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EAN : 9782218038747
79 pages
Hatier (30/11/-1)
4.5/5   5 notes
Résumé :
Dans chaque Profil d'une oeuvre :
- le résumé de l'oeuvre
- l'analyse des personnages
- l'étude des thèmes
- les caractéristiques du style de l'auteur
- le sens de l'oeuvre
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je place "Les illusion. perdues" en numéro 1 des livres qui m'ont marqué , en près de 70 ans de lecture assidue. Pourtant que j'eus du mal à "entrer dedans": Je butais sur la longue évocation, au début de l'histoire, des progrès de l'imprimerie en province.
Mai 1964, je termine mon service miliaire au camp de Mourmelon. En pleine campagne, seul dans ma jeep, j'attends l'arrivée d'un convoi que je dois guider jusqu'au camp. J'ai "Les Illusions (en Marabout Poche) avec moi et là, je franchis le cap. Je ne vis pas passer les 4 heures qui me séparèrent de l'arrivée du convoi. le soir , je repris ma lecture, y passai une partie de la nuit et ne lâchai plus le bouquin, sonné par la précision diabolique avec laquelle Balzac analyse l'ascension, puis la dégringolade du héros.
D'autres lecteurs l'ont signalé: dans le monde politique (DSK) ou médiatique actuel, de tels destins ne sont pas rares.
J'ai vu récemment sur Arte un film de François Ozon Angel, l'histoire d'une jeune anglaise, vivant dans un milieu très modeste , près de Londres, au début du 20°siècle. Angel a la passion, voire la rage d'écrire. Editée, elle connait la célébrité, la fortune , l'amour. La guerre de 14 va précipiter sa chute , dans une fin où les malheurs s'accumulent. (c'est un vrai mélo, mais Ozon assume).

Ah, je me suis régalé, plus tard avec "Les contes drôlatiques"recueil dans lequel Balzac prend un vif plaisir à parodier l'écriture et l'esprit grivois du XVI° siècle.
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Livre intéressant qui analyse le roman De Balzac. Précieux à une époque où Internet n'existait pas. de nombreux étudiants s'y référaient. Bien sûr, aujourd'hui au même titre que les encyclopédies, ce type d'ouvrage est abandonné dans les placards au crédit de Wikipedia et autres sites en ligne. Toute une époque ! pas de nostalgie, mais un passé qui remonte à la mémoire lorsqu'on retombe sur pareil volume broché.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On voit dans Illusions perdues les personnages courir après l’argent liquide, se livrer à des opérations financières compliquées, se rendre dans les officines des escompteurs et des usuriers.
Durand toute la période, et jusqu’au Second Empire, [l’argent] numéraire est rare. A cause de la rareté du métal précieux, d’abord, car la monnaie n’est pas, à cette époque, dissociée de l’or et de l’argent. A cause de peu de confiance des gouvernements dans le papier-monnaie à la suite de la terrible inflation qu’avait connue l’assignat durant la Révolution, ensuite. Le papier-monnaie ne sera réellement introduit en France qu’en 1848.
Pour régler les affaires, on utilise les lettres de change et les billets à ordre. Ce sont à la fois des moyens de paiement et du crédit. [ ] Pour escompter ces billets, il faut s’adresser aux banques [ ]. Le taux de l’escompte est usuraire ; la valeur n’est pas garantie ; on peut se trouver, comme Lucien dans Illusions perdues, obligé d’escompter un billet à 50% de sa valeur, si celui qui l’a fait n’a pas une situation financière solide.
Tout cela explique, sous la Restauration, la pratique de l’achat à crédit, extrêmement répandue : on ne règle qu’exceptionnellement les fournisseurs au fur et à mesure des acquisitions. Lucien est bien naïf, à son arrivée de la capitale, de payer son tailleur ! On ne l’y reprendra plus. [ ] Il courra les officines des intermédiaires qui prolifèrent dans de telles conditions, les escompteurs et les usuriers, personnages si importants dans la Comédie humaine.
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À plusieurs reprises il [Lucien de Rubempré] parla de se jeter dans les journaux, et toujours ses amis lui dirent :
– Gardez-vous-en bien.
– Là serait la tombe du beau, du suave Lucien que nous aimons et connaissons, dit d’Arthez.
– Tu ne résisterais pas à la constante opposition de plaisir et de travail qui se trouve dans la vie des journalistes ; et, résister, c’est le fond de la vertu. Tu serais si enchanté d’exercer le pouvoir, d’avoir droit de vie et de mort sur les oeuvres de la pensée, que tu serais journaliste en deux mois. Être journaliste, c’est passer proconsul dans la république des lettres. Qui peut tout dire, arrive à tout faire ! Cette maxime est de Napoléon et se comprend.
– Ne serez-vous pas près de moi ? dit Lucien.
– Nous n’y serons plus, s’écria Fulgence. Journaliste, tu ne penserais pas plus à nous que la fille d’Opéra brillante, adorée, ne pense, dans sa voiture doublée de soie, à son village, à ses vaches, à ses sabots. Tu n’as que trop les qualités du journaliste : le brillant et la soudaineté de la pensée. Tu ne te refuserais jamais à un trait d’esprit, dût-il faire pleurer ton ami. Je vois les journalistes aux foyers de théâtre, ils me font horreur. Le journalisme est un enfer, un abîme d’iniquités, de mensonges, de trahisons, que l’on ne peut traverser et d’où l’on ne peut sortir pur, que protégé comme Dante par le divin laurier de Virgile.
Plus le Cénacle défendait cette voie à Lucien, plus son désir de connaître le péril l’invitait à s’y risquer, et il commençait à discuter en lui-même : n’était-il pas ridicule de se laisser encore une fois surprendre par la détresse sans avoir rien fait contre elle ? En voyant l’insuccès de ses démarches à propos de son premier roman, Lucien était peu tenté d’en composer un second. D’ailleurs, de quoi vivrait-il pendant le temps de l’écrire ? Il avait épuisé sa dose de patience durant un mois de privations. Ne pourrait-il faire noblement ce que les journalistes faisaient sans conscience ni dignité ? Ses amis l’insultaient avec leurs défiances, il voulait leur prouver sa force d’esprit. Il les aiderait peut-être un jour, il serait le héraut de leurs gloires !
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