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Citations sur Ici comme ailleurs (10)

"Toutes les mères du monde ont une capacité de perception extraordinairement sensible. Chez les animaux, la mère crie lorsqu'elle perçoit un danger. S'il advient quelque chose de néfaste, une mère a le cœur retourné, elle est bouleversée. Même après que le cordon ombilical a été tranché, elle continue d'entendre le cœur de son enfant. Êtres humains ou animaux, c'est pareil. Une mère, c'est comme ça. Mon cœur souffre, je suis très inquiète, je n'en peux plus. Je ne sais pas où tu es, ni dans quelle situation. Allez, rentre vite! J'ai besoin de te voir pour être rassurée." Pour ne pas laisser l'émotion affecter sa voix, Yu rentre son menton, reprend son souffle: " D'accord, maman. Je vais faire comme tu dis." Si elle lui avait trouvé la voix bizarre, il aurait prétendu avoir un rhume.
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Yu ne se sent pas de taille à lutter contre un vent qui rugit comme un molosse en furie, contre les tourbillons de poussière ocre, contre l'air poisseux qui vous colle à la peau comme des tiques, contre la saleté des rues. Il ne peut que se plaindre. Même s'il avait voulu lutter, ces réalités ne se seraient pas laissées faire. Le vent, l'air, c'est à dire les molosses en furie et les tiques, étaient là avant lui, bien avant qu'il se décide à partir pour Sori, avant même qu'il apprenne le nom de cette localité. Ils n'ont pas été ajoutés un jour à Sori, ils lui sont constitutifs.
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Au moment de franchir le seuil, la patronne le retient par le bras et lui souffle à voix basse : "Si vous avez besoin d'une fille, hein, appelez-moi. Je vous en enverrai une jeune, toute frétillante." [...] Une jeune toute frétillante... "On se croirait dans une pêcherie", marmonne-t-il...
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Le policier l'écoute, renfrogné, puis lance : "Vous n'êtes pas d'ici ? - Non ", répond Yu. Ici, on a beau essayer de cacher qu'on vient d'ailleurs, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. L'air et le vent façonnent le tempérament, l'allure et même l'odeur du corps. Pour s'acclimater, il faut du temps, et plusieurs générations pour s'assimiler aux autochtones. Inutile donc de cacher qu'on vient d'ailleurs. Parfois, ce sont les efforts que l'on prodigue pour dissimuler son origine qui vous dénoncent.
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C'est bien Noé le Fou ! constate-t-il. Mais à quel titre un homme ordinaire porte-t-il un nom aussi accablant ? Noé le Fou, ce n'est pas son vrai nom, c'est un surnom qui lui a été donné. Il ne le porte pas de droit, il lui a été donné par un quidam, par une personne parmi d'autres. Dont on peut approuver les opinions... ou pas. Noé le Fou n'est donc pas forcément fou. Avoir l'air fou ne veut pas dire qu'on le soit ; de même, ne pas le paraître ne signifie pas toujours qu'on ne le soit pas. L'air qu'on a, cela sert à alimenter les opinions...
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Le vent a des hurlements de bête féroce. Au moment de quitter sa voiture, Yu a l'impression qu'un molosse enragé se jette sur lui. Il a un mouvement de recul. Le long des rues, papiers sales et sacs plastiques tourbillonnent sous la bourrasque. Quelques véhicules cahotent sur la chaussée éventrée en soulevant des nuages de poussière ocre. Les rares passants, silencieux, font la gueule. Les bâtiments bas à deux ou trois étages, passablement décrépits, couverts d'enseignes délabrées, semblent se tasser sur eux-même comme des chiens battus. On dirait que les rayons du soleil subissent eux aussi la loi du vent. L'absence d'arbre amplifie le sentiment de désolation. Où suis-je donc ? Se demande le nouvel arrivé. L'air lui colle à la peau comme une gale. Il se campe dans une posture de défense. Ouais, c'est pas la joie ! Et de secouer ses cheveux et ses vêtements comme pour en chasser une vermine.
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Son sourire est tellement gauche, tellement forcé, qu'il a envie de lui conseiller de s'en abstenir.
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Quand il était lucide, on le trouvait dans les salles de jeu, et quand il n'y était pas, c'est qu'il était ivre. Quelque fois il était ivre et dans une salle de jeu.
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La vie, c'est comme la rosée sur les herbes des chemins : ce bas monde, ce n'en est que l'ombre. (p189)
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Dans la vie , on se retrouve souvent dans une situation bien pire que ce que l'on imaginait. Si les choses vont dans le mauvais sens, on se croit infortuné. Mais songer que cela pourrait être pire ne rend pas malheureux. Prendre la mesure exacte de la situation, serait-ce un enfer, c'est toujours mieux que d'en être inconscient, même au paradis.
Ainsi raisonne-t-il comme pour se convaincre.
Quelle importance que je sois là ou ailleurs ? (p 56)
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