"Mais c'est finalement la tragédie aussi d'un être destitué de son "Je", lors même qu'il est forcé de trahir sa propre parole."
"[...] il faut pouvoir faire de la souffrance une dimension de l'existence qui est porteuse d'une vérité."
"Il s'agit de substituer à l'existence une essence qui la prédéterminerait et incarnerait un Souverain Bien. A terme, le but est de faire disparaître le sujet, car là où il y a du sujet, il y a aussi une parole qui déjoue toute tentative de contrôle. Là où il y a sujet, il y a aussi la possibilité d'une mise en question, d'un doute, d'une angoisse. Là où il y a du sujet, il y a aussi un rapport au langage qui transcende celui qui parle et qui le conduit à faire l'expérience d'un désir qui l'interroge."
"Elle se parle en faisant passer les signifiants de sa destinée par la gorge, car elle se parle aussi avec sa voix, c'est-à-dire avec son corps."
"Parler de ce qu'on ne comprend pas, essayer de dire ce qui dans notre existence ne fait pas sens pour nous, l'énoncer en analyse, ce n'est pas tout dire et à n'importe qui. Mais essayer de dire l'indicible à un Autre qui est en mesure de répondre."
"Lorsque l'on rencontre cette malédiction subjective qui fait de notre existence qui ne ressemble à aucune autre mais qui en même temps nous pèse et nous interroge, on ne peut plus attendre non plus de la science qu'elle vienne à notre secours. [...]
Car comme Lacan l'avait bien vu, voilà qu'avec cette découverte [la fission de l'atome], les êtres humains se rapprochent de la finalité du savoir, qui est aussi la pulsion de mort."
Le stade du miroir électronique est une transformation produite chez le sujet quand il cherche à se définir depuis ce double de lui-même qu'est l'image virtuelle.
Ce qui s'est globalisé, ce ne sont pas seulement les échanges économiques, les rapports sociaux et les relations politiques, mais finalement l'intimité de chacun.
Les nouvelles technologies captent le psychisme de chacun et absorbent la libido de tous.
Car le "Je" est aussi ce qui permet de ne pas disparaître dans la mondialisation sans pour autant nous accrocher à une identité close et définitive.