AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782130796039
240 pages
Presses Universitaires de France (17/01/2018)
4.5/5   7 notes
Résumé :
l y en a aujourd'hui qui haïssent le « Je », qui déclarent sa fin prochaine, ou même sa disparition accomplie. Il y en a qui préfèrent le « Nous », l'identité qui peut se partager ; d'autres encore qui préfèrent le « Il » scientifique, l'identité qui peut se compter. Comment alors continuer à être « Je » lorsque l'époque tend à faire disparaître la nécessité d'un rapport subjectivé à son existence ? Le narcissisme de masse se présente paradoxalement comme un effort ... >Voir plus
Que lire après Je : Une traversée des identitésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre important pour ne pas dire majeur. La seule lecture du préambule (40 pages) suffit à nous éclairer sur la nécessité d'un " Je" qui fait exister celui qui l'assume. Un "Je" qu'il faut exhumer du "Nous" des communautés d'appartenance et du "Il" des scientifiques qui modélisent notre être dans un programme qui fonctionne tout seul, éclairé par les neurosciences, le cognitivisme et les statistiques. Je comme un résistant à l'uniformisation de la mondialisation, distinct du moi fabriqué avec les images montrées sur les écrans des réseaux sociaux. le moi n'est qu'une ébauche du "Je". le "Je" surgit à notre insu, d'une parole adressée à un "Tu" que nous avons choisi. L'inconscient, l'inattendu parlent à travers le langage commun tissé entre deux personnes qui se rencontrent réellement, aux antipodes d'un narcissisme de masse, où notre double se nourrit de "Like" et de choix partagés d'un simple clic.
L'hypertrophie du moi étouffe le "Je"; elle sépare le sujet de son désir et l'abandonne bien souvent à sa pulsion, à la jouissance immédiate et effrénée, berceau de l'angoisse.
L'auteur est psychanalyste, elle s'interroge donc sur la place de son art à l' ère de l'uniformisation de la consommation et de la pensée, au culte du moi globalisé. Clotilde Leguil estime que sa discipline peut diagnostiquer notre présent, aider à nous repérer dans ce que nous vivons, à nous préserver d'être emporté par la vague. Confier à un Autre ce que nous ne comprenons pas afin qu'il nous accompagne dans l'apparition d'un sens possible, demeure un lieu d'expression privilégié de la souffrance subjective. Parler en "je", c'est affirmer sa singularité !
La lecture est parfois ardue, souvent lumineuse à travers les personnages de films, illustrant la fuite et l'émergence du "Je", tels Marnie ou Anna Mueller dans La Communauté. le couple de Lost in translation aussi , égarés dans un monde qui leur échappe.
Un livre à lire lentement, à reprendre, à triturer. Une pensée aboutie à l'aune d'une réflexion approfondie ( l'auteur est aussi philosophe) sur la société actuelle, numérisée et formatée. Je vous invite à lire ce qui nous arrive et à déjouer l'emprisonnement du "Je"
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
Commenter  J’apprécie          22


critiques presse (2)
Lexpress
28 décembre 2018
Y a-t-il encore du Je ? C'est la question passionnante que pose Clotilde Leguil dans "Je", une traversée des identités, en convoquant Lacan, à l'heure de la toute-puissance du moi.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
13 février 2018
Dans « “Je”. Une traversée des identités », la philosophe et psychanalyste plaide pour le moi comme secret et comme liberté.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Comment ne pas voir que pour qu'il y ait du "Je", il faut aussi qu'il y ait un régime politique qui puisse laisser une place vide, un lieu où le pouvoir s'abstient, ne pénètre pas, et laisse chacun exister avec ses doutes, ses questions, son non-savoir, son désir et son histoire? (...) Le "Je" n'est donc pas indestructible. Il est même souvent menacé et l'identité totalitaire est ce qui vient à la place du "Je" lorsque l'espace pour le faire exister disparaît.
Commenter  J’apprécie          70
La politique à l'âge des statistiques et aujourd'hui des algorithmes propose aux citoyens un savoir préfabriqué sur leur être. Cette somme de données personnelles sur l'être ressemble à une accumulation de savoir sur soi , mais paradoxalement l'accumulation de ces données renvoie en même temps à un refus de savoir ce qui relève du sujet en chacun. Le Big Data annule le cogito.
Commenter  J’apprécie          33
L'uniformisation engendre un monde d'où les couleurs de la subjectivité ont disparu. Car où que l'on se rende, sur la planète que nous habitons, nous pourrons nous y retrouver en rencontrant les mêmes paysages, les mêmes productions industrielles, les mêmes constructions, les mêmes hôtels, les mêmes plats, et voire la même langue.
Commenter  J’apprécie          20
"Il s'agit de substituer à l'existence une essence qui la prédéterminerait et incarnerait un Souverain Bien. A terme, le but est de faire disparaître le sujet, car là où il y a du sujet, il y a aussi une parole qui déjoue toute tentative de contrôle. Là où il y a sujet, il y a aussi la possibilité d'une mise en question, d'un doute, d'une angoisse. Là où il y a du sujet, il y a aussi un rapport au langage qui transcende celui qui parle et qui le conduit à faire l'expérience d'un désir qui l'interroge."
Commenter  J’apprécie          00
"Lorsque l'on rencontre cette malédiction subjective qui fait de notre existence qui ne ressemble à aucune autre mais qui en même temps nous pèse et nous interroge, on ne peut plus attendre non plus de la science qu'elle vienne à notre secours. [...]
Car comme Lacan l'avait bien vu, voilà qu'avec cette découverte [la fission de l'atome], les êtres humains se rapprochent de la finalité du savoir, qui est aussi la pulsion de mort."
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Clotilde Leguil (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Clotilde Leguil
42 000 tonnes de déchets toxiques à enfouir d'ici 2027 : c'est l'objectif du gouvernement pour Stocamine dans le Haut-Rhin, un site au coeur des mobilisations locales depuis vingt ans. Une décision controversée, qui relance le débat autour de l'impact des industries polluantes sur les territoires.
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Gwenola le Naour, maître de conférence en science politique à Sciences Po Lyon Renaud Bécot, historien, spécialiste d'histoire sociale et environnementale des mondes du travail en Europe occidentale Clotilde Leguil, philosophe et psychanalyste de l'Ecole de la Cause freudienne
Photo de la vignette : LAUNETTE Florian © Maxppp
#pollution #déchets #politique ____________ Découvrez tous les invités des Matins dans "France Culture va plus loin" https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : sujetVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}