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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le 21 mai 1924, à Chicago, un jeune garçon de 14 ans est enlevé. Sa famille reçoit une demande de rançon. Son père s'emploie à rassembler la somme exigée et attend les instructions des ravisseurs, lorsque le corps de l'enfant est retrouvé dans le marais de Hegewisch ( Wolf Lake), à la lisière de la ville.
Très rapidement, les soupçons se portent sur deux adolescents de 18 et 19 ans, brillants rejetons de familles très fortunées, promis au plus bel avenir.
A l'indignation se mêle l'incompréhension lorsque les deux meurtriers admettent bien volontiers qu'ils n'ont eu d'autre mobile que de commettre un crime parfait, prémédité de longue date.
C'est l'affaire Leopold et Loeb, qui a secoué l'Amérique des années 20 comme l'affaire du bébé Lindbergh secouera celle des années 30.

Meyer Levin, qui appartient à la même génération que les assassins, qui fréquentait la même université et qui les connaissait bien, avait couvert l'affaire pour le Chicago Daily News à l'époque. Il revient sur ces faits plus de trente ans après, non par goût du sensationnel, "Mais plutôt [dans] l'espoir d'apporter – qui sait ? – quelques clartés sur les causes psychologiques et sociales de certains crimes inexplicables, et d'accéder, peut-être, à une compréhension plus large des défaillances de la nature humaine", dit-il dans l'avant-propos.
Il change les noms des protagonistes, Bobby Franks est appelé Paulie Kessler, Richard Loeb devient Artie Straus et Nathan Leopold, Judd Steiner.
Il raconte son travail de journaliste et sa propre enquête pour le Chicago Daily News au fil des jours, et romance ce à quoi il n'a pas assisté.

Crime est un roman à plusieurs voix, tantôt celle du narrateur, tantôt en suivant Judd et Artie, tantôt avec le regard des journalistes, tantôt avec celui des enquêteurs.
De la découverte du corps d'un enfant inconnu dans un marais au procès retentissant de ses meurtriers, c'est toute l'affaire qui nous est racontée, avec tous les préjugés courants dans les années 20 concernant les homosexuels ( appelés "invertis" avec des mines écoeurées), les femmes, les milliardaires, les juifs... Je sais bien que ça ne s'est pas tant amélioré qu'on veut bien le dire, mais je me suis sentie bien soulagée d'être née quarante ans plus tard et de n'avoir pas la tête farcie de ces horreurs haineuses !

Lorsqu'il écrit Crime en 1956, Meyer Levin a connu bien des expériences terribles, en particulier la découverte des camps de concentration entre novembre 1944 et mai 1945 lorsqu'il a suivi l'avancée des troupes alliées comme correspondant de guerre.
Il se retourne donc sur l'affaire Loeb et Leopold avec un regard distancié, il ne juge pas, il veut comprendre. Comprendre leurs pensées, leur parcours, ce qui pouvait les faire agir avec une telle indifférence à la souffrance d'autrui : milieu surprotégé et sûr de sa supériorité ou sentiment d'abandon ?

Autant dire que la lecture n'en est pas franchement agréable, et que ce n'est pas une promenade de santé.
Le fonctionnement de la justice, où la présomption d'innocence n'existait pas, où l'on exhibait les coupables désignés en conférence de presse et où leurs dépositions étaient transmises aux journalistes, m'a laissée pantoise.
Et certaines maladresses m'ont bien dérangée.
Un viol qui n'en est pas un tout en en étant un mais avec l'accord pour finir de la victime, m'est resté bien en travers de la gorge.
Le parcours criminel d'Artie, dans lequel il entraîne un Judd plus qu'enthousiaste, est présenté comme si imbriqué dans leur relation amoureuse qu'on frôle l'amalgame bien souvent.
En revanche, leur apparent détachement est bien montré et souvent insupportable.

Meyer Levin cherche avant tout à donner les éléments au lecteur, libre à ce dernier de se forger une conviction ou non. C'est pourquoi il détaille tout, des premiers jours d'enquête au procès et aux plaidoiries finales des avocats et du procureur.
Finalement, c'est cette démarche qui m'a le plus intéressée dans cet ouvrage.
La quête de sens de son auteur, et le sentiment qu'il doit témoigner sans relâche, qu'il est né pour ça, en sont les clés de voûte.
Même avec ses maladresses, cela m'a touchée.
On peut juger des assassins, en penser ce qu'on veut, on ne doit pas oublier pour autant qu'ils font partie du genre humain...
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Une bonne chronique judiciaire sur la base de faits réels, étoffée pour en faire un roman. le sujet est intéressant par lui même, le livre est bien écrit, mais j'ai eu du mal à y voir autre chose qu'un compte-rendu d'une enquête de police puis d'un procès, où la réalité dépasse parfois la littérature. Une histoire marquante, certes, mais un roman qui m'est plutôt apparu comme un documentaire sur le fonctionnement de la justice américaine en 1924, à la façon de "De sang froid" de Truman Capote, le souffle de l'auteur en moins. Je m'étonne en outre que le procès se termine par le réquisitoire du ministère public et non par la plaidoirie de la défense.
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Dans les années 20, A Chicago, un jeune garçon est assassiné.
Par qui, on le sait dès le début du livre : deux jeunes étudiants brillants issus des classes riches : Artie et Judd.
Pourquoi ? juste dans le but d'exécuter un crime parfait…
Ce livre s'attache à dérouler leur plan machiavélique, les erreurs commises,
La recherche des coupables, leur raisonnement
Leur arrestation
Et l'organisation du procès et de la défense…
C'est tiré d'une histoire vraie.
Les jeunes étudiants sont invertis ; est-ce un crime d'inverti ?
Ils ont demandé une rançon…
C'est le chauffeur de Judd qui dénonce l'alibi de Judd comme étant un faux.
Très vite, les deux garçons vont avouer.
Les familles vont s'associer pour que des médecins experts aliénistes puissent intervenir et plaider la folie.
Dans ce roman, tout est décortiqué.
Les faits, les sentiments, toujours par rapport au crime et à la responsabilité ;
On voit peu les parents et la famille de la victime ou des accusés
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