Je place "Les illusion. perdues" en numéro 1 des livres qui m'ont marqué , en près de 70 ans de lecture assidue. Pourtant que j'eus du mal à "entrer dedans": Je butais sur la longue évocation, au début de l'histoire, des progrès de l'imprimerie en province.
Mai 1964, je termine mon service miliaire au camp de Mourmelon. En pleine campagne, seul dans ma jeep, j'attends l'arrivée d'un convoi que je dois guider jusqu'au camp. J'ai "Les Illusions (en Marabout Poche) avec moi et là, je franchis le cap. Je ne vis pas passer les 4 heures qui me séparèrent de l'arrivée du convoi. le soir , je repris ma lecture, y passai une partie de la nuit et ne lâchai plus le bouquin, sonné par la précision diabolique avec laquelle
Balzac analyse l'ascension, puis la dégringolade du héros.
D'autres lecteurs l'ont signalé: dans le monde politique (DSK) ou médiatique actuel, de tels destins ne sont pas rares.
J'ai vu récemment sur Arte un film de François Ozon Angel, l'histoire d'une jeune anglaise, vivant dans un milieu très modeste , près de Londres, au début du 20°siècle. Angel a la passion, voire la rage d'écrire. Editée, elle connait la célébrité, la fortune , l'amour. La guerre de 14 va précipiter sa chute , dans une fin où les malheurs s'accumulent. (c'est un vrai mélo, mais Ozon assume).
Ah, je me suis régalé, plus tard avec "Les contes drôlatiques"recueil dans lequel
Balzac prend un vif plaisir à parodier l'écriture et l'esprit grivois du XVI° siècle.