Lewis a perdu son père. Il décide de se venger.
Le court roman de
Christophe Léon expose clairement la décomposition d'une famille, d'un homme, suite à sa « placardisation », au harcèlement moral qu'il subit dans son travail.
C'est clair, un peu trop démonstratif à mon goût mais on comprend bien le processus et la rancoeur que ressent Lewis.
Sa mère a trouvé une façon de se reconstruire, lui une autre, plus cruelle, mais on éprouve de l'empathie pour ce garçon perdu.
L'alternance des chapitres entre le « maintenant » (la mise en place de son projet) et « l'avant » (du vivant de son père) est un procédé efficace : ce sont ces souvenirs qui le motivent, entretiennent sa rage pour lui permettre de mener à bout un projet digne d'un espion de la CIA.
Les personnages qui l'entourent ne sont malheureusement, selon moi, pas assez fouillés (surtout Muller, monstre à sang froid) ; ils restent, pour cette raison, caricaturaux, hormis peut-être Louise la mère, brisée qui tente de refaire sa vie.
Le premier chapitre est le plus réussi : un événement dramatique relaté d'une façon non mélodramatique grâce aux récits des différents témoins du geste.
Le dernier chapitre avec sa fin ouverte, même s'il est frustrant est également porteur d'espoir : est-ce que Lewis va basculer, comme son père, dans la spirale du désespoir ?
Un livre coup-de-poing qui s'inspire de la réalité économique et de faits divers récents.
A partir de 14- 15 ans