Ainsi va la vie, elle se nourrit d'impermanence, et c'est l'impermanence qui fait que la vie est la vie. Le passé laisse une trace comme les pas dans le sable, mais c'est vers l'avenir que l'on marche.
- La vie s'apparente à la mer. Il y a le bruit des vagues, quand elles s'abattent sur la plage, et puis le silence d'après, quand elles se retirent. Deux mouvements qui se croisent et s'entrecoupent sans discontinuer. L'un est rapide, violent, l'autre est doux et lent. Vous aimeriez vous retirer, dans le même silence des vagues, partir discrètement, vous faire oublier de la vie. Mais d'autres vagues arrivent, et arriveront encore et toujours. Parce que c'est ça, la vie...C'est le mouvement, le rythme, le fracas parfois, durant la tempête, et le doux clapotis quand tout est calme. Mais le clapotis quand même. Un bord de mer n'est jamais silencieux, jamais. La vie non plus, ni la vôtre, ni la mienne. Il y a les grains de sable exposés aux remous et ceux protégés en haut de la plage. Lesquels envier ?
Ce n'est pas avec le sable d'en haut, sec et lisse, que l'on construit des châteaux de sable, c'est avec celui qui fraye les vagues car ses particules sont coalescentes. Vous arriverez à reconstruire votre château de vie, parque la tempête vous a rendue solide. Et ce château, vous le construirez avec des grains qui vous ressemblent, qui ont aussi connu les déferlantes de la vie, parce qu'avec eux, le ciment est solide.
Jérôme passe encore des moments assis dans le sable, face à la mer. Il médite, se débat, remonte peu à peu à la surface, elle est encore loin, mais redevant accessible. Le rythme des vagues l'apaise. Il s'identifie aux coquillages, balancés sans ménagement par le ressac. Ces coquillages qui se retrouvent parfois enfouis, ou cassés, retournés, en morceaux. Mais il y en a d'autres qu'on retrouve presque intacts, posés là sur la plage, comme si rien ne leur était arrivé. Un bel objectif à atteindre. A la surface, indemnes.
Je veux rester là.
Je veux être un château dans le sable.
Je veux être le sable.
Les mouettes.
La mer.
Les vagues.
Je veux être une vague qui court sur la plage.
Ou alors la plage, et attendre la délicatesse des vagues qui viennent me caresser doucement.
Je fais de mon mieux
Dans le respect de moi-même
Avec les cartes de l'instant
Le reste appartient à la vie ...
Manon est franche et directe. Mais elle est juste. Julie a une confiance aveugle en elle. C'est elle qu'elle appelle quand elle a besoin d'un conseil, quand elle perd les pédales, lorsque plus rien ne va ou, au contraire, quand tout va. Avec cette sorte d'amie, partager les peines les divise, et partager les joies les accroît.
Ne baisse pas les bras, tu risquerais de la faire deux secondes avant le miracle
"Avec ce genre d'amie, partager les peines les divise, et partager les joies les accroît" page 52
Ne baisse pas les bras, tu risquerai de le faire deux secondes avant le miracle
Je l'ai porté neuf mois pour lui construire un avenir et il est revenu en moi pour finir de structurer ma propre vie. Abimée certes éprouvante parfois, mais savoureuse.