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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les vies ratées peuvent donner de bons romans. Et ce roman graphique est l'exemple flagrant d'un récit douloureux d'une mère mentalement malade et de sa fille Véra qui assiste à ses souffrances.

Adela est plongée dans des délires de persécutions. le psychiatre diagnostique une paranoïa ainsi qu''un lourd héritage de générations alcooliques.
Devant l'impuissance de la médecine ,Adela désespérée, se tourne vers des alternatives de guérison: la rebouteuse de Galice, les témoins de Jéhovah, l'exorcisme et les prières qui ne s'exaucent pas.
Dans cette famille déchirée et cette atmosphère mystique, Véra tente d'aider sa mère dont la maladie s'est déclenchée durant son retour en Espagne.
Même si l'on cherche en vain les racines du mal dans l'enfance d'Adela, la guérison semble impossible.
Des années durant Adela tentera de chasser le démon qui la poursuit.
Et quel attachement Véra déploie pour cette mère malade! Empathique et bienveillante, elle est la seule à trouver un terrain de communication.
Les autres membres de la famille ont démissionnés.

Cette tragédie pétrie d'amour et de chaos m'a transporté dans la nostalgie par les techniques employées par Béa Lema.
La couverture d'une communiante recevant non pas l'hostie mais un médicament m'a emporté dans mes années de catéchisme parmi les images pieuses nimbées de dentelle de papier, les autels et les croix, les bougies et les chapelets, concordances de souvenirs lointains.

Ce qui m'a rapproché de l'autrice est son goût pour la broderie et le patchwork qu'elle a utilisé pour illustrer son récit. J'ai ressenti une sororité joyeuse.

Je ne sais pas si Bea Lema s'est inspirée des arpilleristas chiliennes dont la résistance face à la dictature s'exprime avec du fil et une aiguille mais je n'ai pu oublier l'Ascension du Haut Mal de David B. en lisant l'histoire d'Adela.

Je confesse que l'autrice est une femme talentueuse qui a tissé une histoire d'amour touchante.
Du pur bonheur littéraire.
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Vera est une petite fille très sage. D'habitude se sont les enfants qui voient des monstres mais là c'est maman qui a peur des démons. Maman a si peur qu'elle reste souvent couchée. Parfois elle oublie Vera à son cours de danse. Papa travaille beaucoup, il ne croit pas à tout ça. Alors il rentre souvent tard parce qu'il en a marre de toutes ces histoires. le grand frère de Vera traite maman de pauvre folle, il est souvent en colère.
Maman prie beaucoup, Vera aussi mais les prières n'y font rien, les démons sont toujours là. Il ne faut pas faire de bruit pour ne pas les réveiller.
On emmène maman chez la chaman pour des séances d'exorcisme. Ça ne marche pas .
Le psychiatre cherche, donne des médicaments et maman en prend trop ou pas du tout. Elle boit aussi. Mais Vera est là elle grandit auprès de maman, ne la lâche pas
Un jour le diagnostic est posé, le bon traitement est trouvé, maman va mieux. Les racines du mal viennent de très loin. le problème est que si Vera s'absente, papa ne sait pas s'y prendre. Vera va lui expliquer patiemment comment il doit faire. le chemin est très long pour que la vie devienne normale.
C'est une merveilleuse histoire d'amour entre une fille et sa mère, malgré la maladie mentale et les délires monstrueux. C'est très poignant.
Le graphisme est très original. Certaines pages ressemblent à de la broderie, le dessin est enfantin, très coloré. Un dessin en opposition avec cette histoire si douloureuse. Les pages en noir et blanc sont celles qui racontent les vrais monstres dans l'histoire de la mère.
Un roman graphique pas facile mais très beau.
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Tout d'abord, un très bel objet ; tout le livre a été présenté avec des pages magiques comme brodées au point de croix à moins que ce ne soit de la laine Colbert avec du petit point, mais j'en doute puisque la Colbert est très épaisse.
A feuilleter donc si possible avant de l'acheter, 25€ quand même, mais j'avais vu sa présentation au Petit Journal.

Et puis surtout, c'est un peu mon histoire.

Une maman psychotique qui délire, dont on devient la mère, bien obligée, on grandit mal, l'angoisse est portée en bandoulière, et on ne sait jamais comment on va la trouver.
Cette maman dort beaucoup, elle se repose de ces traumas.
Cette maman a aussi un problème avec l'alcool, (tant qu'à faire...) ; la découverte des bouteilles est source de déceptions.
Elle a des visions de démons dangereux.
On a envie de crier : Mais qu'est-ce qu'il lui est arrivé pour être aussi malade, folle même, qui lui a fait autant de mal dans sa vie ?
Et là réponse est à la fin ; et puis la fin est équivoque.


Cet ouvrage magnifique aurait pu s'appeler : Maman est folle.
Et puis la honte qui va bien avec, pas facile d'avoir honte de son parent, surtout quand on l'aime très fort.
Mais l'amour finira toujours par perdre dans ces histoires ; ça ne marche pas à chaque fois...Quand les traumas sont trop puissants, quand elle croit vraiment que des démons prennent possession des corps, alors là, les cachets sont de mise et le pronostic psy est très négatif.


Et quand la fin arrive, c'est très difficile, compliqué, et le soulagement d'une vie meilleure pour notre maman aide beaucoup mais le mal est fait....
La mort d'une maman ne rachète pas une enfance tronquée et multi-traumatique.
Le deuil est quasiment impossible, le chagrin perpétuel nous enlise.

Courage et bravo à toutes les familles qui prennent à bras le corps la maladie mentale grave et invalidante.
C'est bien.
Mais c'est dur.



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Qu'est-ce qui m'a attiré dans cette lecture ?
D'abord une couverture particulière avec une image de communiante recevant une pilule à la place d'une hostie pour la communion. le tout avec de la broderie autour. Et le titre me rappelait celui d'un ouvrage des frères Lacroix (lax) : Des maux pour le dire.

Véra a eu une drôle d'enfance, hantée par les "fantômes ou les monstres" évoqués par sa mère Adela. Celle-ci croyait être ensorcelée, elle pensait qu'un démon se cachait dans la maison, dans la cave ou bien été caché chez les voisins. Adela va chercher des solutions auprès d'une magnétiseuse puis auprès d'es témoins de Jéhovah au grand dam de son mari qui est complètement dépassé.

Peu à peu Adela sombre dans une forme de folie qui la coupe de la réalité. Elle a de plus en plus de mal à travailler, à s'occuper de son foyer. Elle peut passer des journées au lit à cause de fortes migraines dont elle attribue l'origine à ce démon qui la ronge de l'intérieur. Véra doit assurer l'accompagnement de sa mère et la suppléer dans certaines tâches ménagères.

La vie d'Adela est perturbée mais aussi celle de son mari et de ses deux enfants. Elle bénéficie d'un suivi à l'hôpital psychiatrique, a un traitement qu'elle a beaucoup de mal à prendre de façon régulière.

Véra va accompagner sa famille en général et sa mère en particulier. Elle va essayer de la comprendre et l'aider à suivre son traitement. Elle l'aidera à sa sortie d'hôpital mais elle se sent seule dans cette mission, étant soutenue par son père et son frère.

Véra va chercher à comprendre d'où viennent les troubles de sa mère. Elle replongera dans l'histoire de sa mère et de sa famille. Adela a vécu son enfance dans un milieu violent où elle aura le seul amour de sa mère. elle subira la violence de son père qui est alcoolique et dilapide l'argent de la famille. C'est un homme violent qui ne tolère rien, aucun écart alors que sa conduite est loin d'être irréprochable.

Adela n'a jamais pu parler de ce qu'elle a subi. Mais peut-être a t'elle voulu oublié ces atrocités, les faisant disparaître de sa mémoire mais seulement en surface ? le monstre, le démon est peut-être ce père violent, capable de toutes les violences.

Bea Lema nous plonge dans le quotidien d'une famille qui vit sous la chape d'un secret de famille bien enfoui. Elle évoque les violences subies dans l'enfance pouvant traumatiser une vie d'adulte. elle évoque aussi le fait que la victime peut aussi reproduire ce qu'elle a vécu ou enduré et devenir auteur à son tour.

Bea Lema nous propose une magnifique histoire d'amour entre une fille et sa mère. Véra va tout faire pour sortir Adela de son enfer psychiatrique et lui permettre de retrouver une vie la plus normale possible. Vera va réussir à libérer la parole de sa mère pour faire "sortir le démon de sa tête".

Bea Lema propose un sujet très difficile mais elle l'aborde d'une manière poétique par le type de graphisme qu'elle a choisi de nous montrer. le dessin est très primitif par choix mais elle alterne des planches en page complète reprenant un peu les allégories relatives au diable que l'on pouvait voir au Moyen-Âge. Tout le passé douloureux d'Adela est traité en noir et blanc ce qui renforce le caractère lugubre et terrifiant de l'histoire.

C'est un roman graphique qui prend aux tripes, qui peut déranger et peut aussi interroger. Il repose la question de la place de la psychiatrie dans notre société et surtout celle des malades mentaux.

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"10 septembre 2021Ce jour-là, maman est descendue à la plage."Ainsi débute le récit de Véra. Celle qui est née en janvier 1985 raconte la vie de sa mère. de ses premiers souvenirs à la prise de conscience que sa maman n 'est pas comme les autres: angoisses, maux de tête... elle passe ses journées au lit et oublie même sa fille au cours de danse.
Des symptômes que la médecine a bien du mal à traiter. Sa mère, persuadée qu'un démon a pris possession de son corps, se tourne alors vers la religion et des guérisseurs. Une période compliquée pour la famille que Vera raconte avec beaucoup de tendresse et d'affection. Elle s'efforce d'accompagner au mieux sa maman avec un amour qui ne dément jamais.
Dans ce récit touchant qu'on imagine largement autobiographique, Bea Lema parvient à parler d'une relation mère-fille particulière avec tact et finesse. Elle aborde la maladie mentale, l'impuissance de la médecine, les tentatives désespérées de se tourner vers des solutions "miracle" et la vie de famille abîmée.
Elle y parvient en posant un regard d'enfant et avec un travail graphique émouvant composé de dessins naïfs et enfantins, d'ordonnances de médecins et surtout de broderies impressionnantes. le tout est varié, émouvant et ne laissera personne indifférent.
Gros coup de coeur surprise pour ce bel album, le premier de Beatriz Lema, en cours d'adaptation en film d'animation. Un récit bouleversant qui, je l'espère, aura la lumière qu'il mérite !
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La mère de Véra est tourmentée par des angoisses, des envies suicidaires et de fortes migraines. Elle est convaincue qu'un démon a pris possession de son corps, est persuadée que son fils se drogue, soupçonne même son mari d'infidélité et reste dans son lit des jours entiers. Témoin des moments d'égarement maternel, Véra va apprendre à vivre dans ce contexte complexe.

Cet album explore des thèmes sensibles tels que la maladie mentale, le suicide, la dépression, les traumatismes de l'enfance, les idées obsessionnelles et la paranoïa. Il dépeint les démons intérieurs, les suspicions, les superstitions et les croyances d'une mère en souffrance, tout en racontant une histoire de résilience, montrant comment Véra et sa famille vont parvenir à surmonter les épreuves.

Cet album offre une immersion dans l'histoire émouvante d'une fille et de son attachement pour sa maman. le récit se déploie dans un univers esthétique original, entremêlant habilement des dessins au style personnel et des motifs brodés réjouissants à découvrir.

C'est une oeuvre forte et émouvante qui mérite d'être lue et qui ne laisse pas indifférente.
Lien : https://www.instagram.com/bd..
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Un très bel ouvrage, triste, profond, étonnant, vivant. La maladie mentale de la mère est évoquée avec justesse, pudeur et douleur. Là encore, la société patriarcale se montre au naturel : ce sont les filles, les femmes qui assument ou qui subissent. La narratrice enfant est la mère de sa mère, adulte elle va la voir tous les jours pour lui faire prendre ses cachets : pourquoi changer ? disent le mari et le fils, elle le fait si bien ! Sans compter le poids de la religion, des superstitions, de l'espionnite du petit village...
Mais on ne peut pas parler de ce livre sans en évoquer l'esthétique, naïve, décalée, colorée. La mère est devenue couturière très jeune, elle a appris à sa fille à coudre et à broder. C'est ainsi que ce livre est à la fois fois peint, dessiné, cousu et brodé. La narratrice retisse le lien avec sa mère au fil des broderies, quelles que soient la peine et la déchirure, et retrouve l'étymologie du mot texte : "tissu", entrelacement, et retrouvailles, malgré tout.
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Une magnifique histoire, très touchante qui nous fait partager la vie de Vera dont la maman lutte pour sa santé mentale. Un récit d actualité et une très belle illustration.

Depuis qu elle est petite, Vera est le témoin des difficultés de sa maman : sa santé mentale fragile amène l enfant à vivre des situations compliquées, complexes et source d angoisse. Au fur et à mesure, elle verra la situation de sa mère évoluer et passer par différents stades jusqu au jour où.

Le dessin est aussi touchant que l histoire. À travers ces derniers on devine les traumatismes qu a vécu la maman de Vera, probablement à l origine de sa maladie mentale. Un témoignage timide mais bien réel des violences sexuelles intra familiales.
À travers ces dessins qui reprennent les codes de la couture, Bea / Vera rend aussi hommage au talent particulier de sa mère pour cet art et c est une très jolie façon de continuer à tisser ce lien.
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Au sein de sa famille, Véra , petite fille sage, doit rassurer sa maman. En effet, celle-ci voit des démons, consulte des rebouteuses et soupçonne son entourage. On découvre d'abord les symptômes de sa maladie, on suit le parcours jusqu'au diagnostic et on comprend enfin les sombres secrets à l'origine de ce mal. La dépression, l'alcool , les hallucinations de la mère pèsent sur la famille. Mais chaque membre réagit différemment . le père se réfugie dans le travail, le frère, qui subit la paranoïa de sa mère, est en colère, reste la fillette qui assume comme elle peut. C'est aussi l'histoire du lien filial qui résiste malgré les crises et les manquements.
Beatriz Lema, autrice espagnole, nous livre avec pudeur, à l'aide de procédés graphiques originaux, l'histoire de sa famille et plus particulièrement celle de sa mère. Elle alterne des planches faites de tissus cousus et brodés en couleur, d'autres tissés d'un simple fil noir, et enfin de dessins enfantins aux feutres. Ceux-ci indiquent judicieusement les points de vue des personnages, conscients ou délirants, illustrent leurs univers mentaux et leurs émotions. Ils signalent aussi les sauts dans le temps et le passage du récit de l'enfance de l'autrice à celui de sa mère. En plus d'être une évocation de l'enfance, le procédé est un hommage à la transmission familiale de la couture. A côté des éléments du réel, une iconographie religieuse faite de démons et de madones mettent à distance la violence du propos et nous livre à la fois le monde imaginaire de la fillette et les hallucinations délirantes de la mère.
Pour la beauté des illustrations, la force du récit et la réussite du rapport texte/image.
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Un roman (autobio) graphique sublime qui m'a touchée et émue autant qu'il m'a surprise.
En effet, aucun risque de s'ennuyer avec ce livre de Beatriz Lema dont la richesse graphique ne peut qu'épater. D'une page à l'autre, les techniques changent et apportent au récit un rythme virtuose. Si la broderie est annoncée dès la couverture, elle est parfois en couleurs, parfois en noir et blanc. On retrouve aussi de la peinture, des planches aux dessins plus naïfs. Chacune des techniques choisies sert le propos et c'est ce que j'ai aimé. Rien n'est tout à fait gratuit, rien n'est "juste" joli.
Il est question dans ce livre d'héritage,, de religion, de filiation, d'émotions. Et cela se ressent grâce à une écriture à fleur de peau toute en sincérité et en tendresse.
Dans ce roman graphique, l'autrice rend un bel hommage à sa mère qui lui a d'ailleurs appris à coudre. Une jolie déclaration d'amour à celle qu'elle a aimée d'un amour inconditionnel malgré la folie, la peur, l'angoisse et le ras-le-bol.
A travers cette relation mère-fille, c'est aussi le rôle d'aidant qui est questionné. Que faire face à la maladie mentale ? de quelles armes dispose-t-on ? Comment ne pas baisser les bras ? Tenir. Garder espoir. Et chérir chaque instant, chaque instant où ça va.
Beatriz Lema nous invite, sans voyeurisme ni pathos, dans ce quotidien au coeur de la folie.
Dans la vraie vie, la folie, c'est pas toujours beau à voir. Ici, ça l'est.
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