Zoo sans animaux

Quel cauchemar ! Les animaux ont déserté les cages. Où sont-ils passés ? Pendant que les parents parcourent, affolés, le zoo à la recherche de leur petite fille qui a disparu et paniquent ne voyant pas les animaux, la petite fille, quant à elle, vit de son côté des moments merveilleux et colorés en compagnie des animaux dans leurs environnements naturels. Nous voyageons dans deux mondes bien distincts, un gris/bleu très morose, un autre coloré et très vivant. Mais, lequel est réel, lequel est irréel ? Une belle visite au pays de l'imaginaire…

Ce livre m'a davantage plu qu'il n'a su retenir l'attention de mon fils (3 ans). J'ai mis cela sur le compte de l'alternance des dessins dans les tons gris-bleu (pour montrer le zoo vide d'animaux, où ne restent que les cages abandonnés et les visiteurs surpris, perdus) et les pages explosant de couleurs vives où évoluent les animaux en liberté. Je trouve ce contraste très beau, cette alternance poétique et percutante à la fois car elle met l'accent sur la froideur et l'aberration de la captivité des animaux... Et ce parallèle est renforcé par l'histoire des parents qui perdent de vue leur petite fille et la cherchent dans le zoo (comme les autres visiteurs semblent chercher les animaux disparus) tandis que, dans un autre espace, une autre réalité, les animaux comme la petite fille semblent épanouis en liberté. A lire par tous, enfants comme adultes, pour se questionner sur le zoo (et ceux qui s'y rendent) comme pour simplement apprécier cette poésie visuelle au goût de sel...

Une petite fille et ses parents visitent un zoo. Mais c'est un endroit terne, où l'on n'aperçoit même pas les animaux. Au milieu de la visite les parents prennent peur ; leur petite fille a disparu ! Cette chipie n'est pas bien loin : son imagination la mène à percevoir tous les animaux dans leurs milieux naturels.

Sous l'aspect d'un album rigolo au départ, le message de ce livre n'en est pas moins fort. Les contrastes des couleurs, les expressions des personnages, les différences entre les doubles pages avec et sans animaux… tout cela est frappant. Suzy Lee dénonce ici, à mots couverts, l'enfermement des animaux dans les zoos, la tristesse qui en résulte, alors qu'ils s'épanouissent tellement dans leurs environnements respectifs. Et encore une fois, c'est grâce à l'imagination d'un petit brin de fillette, que le message est si fort et si prenant.

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Dans un décor tracé au crayon gris, une petite fille échappe à la surveillance de ses parents en suivant un paon chamarré hors de la page où des familles s'extasient devant des enclos vidés de leurs occupants. Nous retrouvons ces derniers, éclatant de couleurs, dans un environnement éblouissant, cadre naturel où s'exprime leur magnifique vitalité. Tandis que les parents s'affolent en constatant la disparition de leur fille, l'enfant goûte aux jeux improvisés avec ses nouveaux amis. Ils finissent par la retrouver endormie sur un banc, encore sous le charme du rêve qui l'a emmenée bien loin de la sinistre mise en scène de la vie sauvage à laquelle ils ont eux-mêmes assisté .



Par la subtilité de cet album dû à une auteure coréenne, une banale visite au zoo se transforme, grâce au jeu des couleurs et des cadrages, en une critique sans concession du spectacle navrant des animaux sauvages privés de liberté. La magie d'un rêve d'enfant et les sentiments exprimés par le singe de la couverture s'avéreront sans doute plus efficaces qu'un long discours pour mettre à jour la consternante réalité. Peut-être aussi, grâce à cet album, quelques parents considéreront-il d'un oeil neuf ce loisir si bien ancré dans les traditionnelles sorties familiales ? Mais si l'espèce humaine continue à gagner du terrain sur l'espace vital de la faune sauvage ici et ailleurs, alors en effet, les enfants ne verront bientôt plus que des animaux libres dans leurs rêves ou en conserve derrière des barreaux.

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Cet album de la coréenne Suzy Lee, chez Actes Sud Junior, met en avant l'imagination et le regard d'enfant que l'on a tous au fond de nous. Alors que la visite des parents est illustrée par des teintes tristes de gris et de bleu, la balade de l'enfant est pleine de couleurs vives avec un trait plus libre voire enfantin.
Au texte quasi inexistant, cette histoire se raconte par ses images riches en détails et en expressions. Elle nous entraîne dans un monde digne d'Alice aux pays des merveilles, entre rêve et réalité !
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