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Critique de BazaR


Ce deuxième volume de l'intégrale du cycle de Lanmeur se compose de deux romans – « les Racines de l'Oubli » (1988) et « la Loi du Monde » (1990) – et trois nouvelles – « la Source », « le Secret » et « le Réveil des Hommes Blancs ».

Pour rappel, Lanmeur est une planète peuplée d'humains, d'un niveau technologique avancé, qui se sont lancés dans le Rassemblement de toutes les humanités peuplant une infinité de mondes au sein d'une grande fédération. Christian Léourier s'offre ainsi un décor qui lui permet de peindre des sociétés humaines, pour la plupart dénuées de technologie mais faisant corps avec leur environnement. C'est un euphémisme de dire que l'auteur excelle dans ce genre d'exercice ; il rend sans difficulté des points à Jack Vance et Ursula le Guin. Sa plume très poétique nous donne un accès empathique à ses personnages auxquels on ne peut que s'attacher.

Ces sociétés humaines si étranges et pourtant accessibles sont également montrées dans leurs interactions avec Lanmeur. Dans ce volume, l'idéalisme des débuts du Rassemblement s'est émoussé et a largement fait place à un mépris pour les « sauvages » et à une rapacité envers leurs terres. Après le Contact vient le temps de la Colonisation.
Mais cela ne va pas de soi. Malgré son avance technologique, Lanmeur se heurte à une résistance le plus souvent passive comme dans « La Loi du Monde », parfois armée comme dans « Les Racines de l'Oubli » (mais ce dernier roman est une exception dans la mesure où il s'agit d'un bagne). Rares sont les fois où l'idéal des débuts est affiché par des colons lanmeuriens (« le Réveil des Hommes Blancs »).

A travers ces descriptions merveilleuses, Christian Léourier dénonce les dérives du pouvoir toujours tenté par l'autoritarisme, voire l'existence même du principe de pouvoir centralisé. Il rejette l'idée du colonialisme, réalisé sous prétexte « d'éduquer les peuples moins favorisés » et aboutissant au mépris de ceux que l'on est venu « aider ». Améliorer le niveau de vie des « primitifs », c‘est aussi détruire la symbiose que ces sociétés ont créée avec leur environnement.
Comme de nombreux auteurs français, Léourier semble regretter l'état dans lequel nous avons mené notre société. Mais il a une façon de peindre ses regrets qui est créative et splendide.
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