La toute petite reine

C'est lors de ma commande de livres annuelle l'an passé pour la médiathèque dans laquelle je travaille que j'avais fait l'acquisition de cet ouvrage. Attirée par la couverture mais aussi par la quatrième de couv' (oui, quand il s'agit de mon travail, je ne peux pas me permettre de ne pas les lire soigneusement et de me fier seulement à mon coup de coeur avec la couverture, je me dois d'être plus rigoureuse afin de savoir si cet ouvrage va potentiellement plaire à mon lectorat ou pas ) et ensuite, en en ayant entendu le plus grand bien que je me suis décidée à l'inclure dans mes achats. L'ayant à de nombreuses reprises conseillée (suite à quelques commentaires glanés ici ou là dans des magazines pro) et à des retours toujours très positifs, je me suis enfin à mon tour décidée à l'emprunter (oui, je vous assure, il m'arrive d'emprunter des livres, beaucoup d'ailleurs, dans la propre médiathèque à laquelle je suis affiliée et d'autant plus qua maintenant, nous sommes passées en réseau alors je ne me fais pas prier et quel joie d'ailleurs pour mon portefeuille).

Bref, ici, nous faisons la connaissance avec des personnages extrêmement touchants car ce sont pour la plupart des écorchés de la vie. D'un côté, il y a Capucine et sa soeur cadette de onze ans Adélie, toutes deux orphelines suite au décès tragique de leurs parents dans un accident de la route une dizaine d'années plus tôt (Capucine a donc dû endosser le rôle de seconde maman pour sa petite soeur bien trop tôt), il y a leur oncle bien entendu (le frère de leur père) qui, malgré ses problèmes avec la boisson, a toujours veillé sur elle du mieux qu'il a pu et puis il y a Adrien, un jeune soldat revenu de sa mission au Mali traumatisé, ayant réchappé à la mort miraculeusement et qui tente d'évacuer tant bien que mal toute cette angoisse, ce traumatisme, en ayant engagé un thérapie, chose que Capucine fera par la suite mais secret médical oblige, je ne vous dirai pas si c'est dans ce cadre-là que ces deux-là vont se rencontrer. C'est suite à son retour et à sa longue rééducation (qui est à peine évoquée ici)v qu'Adrien décidera, tout en restant dans l'armée, de se reconvertir en maître-chien, plus habilité à oeuvrer dans les gares à la recherche de tout colis suspect, que sur le terrain. Pour se faire, il est accompagné de son fidèle chien Bloom, chien ô combien attachant et important ici tant il est capable de réelle empathie et est doué, comme d'un sixième sens, pour cibler les blessures morales d'autrui et arriver à les guérir, ou du moins à les apaiser.

Adrien et Capucine, bon, ben, comme dirait mon père lorsqu'une histoire est (parfois "trop prévisible" qu'il s'agit d'une histoire "cousue de fil blanc" mais qui vont rencontrer de nombreux obstacles sur leurs chemin respectifs pour enfin oser se parler puis, vous l'aurez compris, voire plus si affinités !

Un roman très bien écrit, fluide et léger malgré l'évocation de passages assez douloureux entraînant des troubles post-traumatiques et on le comprend (qui ne le serait suite à la perte de parents ou à une mission où l'on a côtoyé la mort au quotidien...double hommage, de la part de l'auteure et de moi-même) à tous les militaires où qu'ils soient et qui se lit très rapidement ! Des chapitres consacrés à chacun des personnages (qui ne sont d'ailleurs pas tous énumérés ici) et que je ne peux donc que vous recommander, tout comme je l'ai fait avec mes lecteurs à la différence près que cette fois-ci, j'ai bel et bien lu le livre !

Depuis la mort de leurs parents, Capucine a renoncé à ses études, à vivre sa vie, pour s'occuper de sa petite soeur. Adrien, militaire, a subi un stress post traumatique et travaille désormais dans une brigade de dépistage de mines accompagné de son chien. Ils vont se croiser par hasard sur le quai d'une gare.

Le roman est découpé en chapitres très courts, nous permettant de passer rapidement d'un personnage à un autre. Il aborde des thématiques intéressantes, le stress post traumatique, la ménopause, le soutien d'un psy pour se reconstruire et donner du sens à sa vie. le texte est agréable à lire.

C'est ma première lecture d'un roman d'Agnès Ledig et j'ai trouvé l'ensemble lisse, gentillet, prévisible (après vingt pages, vous vous doutez déjà de l'issue de l'histoire). L'esprit critique décèlera également quelques invraisemblances, nécessaires pour justifier certaines situations. Les personnages partagent tous une incroyable résilience, sont tous formidables et surtout parviennent à modifier le cours des choses rapidement sans rencontrer beaucoup d'obstacles, au point de pouvoir vivre la vie dont ils rêvent. Une lecture qui procure probablement sérénité et espoir aux lecteurs, qui se sentent égarés sur une autre planète sur laquelle ne vivent guère de personnes mal intentionnées.

Je pense plus simplement ne pas faire partie des lecteurs ciblés pour ce genre de roman.

Agnès Ledig nous propose un récit très doux qui raconte le parcours de Capucine et Adrien, depuis leur première rencontre sur le quai d'une gare à cause d'un colis piégé (elle a oublié sa valise, il intervient comme maître chien). Ce sont deux personnes fragilisées par les épreuves traversées, qui tentent de surmonter ces traumatismes pour retrouver l'équilibre, le bonheur. C'est une histoire toute en tendresse, où les choses évoluent pas à pas, comme dans une parenthèse, un peu loin de la réalité sans doute.

Même si le roman est centré sur Capucine et Adrien, d'autres personnages prennent aussi la parole pour apporter leur contribution à l'histoire (un autre regard sur les événements, des éléments qui ne peuvent être connus des deux héros…). du coup, le récit m'a semblé un peu trop morcelé avec ses chapitres courts et ses nombreux changements de points de vue.

L'auteur nous donne aussi quelques nouvelles d'Edouard, rencontré dans "Se le dire enfin", par le biais du couple Diderot, les deux psy qui suivent Adrien et Capucine. J'aime beaucoup ce genre de clins d'oeil qui donne l'impression que l'auteur tisse tout un univers à travers ses romans.

J'ai passé un bon moment, mais je ressors quand même de ce roman avec l'impression c'est un peu trop facile, trop sucré…

Il faut lire le roman afin d'en comprendre le titre qui ensuite "coule de source".
Un roman qui raconte des drames mais qui résonne en moi comme un vrai feel good tellement il est porteur d'espoir et il parle des douleurs de l'existence sans les juger!
Il y est question de résilience, d'effondrement personnel, de psychothérapie, de reconstruction de soi, mais aussi de poésie, d'amour, de nature. de hasard aussi qu'il faut savoir saisir sans trop se poser de question.

J'ai aimé la plume légère pour parler de choses profondes, ces mots qui décrivent mais jamais ne rangent dans des cases, ce droit exprimé à la différence, ce droit de faire des choix personnels quoiqu'il en plaise ou déplaise à l'entourage.

Un roman qui fait du bien!
Merci aux babélionautes dont les avis m'ont tentée!

🐝 J'ai enfin retrouvé la plume d'Agnès Ledig que j'avais tant aimé sur ses premiers romans.
C'est encore une fois deux personnes qui sont touchées dans leurs chairs et dans leurs âmes mais c'est surtout deux personnes qui vont apprendre à se reconstruire au contact l'un de l'autre.

🐝 Capucine a perdu son père et sa belle-mère dans un terrible accident alors qu'elle était toute jeune femme et a pris sous son aile sa petite soeur en laissant sa carrière de côté.
Adrien, gendarme et maître-chien, vit encore le cauchemar d'une guerre qui peut le faire basculer à tout instant.
Ils se rencontrent sur un quai de gare, alors que Capucine a oublié sa valise et que Adrien, vient avec son chien Bloom pour s'assurer qu'une bombe n'est pas à l'intérieur de la valise.

🐝 Je me suis laissée séduire, comme tous les personnages de ce roman par Bloom. Une patte bientôt à la retraite. J'ai toujours été admirative du lien entre le chien et son maître et je n'ai pas eu de mal à l'imaginer, reliant ses émotions à celles de Capucine, son maître ou même Bertrand.

🐝 Agnès Ledig utilise plusieurs narrateurs différents à chaque chapitre mais il était parfois difficile de savoir qui je suivais sur les premières lignes. Capucine, Adrien, un vieux monsieur sur un banc et les Docteurs/époux Diderot. C'est le petit bémol avec le fait que l'on parle d'une troisième personne dans l'accident et qui ne revient pas par la suite.
Agnès Ledig explique en toute fin de livre, que cet accident, aurait pu être le sien, à quelques secondes près. La vie ne tient pas à grand chose.

🐝 C'est aussi un livre sur le fait qu'il faut faire attention à ce qui nous entoure. Outre les êtres humains qui nous sont chers, ceux que l'on aperçoit de loin et à qui un simple geste de la main ou de la tête peuvent remonter un peu le moral et ne pas se sentir oublié, exclu, il y a aussi les mises en garde sur le fait de préserver notre planète en suivant la soeur de Capucine qui veut faire quelque chose d'utile. Ou la toute petite reine qui va à son tour, prendre soin d'autres petites reines et ça en tant qu'apicultrice, je ne peux que valider. 🐝 🥰

🐝 Prenez soin de vous et de ceux qui vous entourent. Laissez-vous piquer par la curiosité et profitez bien de votre lecture.