup d'attentes, même si le papa était maladroit. En fait , c'est très crédible, car tout bien intentionnés soient-ils, ils restent humains. Mais ça ne change rien à leur degré d'implication et restent qu'ils n'ont pas cherché à le tirer de force de son état. Et c'est ce qui fait la différence.


J'ai envie de dire que c'est une belle incursion dans le monde de la psycho-intervention, même courte et même concise. On a rarement l'occasion d'en lire et encore moins de la voir chez un garçon. Parmi les innombrables enjeux sociaux, adresser et traiter les enjeux de santé mentale au masculin est réel, car les chiffres le démontrent: les hommes vont moins chercher de l'aide, que ce soit par peur du jugement, par leur éducation ou encore parce que les services sont inadaptés. Il faudra donc normaliser la santé mentale chez nos ados garçons dans la fiction aussi, si on veut déconstruire le mythe de l'homme invulnérable psychologiquement.


Avec sa formule courte et son traitement atypique dans sa structure, le roman est accessible autant aux lecteurs habitués qu'aux lecteurs occasionnels ou avec des défis en lecture. Une occasion de se poser des questions su un enjeu sociale réel, celui de le santé mentale chez les jeunes, de découvrir un univers invisible complexe et fascinant qu'est la psyché humaine et une ode à l'espoir, puisque nous avons maintenant les moyens d'aider les gens souffrant psychologiquement et mentalement de guérir ou à tout le moins, de tenter de le faire. Après tout, l'une des remarquables qualités dont jouissent les humains est la résilience. Et j'ajouterais qu'il n'y a pas de petites victoires, surtout dans l'aboutissement d'un long et exigeant processus de guérison, peut importe la forme.


Pour un lectorat adolescent du premier cycle secondaire , 12-15 ans+.
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Peu importe que l'on connaisse ou pas le concept de phobie sociale et ses manifestations, La cabane est un récit immersif particulièrement efficace. Dès les premières pages, on est complètement avec le narrateur, alors qu'il nous fait comprendre à la fois sa peur de l'extérieur et sa volonté de dépasser cette peur.
Lien : http://sophielit.ca/critique..
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Un roman écrit à la première personne qui nous plonge dans la tête d'un adolescent souffrant du syndrome de la cabane. Voilà 6 mois qu'il n'est pas sorti de chez lui.
Aujourd'hui il a une mission, un objectif : faire quelques pas dehors. Mais la panique, ça ne s'explique pas, la pression, l'angoisse qui l'accompagne au quotidien est difficile à appréhender pour ses proches, mais chacun essaye d'aider du mieux qu'il peut.

Traiter d'une maladie méconnue, La cabane est un court roman à partager au plus grand nombre. Accessible pour les non-lecteurs de par son style, il nous offre une belle leçon de vie et d'espoir.
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Bref roman d'une centaine de pages, « La cabane » est un texte impactant, empreint de la sensibilité d'un adolescent bloqué chez lui, incapable de franchir la porte d'entrée de sa maison. Abordant avec une vraie intelligence narrative le syndrome de la cabane, Ludovic Lecomte délivre un roman captivant autour de ce sujet méconnu. Une perle qui se dévore en deux heures seulement, mais marque indéniablement son lectorat.

Depuis six mois, 187 jours pour être exact, il s'est réfugié chez lui, incapable de franchir la seuil de la porte, ni même de tourner la poignée de celle-ci. Seulement, dans deux heures, il devra surmonter la panique et sortir. Il s'est fixé cet objectif avec sa psychologue. Seul face à lui-même, il se sait néanmoins soutenu : ses parents, d'abord impuissants et perdus ont toujours fait de leur mieux pour l'accompagner. Il lui reste deux heures, le temps d'une introspection, avant de peut-être parvenir à « juste » sortir dans la rue.

Pendant deux heures, le temps d'une lecture, d'un souffle, le lecteur est invité dans les pensées de cet adolescent qui lutte contre son propre corps. Écrit à la première personne, l'angoisse et l'anxiété se dessinent entre les lignes de ce petit roman. Comprendre le syndrome peut-être difficile, mais Ludovic Lecomte parvient à saisir la complexité de la situation avec une narration simple, accessible.

D'abord insaisissable, la cause de cet enfermement personnel se dessine en fin de roman. Mais là n'est pas l'essence de « La cabane ». de même, avoir connaissance de la réussite ou de l'échec du garçon ne constitue pas l'intérêt premier de ce texte. « La cabane » est l'illustration de la vulnérabilité adolescente ; celle qui décuple les sentiments, fait émerger des émotions insoupçonnées et laisse derrière elle l'insouciance enfantine.

Ludovic Lecomte captive. Il s'adapte aux crises de son personnage à travers une plume parfois fluide ou encore ciselée, témoigne d'une belle sensibilité, transcrite dans une forme et un découpage narratifs pertinents. Impossible de lâcher le roman avant de l'avoir terminé. « La cabane » ce sont deux heures de lectures ponctuées de souvenirs, d'appréhension et d'introspection, pour dire la volonté face à la maladie. Une excellente lecture, marquante, qui s'illustre par son unicité !
Lien : https://leslecturesdechloe.a..
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