L'homme est ce lieu où l'univers prend conscience de lui-même ; plus encore, c'est le lieu où l'univers prie, où il peut avec "attention" reconnaître l'aval et l'amont du mouvement de la vie qui nous traverse. Prier, c'est se relier à son origine et à sa fin ; se plonger dans le fleuve et goûter les fraîcheurs de la source et les vastitudes de l'océan.
« Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en Celui qui m’a envoyé », disait-il. Il n’est pas le but, il est le chemin, même si le chemin d’une certaine façon touche au but. Il n’est pas une idole, mais une icône, et nous donne à contempler l’Invisible à travers le visible."
Croire ou ne pas croire, c’est notre choix. Il est légitime de préciser ce en quoi on ne peut pas croire, ce en quoi on ne veut pas croire, avant de dire ce qu’on croit, ce qui, après réflexion, sentiment ou inspiration, emporte notre adhésion, notre adhérence, pour reprendre l’étymologie sémitique du mot « croire ». Si on dit croire en Dieu ou ne pas y croire, il convient de préciser ce qu’on met sous ce mot et observer si le dieu dans lequel on croit, ou non, est digne de notre colère, de notre révolte, de notre athéisme ou de notre foi.
Que serait la Vie si elle n'était pas capable de contenir la mort ? Que serait l'Amour s'il n'était pas capable d'endurer la haine, la violence injuste ? Que serait le Sens ou la Sagesse s'il n'étaient pas capables d'assumer la folie et l'absurde ?