Le congrès de futurologie

Une oeuvre inclassable .
Lem explose ici toutes les régles du genre dans un roman aussi flippant que jubilatoire .
On à l'impression d'étre dans un état second , de ne plus savoir ce qui est normal ...
Le parcours que Lem propose ici , c'est quasiment du jamais vu et c'est le genre de livre que l'on oublie jamais .
Trés particulier , mais brillant .

Un roman d'anticipation inclassable et dans lequel la profusion d'éléments improbables vous tournera parfois un peu la tête. Tout commence à l'occasion d'un huitième congrès mondial de futurologie, auquel participe le narrateur, en tant que spécialiste de cette discipline. Il retrouve un certain nombre de confrères, chacun y allant de sa prédiction scientifique sur l'avenir humain. Mais une série d'évènements catastrophiques vont l'amener à vivre des situations qu'il n'avait jamais anticipé même dans ses projections les plus folles. Un texte parfois grotesque, souvent hallucinant, qui flirte sans cesse entre réel et imaginaire et dans lequel l'extrapolation linguistique devient une nouvelle forme de pensée.

Le Congrès de futurologie est un des grands classiques de la SF, écrit par Stanislas lem en 1971 et dont la dernière réédition est disponible depuis octobre 2021 chez les éditions Actes Sud – Babel.
Le monde se délite et les futurologues réunis dans un 8ème congrès international ont fort à faire. Crises en tous genres, soulèvements populaires et usage de gaz psychotropes pour contrôler la foule… Voilà qui va entraîner Ijon Tichy loin, très loin, dans un futur utopico-dystopique hallucinant où la psychimie et la prévistoire règnent en maître.
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Retenez votre respiration cher lecteur, m'unissez-vous d'un masque à gaz pour pouvoir rentrer dans ce récit fou, sans limite d'imagination, dans des visions/émotions sous sentiments kaléidoscopiques, dans une verve dingue, d'une critique jaunâtre et hilarante de notre belle société, d'un regard sur l'avenir projeté depuis les années soixante dix !!

Êtes-vous prêt à sauter dans un brouillard plâtré d'une pharmacopée aux conséquences fantasmagoriques, parce que poursuivi par des manifestants luttant contre des solutions radicales et absurdes, pour enrayer l'explosion démographique d'un futur inéluctable ?!

Moi, je n'y étais pas prêt comme vous le serez, à cette inconnue indicible, entre une humanité historiquement condamnée, la cryogénie d'un héros se retrouvant après coup dans une situation anatomiquement très bizarre et précaire, et, futur, ou l'espoir est né dans l'absorption de droguerie constante et pluri—hallucinogènes !!!

Viens avec moi cher lecteur, vogué à la dérive, vers l'insondable avenir…

En quelques deux cents pages bourrées d'intelligence de d'humour Stansilas Lem dresse un tableau inquiétant des dérives de la société occidentale telle qu'il la voyait dans les années 70. Assez prémonitoire.

Comment résoudre les problèmes de surpopulation mondiale et les catastrophes écologiques qui guettent la civilisation ? C'est l'objectif du huitième congrès de futurologie auquel participe le professeur Ijon Tichy. Mais un coup d'État interrompt le congrès et initie une guerre chimique utilisant des psychotropes capables de modifier le comportement humain. Débute alors une aventure hallucinante et hallucinée pour le professeur Tichy, qui le mène des égouts du Costaricana, pays imaginaire d'Amérique centrale, au New York de 2039. Il y découvre une “pharmacocratie” dans laquelle les hallucinogènes génèrent une vie de paix et de bien-être. Mais en dépit des apparences, il s'apercevra que la réalité n'est pas si idéale.
Stanisław Lem nous entraîne dans un monde dystopique qui demeure totalement d'actualité sur les enjeux et problèmes civilisationnels de notre monde. Publié en Pologne en 1971, ce roman d'anticipation semble hériter des distorsions du réel et de l'autodestruction humaine des oeuvres de Philipp K. Dick, de George Orwell et d'Evgueni Zamiatine. Mais Lem joue aussi avec le lecteur car le délire hallucinatoire provoqué par les substances chimiques se matérialise également dans son récit : l'auteur déconstruit son propre récit au fil de l'intrigue. Ce roman court est une épopée captivante, drôle et réflexive entre science-fiction et contes philosophiques.

Ma deuxième lecture de Stanislas Lem après la Cybériade. Des retournements de situation une critique incisive de la société, tant des intérêts privées égoïstes, des corporations, voir d'une sorte de faux humanisme qui tue à petit feu l'humanité. Des questions sur l'essence même de la réalité.
La Fin laisse un peu sur sa faim par contre, on pourrait la juger facile, mais dans le contexte du récit je la trouve génial.

4.5/5