Citations sur Une enquête du commissaire Brunetti : Le prix de la chair (27)
Si on met en prison un type qui vole un portefeuille, on ne trouve pas d’éditoriaux, en tout cas pas dans le Corriere, pour supplier qu’il soit relâché ou qu’on ait pitié de lui. Et Dieu seul sait tout ce que ces porcs ont volé. Vos impôts, les miens. Des milliards, des milliers de milliards.
Ceux qui comptent le plus. Depuis deux ans, il se faisait d’ailleurs appeler consultant au lieu d’expert-comptable.
Élevé dans la foi catholique, il avait aussi conscience que, pour beaucoup de gens, la plus grande horreur tenait à ce que la victime avait été en plus privée de l’occasion de se repentir.
D’après le médecin légiste, et sauf maladie grave ou accident, Trevisan aurait pu vivre une bonne vingtaine d’années de plus.
« Deux décennies de volées », marmonna Brunetti en lisant cela. Il pensa à toutes les choses qui peuvent arriver à un homme pendant une telle période : voir ses enfants grandir, sinon ses petits-enfants ; réussir en affaires ; écrire de la poésie…
La mort avait fait disparaître toute expression de son visage et on aurait dit qu’il dormait du sommeil du juste.
L’Italie est une république où l’on promulgue bien souvent des lois un jour pour les rendre caduques le lendemain. Il n’est donc pas surprenant que, dans un pays où la thèse qui fonde l’article de journal le plus banal est souvent impossible à déchiffrer, il existe parfois une certaine confusion dans la signification exacte de la loi.
L’effondrement du communisme ne permettait plus de tirer la conclusion qui aurait naguère été inévitable : des espionnes.