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Critique de moertzombreur


Le supplice des Heures.
"A vrai dire, ce n'est pas seulement une question de distance. de même que les Terriens ne peuvent comprendre les pensées ni les lois de ceux qui vivent sur d'autres planètes, les gens de là-bas, loin de Sori, ne peuvent comprendre ce qui se passe ici. Quand l'écart est trop grand, on ne peut s'intéresser aux autres. Ce qui est différent inspire de la peur".
J'ai retrouvé dans ce roman des échos des oeuvres majeures de Kobo Abe, l'auteur se réclame d'ailleurs une filiation avec Dostoïevski, Kafka et Camus. L'histoire est celle d'une descente aux enfers, d'un écroulement qui se fait tout en lenteur, comme celui d'un château de sable prit par les premiers assauts de la marée. C'est l'histoire d'une mise au placard, plutôt que se faire licencié un homme est muté dans une ville éloignée de la capitale, une ville prise entre un lac et une montagne où il va immédiatement se heurter aux habitants du lieu, ses premières impressions le déstabilise, comme une anesthésie précédant un dépeçage opéré par des "assassins sans couteaux". Lenteur et cruauté président à l'écriture fine et implacable de l'auteur, le protagoniste de cette histoire reste profondément
humain alors même qu'il se heurte à une logique où domine l'injustice. L'auteur nous montre comment Yu se heurte au quotidien, dans ce qui fait l'essence même d'un citoyen, comment il est peu à peu raboté face à la minéralité de cette injustice, mais qu'il existe aussi des forces qui la dépassent. de nombreuses questions philosophiques jalonnent le roman, celle de la liberté est beaucoup développée, étirée, triturée dans tous les sens, celle de notre finitude est un chant désespéré, quant à celle de nos croyances ? Elle est sont comme une lueur sur la montagne...
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