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EAN : 9782354087203
93 pages
Editions Mnémos (21/03/2019)
3.67/5   35 notes
Résumé :
Après la mystérieuse disparition de son père dans un trou béant, Georg Reuter Fischer, aidé d’Albert Wilmarth, expert des mythes de Lovecraft, part à sa recherche et se met à enquêter bien involontairement sur les liens entre son histoire et celles de Lovecraft. Il est soudainement frappé par les échos de ses propres rêves et les images terrifiantes qu’il côtoie, alors qu’il se nourrit des lectures du célèbre écrivain.
Petit à petit, il s’approchera dangereu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Il semblerait que Fritz Leiber ait été un fan de la légende Lovecraft avant de devenir lui-même une légende. Ce petit roman est un pur hommage au maître de Providence, dans la forme et dans le fond.

Si Leiber crée ses propres personnages qui subissent les mêmes avanies que les anti-héros de Lovecraft (cauchemars, somnambulisme, décès familiaux), il les intègre dans un tout qui reprend l'essentiel de tout ce que l'on trouve dans les écrits du maître : l'université de Miskatonic, Arkham (non, pas celui de Batman, quoique je suis convaincu qu'il y a une filiation) et de très nombreux personnages ayant subit les affres de leur auteur. Les Grands Anciens ne sont pas en reste, même si leur nom est un peu détérioré au départ . le scénario est typique, avec le style qui va avec, qui multiplie l'utilisation d'adjectifs décalés associés à des noms communs, genre « le monstrueux et primitif Pacifique ».

Cependant la dimension « hommage » est prégnante. Ce qui implique que seuls les grands fans de Lovecraft seront sûrs de ne pas rater les références à l'oeuvre originale. Pour les autres – dont je suis – je vous suggère de vous référer au H.P. Lovecraft Wiki dès que vous apercevez un nom propre (https://lovecraft.fandom.com/wiki/Main_Page). Ça aide à se situer.
Cette dimension hommage permet aussi une lecture assez second degré, renforcée par l'installation d'une mise en abîme avec Lovecraft et son oeuvre eux-mêmes.

Les amateurs du maître devraient y trouver leur compte. Ceux qui comme moi apprécient modérément cette prose seront sevrés pour une année. Bref, c'est sinistrement sympatoche.
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Parmi les premiers textes de l'ami Fritz, on en trouve un qui s'intitule le jeu de l'initié (Adept's gambit en VO). le récit met en scène Fafhrd et le Souricier gris, donc futur Cycle des Épées, donc fantasy. La femme de Leiber a envoyé le papelard de son mari à Lovecraft (oui, LE Lovecraft, celui de Providence, vu qu'on n'en connaît pas cinquante). Lovecraft l'a retourné (le texte, pas la femme de Leiber), accompagné de moult commentaires et encouragements. Là-dessus, correspondance intense entre les deux L, écourtée par la mort d'HPL, victime de son karma et d'un cancer de l'intestin. Il en restera une grosse influence de Lovecraft sur Leiber, lequel fera son fonds de commerce des histoires mêlant fantastique, science-fiction et horreur, avec du mythe de Cthulhu dedans pour certaines. Et ça tombe bien, parce que Ceux des profondeurs est un de ces textes, à la fois pastiche, compilation et palimpseste.


Roman hommage au pote Lolo qui a tant pesé sur le parcours de l'auteur, Ceux des profondeurs procède du même esprit que Retour à Arkham de Robert Bloch (réédité sous le titre Étranges Éons chez le même Mnémos). Bloch et Leiber sont aux lovecrafteries ce que Black & Decker est au bricolage : de la grosse référence incontournable.
Et des références, il y en a plein Ceux des profondeurs et Retour à Arkham. Rien que les titres, déjà… le jour où on créera des palmes académiques de l'intertextualité, il faudra les décerner aux deux compères.
Alors tu vas me dire que claquer dans un texte la ville d'Innsmouth, l'université Miskatonic ou des divinités dont le nom ressemble à un tirage foireux au Scrabble est à la portée du premier scribouillard venu. Oui-da, que je te répondrai comme ils disent dans les vieux bouquins. Des bronzes inspirés par Lovecraft, il s'en coule plus que de migrants en Méditerranée (remake IRL de Ceux des profondeurs à 20000 figurants qui passionne moins les foules que GoT). Alors oui, c'est facile de lovecraftiser à la va comme je te pousse et je connais quelques auteurs qui mériteraient qu'on leur coupe les mains pour leur passer l'envie d'écrire et les pieds pour être raccord avec ma phrase suivante. Bloch et Leiber, eux, sont des pointures.
Ceux des profondeurs et Retour à Arkham se rattachent à l'oeuvre de Lovecraft sans chercher à se faire passer pour du Lovecraft. Au lieu d'un pastiche sans âme de moine-copiste, leurs auteurs pondent leurs propres romans, où les références font sens et ne servent pas qu'à clamer “regardez, j'ai lu Cthulhu, je suis super balèze”.
Les deux ouvrages sortent presque en même temps, 1976 pour Leiber, 1978 pour Bloch. Bob est d'ailleurs mentionné page 55 par Jo la Fritz, via un certain Robert Blake. Lovecraft avait tué Blake dans Celui qui hantait les ténèbres pour se venger gentiment de Bloch qui l'avait buté dans le Visiteur venu des étoiles. Après on se demande pourquoi les gouvernements autoritaires mettent les auteurs en prison… Ces gens passent leur temps à s'assassiner pour de faux. Des fous dangereux, je vous le dis !


Dans Ceux des profondeurs, Leiber part sur une base de pastiche classique. le récit se présente comme un manuscrit retrouvé dans une maison en ruine, un topos chez Lovecraft et ses épigones. Une nouvelle de Robert Bloch va jusqu'à s'intituler Manuscrit trouvé dans une maison abandonnée, ça annonce la couleur (tombée du ciel) dans la catégorie lovecrafterie récurrente.
Schéma habituel : le narrateur explique de façon hyper posée et tranquille qu'il lui reste peu de temps avant de se faire pulvériser par une bestiole épouvantable (ce flegme !…) et qu'il a décidé d'occuper ses dernières heures à raconter sa vie à coups de longues phrases noyées sous un déluge d'adjectifs, voici son histoire sans le poum poum final de New York Unité Spéciale.
J'avoue n'avoir jamais accroché à cet artifice littéraire, pas plus qu'à son équivalent cinéma, le found footage. Impossible de croire une seconde à ce procédé du vrai faux truc authentique créé de toutes pièces. Après, peut-on reprocher à un artifice d'être artificiel ?… Vous avez quatre heures, perso j'ai autre chose à glander que me perdre en questionnements débiles.


Et le narrateur, donc, de coucher son histoire sur le papier. Quatre-vingt-dix pages. En quelques heures. À la plume. Quiconque s'est déjà servi d'une plume – et j'en suis – applaudira l'exploit. Ce poignet d'acier bat tous les records de vélocité et d'endurance, mieux qu'un clavier et un traitement de texte !
Sur le détail de l'histoire, je te renvoie au bouquin. Je suis chroniqueur, pas recopieur de romans.
La lecture demande une connaissance de l'oeuvre de Lovecraft sans la nécessiter pour autant. Je m'explique. Si tu as lu Lovecraft, tu capteras les multiples références explicites aux entités et créatures (Azathoth, Dagon, Cthulhu, Nyarlathotep), ouvrages fictifs (Necronomicon), lieux réels (l'Antarctique des Montagnes Hallucinées, l'Australie de Dans l'abîme du temps) ou imaginaires (R'lyeh, Innsmouth, Y'hanthlei, Arkham, l'université Miskatonic), personnages (Wilbur Whateley et Henry Armitage de L'Abomination de Dunwich, Randolph Carter du Cycle du rêve, Georges Gammell Angel de L'appel de Cthulhu, Edward Pickman Derby du Monstre sur le seuil), idem les références implicites (i.e. ce qui se trame sous la maison du narrateur n'est pas sans rappeler la nouvelle Les rats dans les murs). Et encore, je ne cite pas tout, parce qu'il y en a beaucoup beaucoup, pour ainsi dire la totalité des écrits de Lovecraft et de l'univers étendu de Cthulhu (mention des chiens de Tindalos, inventés par Frank Belknap Long dans la nouvelle éponyme et repris par Lovecraft dans Celui qui chuchotait dans les ténèbres).
Si tu n'as pas lu Lovecraft, l'intertexte va te passer au-dessus, merci La Palice. Soyons clair, tu perds une bonne moitié de l'intérêt du roman. Cela dit, ne pas capter les allusions n'empêche pas de comprendre le récit et l'histoire d'horreur fonctionne quand même.
Elle suit un développement classique. le narrateur raconte le début de sa vie, normale dans les grandes lignes, avec juste quelques bizarreries sans conséquences (pour le moment), glissées çà et là comme autant d'indices. Ensuite, un cran au-dessus des excentricités pittoresques, poignent des trucs aussi chelous que la conjugaison du verbe poindre. La trame horrifique se met en place quand on relie ces signes disparates. de machins étranges en bidules mystérieux, le narrateur commence à se poser des questions sur la réalité de ce qu'il voit/entend/ressent, dans une ambiance d'entre-deux propre au fantastique. Vient enfin la confrontation avec l'horreur et la révélation finale qu'on va tous crever dévorés par des monstres innommables et périphraseux (au hasard, ceux des profondeurs).


Texte lovecraftien sur la forme, Ceux des profondeurs l'est aussi sur le fond. On y retrouve les thèmes chers à HPL, les couleurs irréelles et hors du prisme, l'architecture bizarroïde, le mélange de surnaturel et de science-fiction, les rêves comme accès à une autre dimension de connaissance du réel, une vision du monde si nihiliste qu'elle redéfinit la notion de pessimisme… Ce court roman témoigne d'une connaissance et d'une compréhension rares du mythe de Cthulhu.
La vraie question à se poser est la suivante : jusqu'ici, on se situe dans la copie carbone, qu'est-ce qui différencie ce texte de ceux de Lovecraft ? Où est la touche Leiber ? Ceux qui ont répondu “je n'ai pas de touche Leiber sur mon clavier”, vous sortez.
Si le récit est écrit avec sérieux (on parle quand même d'un auteur cité par Stephen King et Terry Pratchett comme une de leurs influences), Leiber ne se prend pas au sérieux. Chez lui, l'écriture est un jeu, qu'il aborde avec recul, sans prise de tête ni melon surdimensionné, il le prouve tout le long de son livre (voire de sa bibliographie complète).
Chez Lovecraft, on croise du Grand Ancien à la pelle (de Cthulhu). S'il est un Grand Absent dans son oeuvre, c'est l'humour. Par chance, Leiber a un peu plus le sens de la rigolade. Certains passages de Ceux des profondeurs présentent un aspect si hénaurme que je me demande s'il faut les prendre au premier degré ou s'ils flirtent avec la parodie.
Une certitude, le narrateur sent la vanne à plein nez. Georg Reuter Fischer incarne le double de Leiber : le même Reuter en deuxième place, prénom et nom de famille germaniques. Premier clin d'oeil, Leiber a connu IRL un Harry Otto Fischer, qui est une des sources d'inspiration de son Souricier gris. Second clin d'oeil, le choix de CE nom dans CE contexte. Pour ceux qui n'ont pas collaboré avec les Allemands lors de la dernière guerre mondiale, Fischer signifie pêcheur dans la douce langue des vert-de-gris. Quand on sait la place qu'occupent dans l'oeuvre de Lovecraft la mer, les ruines sous-marines et les bestioles mi-ichthyeuses mi-batraciennes, y a de quoi se rouler par terre de rire. Enfin, ça fait sourire, quoi.
Idem le quotidien de Fisher qui sur certains aspects sent bon le second degré. le coco a de quoi vivre sans bosser et occupe son temps libre à baguenauder par monts et par vaux, dormir douze heures par nuit et écrire des poèmes. Bref, un écrivain, l'incarnation de la glandouille dans l'imaginaire collectif.
En moins jovial, le prologue t'annonce que le manuscrit a été découvert le 16 mars 1937, le lendemain de la mort de Fischer. Or, le 15 mars 1937, qui c'est qui mort ? Lovecraft himself. le genre de “coïncidence” et de “comme par hasard” qui mériterait un épisode d'Alien Theory.
Sur Lovecraft, Leiber s'est fait plaisir en enchâssant les incarnations. Son double de papier Fischer possède certains traits de Lovecraft. Sa santé chancelante, par exemple, ferait passer Elric de Melniboné pour un modèle de corpore sano où ranger du mens sana à foison. Sa poésie imbitable renvoie l'écho des Fungi de Yuggoth et autres poèmes fantastiques (quand on les a lus, on comprend pourquoi Lovecraft est connu pour sa prose plus que pour ses vers). Cet hybride Leiber/Lovecraft va rencontrer Albert N. Wilmarth, personnage de Celui qui chuchotait dans les ténèbres, utilisé ici comme doublure de Lovecraft. La correspondance entre Wilmarth et Fischer, le “rôle d'un mentor professionnel” du premier envers le second sur les questions d'écriture, ces éléments relèvent de l'autobiographie. Là-dessus, Leiber réalise un triple combo, puisque Wilmarth va conseiller à Fischer de lire des nouvelles parues dans un magazine pulp, Weird Tales… et écrites par un certain Howard Phillips Lovecraft.
À ce niveau de mise en abyme, la fosse des Mariannes peut rougir de honte devant sa propre petitesse.


Là où beaucoup ont tendance à refaire du Lovecraft à l'identique, Leiber apporte sa touche personnelle en osant le changement. Bouh le vilain ! ne manqueront pas de s'écrier les gardiens du temple. Souhaitons-leur une mort lente et douloureuse et revenons à nos shoggoths.
Plutôt qu'une énième visite de la Nouvelle-Angleterre, Leiber plante son décor en Californie. de l'est à l'ouest, de l'humidité à la sécheresse, de la forêt ombragée aux champs de caillasse recuits par le soleil. Fini de barboter dans la flotte au large de Boston la traditionnelle, la thématique sera chtonienne aux abords de Los Angeles l'avant-gardiste. Paf ! Après, rassure-toi, la senteur marine figure au programme des réjouissances : le Pacifique est à portée de main et de tentacule.
J'ai apprécié que Leiber instaure une certaine distance par rapport au cadre habituel de Lovecraft et de ses descendants littéraires, dont beaucoup ont oublié le concept d'horreur cosmique, soit une échelle bien plus vaste que le confetti du Rhode Island. Si Leiber cite l'ensemble des patelins visités par les nouvelles de Lovecraft, il insiste dans le texte sur leur éloignement. le Massachusetts, le Vermont, Providence font figure de bout du monde.
Au-delà des 270 000 références, je me demande s'il n'est pas là, le principal hommage de Ceux des profondeurs. Sortir le mythe de Cthulhu du canon sans le dénaturer pour autant. Prolonger en la nourrissant l'oeuvre qui l'a nourri.


Est-ce le roman de l'année ? Non. Est-ce LE roman de Leiber ? Non. Et faut pas être allergique au style vieillot et surchargé. Mais sans s'imposer comme une oeuvre majeure, Ceux des profondeurs mérite qu'on y jette un oeil. Parce que l'hommage estampillé “du Lovecraft sans en être” est réussi. On peut même imaginer un quiz ou un jeu à boire autour des références à découvrir dans cette centaine de pages (je sens qu'il va y avoir des comas éthyliques…).
À mon avis, pas le titre le plus indiqué pour démarrer, mais après tout, ça peut être une occasion d'entrer dans Lovecraft ou Leiber par la petite porte. Je parle bien sûr de leur oeuvre littéraires pas de leurs fesses, vu qu'ils sont morts. Encore que… Entre Lovecraft qui a bossé sur la nouvelle le nécrophile de son pote Clifford Martin Eddy et Leiber qui te parle d'une “absolue union charnelle” entre le père de Fischer et sa dulcinée morte et enterrée… hein… je me dis qu'on pourrait bien voir Cthulhu tourner dans le prochain Jacquie et Michel.
Lien : https://unkapart.fr/ceux-des..
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J'ai lu ce livre deux fois de suite afin de trouver de l'inspiration pour mon petit billet…

C'est le premier livre de Fritz Leiber que je lis, mais comme il s'agit d'un pastiche il me faudra probablement en lire un autre pour pouvoir me faire une idée de son « vrai » style. Cela étant dit, j'ai trouvé que c'était bien écrit.

Ce texte fait partie d'une anthologie qui s'intitule « Les disciples de Cthulhu » dont l'une des nouvelles a été nominée pour le Nebula. Ce n'était pas celle de Leiber.

Je connais très peu l'oeuvre de Lovecraft. Je n'ai lu que Les Montagnes hallucinées et une nouvelle (La couleur tombée du ciel) mais cela m'a permis de reconnaître au moins les références à ces deux textes.

Je pense que ce genre d'histoires est destiné aux fans.

Ce que j'ai préféré c'est que l'on y parle des livres de Lovecraft (cela aurait pu être un autre auteur) et de ses personnages comme s'ils étaient réels. Et puis de lire : «Nous avons aussi parlé des histoires de Lovecraft, comme si elles n'étaient rien de plus que ça (des histoires). »

Sinon dans l'ensemble, pas une lecture inoubliable.



Challenge défis de l'imaginaire 2019
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L'éditeur Mnémos a eu la riche idée de rééditer ce texte rare dans sa collection de poche Hélios.

"Ceux des profondeurs" de Fritz Lieber est un hommage à Lovecraft et à son oeuvre.

Publié en 1976, cette novella situe son action au début du siècle dernier, à une époque contemporaine de Lovecraft .

Un jeune homme, Georg (il a des origines allemandes comme Lieber),le principal protagoniste est un personnage typiquement lovecraftien ; brillant et solitaire, affligé d'une tare physique, il se pique de poésie, d'histoire et fait d'étranges rêves.

Il n'y a pas que les caractéristiques de Georg qui rappellent le canon lovecraftien, on retrouve des noms, des lieux familiers des amateurs du mythe de Cthulhu.
Il est aussi fait directement référence à Lovecraft en tant que personne réelle, puisque Georg le contacte, et certains écrits du maître, tels que "Les montagnes hallucinées", ou "L'appel de Cthulhu", sont évoqués sans équivoques.

"Ceux des profondeurs" ("Terror from the depths" en anglais) n'est peut-être pas un chef d'oeuvre, car il reste si fidèle à son modèle, qu'il finit par manquer un peu d'originalité.

Cependant, il reste un hommage respectueux et réussi de la part d'un auteur, qui dans sa jeunesse correspondit avec Lovecraft qui l'encouragea.
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Un jeune homme un peu atypique est sujet à des rêves et visions bizarres. Sa fréquentation des universitaires d'Arkham va bouleverser son existence...

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Plutôt déçu par cette lecture dont j'espérais beaucoup. Pensez donc : Leiber X Lovecraft ! le père du duo le plus connu de la Fantasy qui rend hommage au père du mythe le plus connu du fantastique.
Sauf que... j'ai dû attendre une quarantaine de pages avant de trouver le récit intéressant, et malheureusement il n'en compte même pas une centaine au total...
Je n'ai pas trouvé que Leiber avait écrit là un texte parodique ou humoristique, et si le pitch est intelligent et agréable (les "héros" et situations décrits par Lovecraft existent réellement) son traitement est complètement raté à mon sens.
Je n'ai retrouvé ni mon Leiber caustique, polisson, critique du cycle de Lankhmar, ni ressenti l'angoisse, l'oppression, le malaise véhiculés par les écrits de Lovecraft.
Peut-être que ceux qui n'ont pas beaucoup lu de Lovecraft seront ravis, que ceux qui ne connaissent pas trop les écrits de Leiber apprécieront. Mais pour ma part c'est un flop. Trop de name dropping invraisemblable, trop de situations grandiloquentes inutiles (on a une sorte de compte à rebours qui ne sert à rien), et pas assez de fantastique au sens choquant-perturbant du terme (le seul passage wtf est balayé par les réactions minables des personnages "nous croisons un serpent-ailé-rose-fluo mais nous faisons comme si c'était normal"). J'ai beaucoup aimé le basculement et la structure des révélations autour des rêves et des visions du personnage principal (passage de Cutlu au monosyllabe (sic!) Cthulhu), mais c'est vraiment tout.
Bref, vite lu vite oublié.
Dommage.
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critiques presse (1)
eMaginarock
18 juillet 2019
Il ne s’agit donc aucunement d’un texte indispensable, mais pour un amateur des grands anciens, ce très court roman peut s’avérer un complément très sympa.
Lire la critique sur le site : eMaginarock
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
J'appris beaucoup de choses à propos des anciens temps ; quelques indiens me racontèrent qu'ils croyaient à des Étrangers venus des étoiles, dans une grande averse de météores ; que les hommes-lézards périrent dans une quête désespérée pour trouver de l'eau ; que les écailleux hommes de la mer, creusant des tunnels, étaient venus de sous l'immense Pacifique, dont le monde s'étend à l'Ouest, aussi vaste que celui des étoiles.
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C'est juste après sa visite à Providence qu'il mentionna, avec une sorte de circonspection et de répugnance, sa visite à un autre collègue (d'une faible santé), Howard Phillips Lovecraft, qui avait écrit des textes de fiction sur des scandales survenus à Arkham, et sur les projets et les activités de Miskatonic. Ces histoires avaient été publiées dans des magazines bon marché, spécialement dans une sinistre revue nommée Weird Tales (Wilmarth m'assura, si je voulais en acheter un exemplaire, qu'il fallait ensuite en arracher la couverture).
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N'est-il pas étrange de penser que des enquêtes sur les rêves puissent avoir des répercutions géologiques?
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Je crois qu'ils ne me jugèrent pas taillés pour devenir un individu au moins modérément vigoureux, et qu'ils eurent pour moi plus de pitié que de sympathie. Il n'est pas agréable de voir un jeune homme tourmenté par des sentiments et des désirs propres à un enfant effrayé.
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