Fondateur du Moniteur Judiciaire et mutualiste convaincu, Paul Rougier est l’avocat-conseil des associations ouvrières, des compagnies financières et de l’administration. Le plus fréquemment, le champ d’action est délimité en fonction des affinités idéologiques. Fidèle à ses convictions religieuses, Auguste Rivet se fait un devoir de ne jamais se présenter à la barre pour soutenir une demande de divorce.
Après des débuts modestes, Paul Brac de la Perrière sélectionne volontairement les causes à défendre : « Il me serait possible de plaider assez souvent – mais je préfère laisser venir à moi certaines affaires où mon rôle est plus particulièrement tracé par les intérêts de la vérité, de la saine justice ou de la charité. D’ailleurs, je me résignerais difficilement à ne plus consacrer une bonne partie de ma vie aux travaux de la Société de St Vincent de Paul ».
Inscrit au barreau en 1863, Louis Andrieux défend avec éclat la presse républicaine et les associations ouvrières : « Ces plaidoiries me valaient - à défaut d’honoraires - une précoce notoriété » avoue-t-il dans ses Mémoires. Dans l’autre camp, les consultations gratuites sont aussi l’occasion de défendre un idéal ; Gabriel Perrin plaide gracieusement pour les communautés religieuses. Pour le président de la Société Saint-Vincent-de-Paul, « donner une consultation gratuite, c’est faire acte de puissance et de vertu à la fois ».