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Critique de BazaR


Et donc nos deux filous amis le grand roux du nord Fafhrd et l'agile bretteur grisâtre Souricier ont perdu leurs dulcinées respectives et se sont vengés grave.
Que vont-ils faire alors de leur vie ? Consulter un coach ? Déprimer ? Ou au contraire hausser les épaules et plonger dans l'action ? C'est ce que raconte ce recueil de nouvelles qui, s'il a été publié en 1970, regroupe des écrits récents (à l'époque) et déjà anciens (ça descend jusqu'en 1939).

Il y a une forme de chronologie dans la succession des nouvelles, mais c'est vraiment ultralight. Il n'y aurait aucun souci à les lire indépendamment ou dans l'ordre de parution. le monde de Nehwon n'est pas bouleversé par les événements racontés, et le caractère des personnages reste fidèle à lui-même. Cependant l'ordre présent organise bien les aventures du passé vers le présent de Fafhrd et du Souricier Gris. Ça a dû demander du travail éditorial.

Ces histoires collent tout à fait à ce que l'on m'en avait dit. de l'épée et du sorcier en veux-tu en voilà, des crapules et des voleurs, des monstres et des démons venus d'autres univers, de l'horreur lovecraftienne (ça je ne m'y attendais pas, ignorant les liens qu'entretenaient Lovecraft et Leiber) et beaucoup d'humour pour se rappeler qu'on est avant tout là pour s'amuser.
Les nouvelles que j'ai préférées sont celles qui relèvent justement de cet humour. Elles se passent toutes dans la ville tentaculaire de Lankhmar, et le plus souvent font intervenir la guilde des Voleurs de la ville. Les dialogues en langage presque aristocratique employé par des filous de première sont jouissifs. Ils sont du même acabit que ceux que l'on retrouve dans certains romans de Jack Vance, comme les Cugel ou Les Baladins de la Planète Géante. On sent aussi l'atmosphère de parodie, de « ce n'est pas sérieux quoi ! », qui émane des récits. J'ai lu des critiques qui disent que cela ressemble à du Pratchett, c'est dire.
Ma nouvelle préférée est la dernière, une pépite loufoque : le Bazar du bizarre (sûrement parce que le nom de mon avatar est écrit en gros ^^).
J'ai moins apprécié les nouvelles qui propulsaient nos héros loin de la ville pour affronter des prêtres noirs ou des monstres. L'absence d'humour a nui à mon intérêt.

Fafrhd et le Souricier Gris ont un côté Pieds Nickelés attachant. Ils sont à coup sûrs courageux, voire téméraires et inconscients, avides, mais ils sont capables d'éprouver peur et terreur – ce ne sont pas des Conan – et il est rare qu'ils profitent de leurs forfaits, à se demander où ils trouvent l'argent pour se payer des bières à la taverne de l'Anguille d'Argent. Mais mine de rien, ils contribuent à l'assainissement de leur monde en envoyant à la déchetterie magique toute sorte de malignités virales ou démoniaques. Sûrement le porte se porte mieux grâce à eux… je crois.

Je vais poursuivre le cycle, évidemment, mais je pense aussi aller jeter un oeil aux récits de Fritz Leiber plus lovecraftiens, comme Ceux des Profondeurs.
Et aussi, il faut que je découvre Pratchett (Ô PAL métastasée, voici de nouvelles offrandes).
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