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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les Aquatiques, c'est un tableau. Les Aquatiques, c'est aussi un quartier. Un quartier de la capitale d'un pays fictif, le Zambuena. Toute ressemblance avec un pays existant ou ayant existé ne serait absolument pas fortuite, cependant, je pense.

Au Zambuena règnent les trafics d'influence, l'entre-soi, la corruption. Et dans tout ça, Katmé, l'épouse du Préfet, carriériste aux dents longues, qui, pour servir sa carrière, à l'occasion de la création d'un autoroute qui passe sur la tombe de sa belle-mère, Madeleine, va organiser de somptueuses secondes funérailles à l'occasion du déplacement du corps. Ce qui contrarie beaucoup, Katmé, qui en veut, tant d'années après, toujours autant à sa mère d'être morte, et qui voit d'un mauvais oeil cette intrusion de la vie publique sur sa vie privée. Mais bon, son mari a décidé, c'est comme ça, et elle n'a qu'à se taire et obéir !

Heureusement pour Katmé, elle a dans sa vie, son ami Samy, artiste, sculpteur, qui, justement, est sur le point de faire sa première exposition. Sauf que… Ses oeuvres ont un peu tendance à taper sur le pouvoir en place, alors lorsqu'un journal révèle son homosexualité, on est en droit de se demander si ce ne sont pas des représailles, et même, on se demande le rôle du mari de Katmé… Car l'homosexualité est un crime au Zambuena. Samy emprisonné, Katmé n'aura de cesse de remuer ciel et terre pour le faire libérer, négligeant tous ses « devoirs ».

Les Aquatiques, c'est aussi le parcours initiatique d'une femme vers sa liberté. Katmé va ressortir transformée de cette période troublée. Adulte, enfin, et libre donc.

Ce roman m'a beaucoup perturbée. Certains passages sont juste insoutenables, violents, cruels. D'autant plus effroyable que ces exactions envers les homosexuels ont existé, existent encore. Même si le pays et les personnages sont fictifs, il y a du vrai dans ce roman, et c'est important que de telles oeuvres existent.
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"Les aquatiques" c'est en premier lieu un titre dont la poésie m'a profondément intriguée avant même la lecture du roman. Et l'explication donnée même si aux premières pages renforce cette beauté.
J'ai beaucoup apprécié le rythme lent mais qui aiguise suffisamment bien notre curiosité à travers des personnages richement bien dessinés.
Je me suis demandée pourquoi placer le décor dans un pays imaginaire tant la puissance de l'histoire décrit si bien la réalité des pays africains. Mais ce n'est qu'un détail.
Très bon livre.
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Parfois le hasard fait bien les choses et met entre vos mains un livre que vous n'auriez jamais acheté et qui s'avère être un livre puissant.
Une écriture remarquable pour le portrait d'une femme qui se révèle.
Des phrases courtes percutantes et de nombreux dialogues ponctuent ce petit bijou littéraire.
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Les aquatiques, c'est le quartier pauvre d'une ville imaginaire d'Afrique.
Katmé Abbia est femme du préfet et inspire le respect.
La tombe de sa mère doit être déplacée et son mari y voit l'occasion d'une grande cérémonie qui servira son ambition politique.
Parallèlement, Samy, son ami de toujours, son frère de coeur, artiste controversé organise une grande exposition, mais sera emprisonné pour homosexualité.
Je n'ai pas été particulièrement fan de l'histoire que j'ai trouvée assez longue.
Par contre l'écriture est très belle, puissante, et nous emporte.
C'est un beau portrait de femme que nous offre l'auteure.
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Vingt ans après la mort de sa mère, Katmé Abbia, enseignante, apprend que la tombe doit être déplacée. Son mari, Tashun, préfet de la capitale et avide de pouvoir voit dans ce nouvel enterrement l'occasion providentielle de réparer les erreurs du passé et surtout de donner un coup d'accélérateur à sa carrière politique.
Quand Samy, artiste tourmenté, ami et frère de toujours de Katmé, est arrêté et jeté en prison à la suite d'une exposition jugée choquante, les ambitions politiques de son mari entrent en collision avec sa vie et la placent devant un choix terrible.
D'autant plus que cet ami est gai et que c'est interdit danc ce pays. Katmé tente de faire jouer ses relations pour le faire sortir puis lui éviter les humiliations liées à son incarcération. Elle ira jusqu'à se déguiser pour lui rendre visite, pour ne pas impliquer son mari dans tout ça. Ce mariage est conventionnel, pas d'amour. Juste des intérêts. Elle sera aidée par un homme dont elle deviendra la maîtresse.
Le roman d'apprentissage d'une femme africaine au xxe siècle, entre ombre et lumière.
Ce texte est puissant et nous fait entrer dans les coulisses de la vie politique africaine contemporaine. La place des femmes dans la société…
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Le Zambuena, pays imaginaire d'Afrique. Katmé, femme du préfet Tashun apprend que le corps de sa mère décédée et enterrée depuis 20 ans doit être exhumé pour être déplacé. Son mari décide de sortir le grand jeu pour favoriser sa campagne électorale au poste de gouverneur. Mais un grain de sable vient perturber les projets de Tashun en la personne du frère de coeur de Katmé. Artiste vivant dans le quartier populaire des Aquatiques, il prépare une exposition qui le met en lumière dans les médias, ainsi que son homosexualité et son amitié avec l'épouse du préfet.

Le livre commence doucement en décrivant la culture, les traditions, la place des femmes dans ce pays imaginaire Africains. Puis l'auteur Camerounaise aborde les sujets honnêtement d'autant plus facilement que le pays est inventé et notamment le poids des traditions sur les femmes et leur manque d'autonomie mais aussi le sort des homosexuels dans une société catholique mais conservatrice. Si le début est un peu long on se prend dans l'histoire de Katmé, de ses amitiés, une réelle empathie nous emporte et on adhère à son désir d'émancipation et à son combat contre les préjugés.

Un beau livre à découvrir. 

&&&

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Un portrait au vitriol d'une Afrique dure à vivre surtout pour les femmes et les homosexuels.
C'est si sûr qu'il n'y a rien sur la quatrième de couverture pour prévenir le lecteur. Si je n'avais pas vu l'hommage de Tariq Rahimi en grosses lettres sur la couverture , il a simplement écrit MAGNIFIQUE ! , j'aurais passé mon chemin.
Un livre choc sur un pays imaginaire, l'auteure est camerounaise, mais cela pourrait ressembler à tant de pays africains qu'on est bien conscients de la charge menée en se protégeant. Tout y passe, la corruption généralisée, les appétits de pouvoir, le patriarcat qui tient les femmes au service du mari, la pudibonderie affichée qui va de pair avec les moeurs dissolues, la pénalisation de l'homosexualité, la permissivité avec les lynchages, les rituels magiques pour empêcher les divorces...
On est accroché par un ton d'emblée franc et sans détours, par l'humour des situations granguignolesques, surtout les enterrements successifs de la mère de l'héroïne emportée dans un vent de révolte et de libération qu'elle paye au prix fort. C'est une belle nouvelle plume qui mérite un détour !
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L'histoire se déroule au Zambuena, un pays africain imaginaire, mais qui n'est peut-être pas très éloigné de la réalité de certains pays.
Un pays gangrené par la corruption, dirigé d'une main de fer par « le Vieux », le « Père de la Nation » depuis des décennies.
Un pays où les homosexuels sont traités comme les pires criminels et sont sauvagement réprimés, où les femmes battues ne peuvent s'attendre à aucun soutien des autres femmes (« Toutes les femmes mariées passent par là au moins une fois dans leur vie, tu ne vas pas en faire un drame »), où les juges ne rendent une justice équitable que si « les deux parties leur donnent la même somme d'argent ».

Katmé, une jeune femme intelligente et d'une grande force de caractère, a abandonné sa carrière d'enseignante après son mariage pour endosser les rôles de femme de préfet et de mère au foyer. Malgré son statut privilégié et son aisance financière, elle ne dispose en réalité que d'une liberté limitée et toute relative.
Muselée et méprisée par son mari, véritable tyran domestique dévoré par ses ambitions politiques, la jeune femme doit ravaler sa fierté et encaisser jour après jour les coups bas et les tromperies.
Au fil des ans, elle étouffe dans cette vie, mais comme lui fait remarquer ironiquement l'une de ses amies, « quand on mange avec quatre couverts de chaque côté de l'assiette, on ne fait pas la révolution ! ».

Deux événements vont marquer un tournant dans sa vie : 20 ans après la mort de sa mère, l'organisation d'un nouvel enterrement en grande pompe, qui n'est autre qu'une manoeuvre politique de son mari, et l'arrestation de son meilleur ami.
Pour enfin cesser de « vivre au rabais d'elle-même », Katmé, dont le prénom signifie « l'évoluée », devra faire des choix courageux.

Avec une écriture pleine de vivacité et parfois crue, Osvalde Lewat dresse le remarquable portrait d'une femme se battant pour son émancipation, dans une société patriarcale qui peut se montrer d'une grande violence envers ceux qui refusent de se laisser enfermer dans les carcans.
Un premier roman prometteur et intelligent.
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Katmé aurait pu être enseignante mais elle a épousé Tashun, un homme ambitieux devenu préfet d'Akriba, la capitale d'un état fictif d'Afrique, le Zambuena. le mariage était l'occasion de rattraper la faute de sa mère. Madeleine, morte d'un accident à trente-neuf ans, fut enterrée au rabais, méprisée pour avoir eu deux enfants sans être mariée avec Innocent Patong, son compagnon. Elevées par leur tante, elle et sa soeur Sennke n'ont entendu que ce reproche toute leur jeunesse. Sennke a choisi de vouer sa vie à Dieu en s'enfermant dans un monastère.
Privée de sa mère et de sa soeur, Katmé n'a qu'un seul refuge, Samuel. Rencontré en terminale, elle le considère comme son frère. Artiste contemporain, il s'apprête à exposer ses oeuvres controversées au Bubinga project. Une exposition financée par Tashun.
Le récit commence par un événement qui va bouleverser la vie de Katmé. Un projet d'autoroute contraint la famille à déplacer la tombe de Madeleine. Tashun y voit une opportunité pour se placer dans la province du Haut Fénn où il brigue le poste de gouverneur. Katmé, elle, craint la mémoire du passé. Les ambitions de Tashun suscitent les coups bas de ses adversaires politiques. Un journal local dénonce l'homosexualité de Samuel, parrain des jumelles de Tashun et Katmé.
Katmé se retrouve tiraillée entre le respect d'un mari violent et infidèle qu'elle n'aime plus et l'amitié pour celui qu'elle considère comme son frère.
Osvalde Lewat dépeint un pays africain riche de couleurs mais gangréné par la corruption. L'auteur n'hésite pas à critiquer l'opportunisme des politiques, la futilité des actions des femmes de ministres qui se réunissent en club, les conditions inhumaines des prisons. Dans ce pays où les homosexuels risquent la condamnation à perpétuité, où Katmé doit glisser des billets en les enroulant dans la paume de sa main pour se donner bonne conscience ou acquérir des droits, rares sont ceux qui osent affronter la société et vivre ce qu'ils sont.
Katmé ne dit pas un mot lors du premier enterrement de sa mère, furieuse qu'elle ait ainsi abandonné ses enfants. Plus tard, c'est le départ de sa soeur qu'elle regrettera. Dieu l'a privé des êtres auxquels elle tenait. Il ne lui prendra pas le seul ami qui lui reste. Mais comment être libre quand on est une femme en Afrique? Soumise à l'autorité de son mari, au jugement d'une société guidée par des règles archaïques, puritaines et sexistes, comment agir librement selon ses sentiments?
Malgré quelques moments de douceur entre amour, sonorité et amitié, Katmé devra se battre pour sortir d'une condition qui l'étouffe.
Le style est assez basique. Dynamique, il laisse une place aux dialogues. L'intérêt du lecteur est à la fois aiguisé par la description du mode de vie dans ce pays fictif et par le combat intime de Katmé. Osvalde Lewat convainc surtout par l'évolution de son personnage. Katmé donne une structure et une force au récit, réunissant autour d'elle toutes les forces et les faiblesses de ce pays. Un premier roman qui, sous couvert de l'émancipation d'une femme africaine, ose dénoncer les dessous de la société de son pays.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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***,*

Tout la ramène à Madeleine… À l'adolescence comme plus tard, alors qu'elle est épouse et mère, Katmé ne choisit pas la façon dont elle a rendez-vous avec cette femme qui lui a donné naissance mais dont elle refuse les attaches. Une fois encore, Katmé suit, subit, se soumet… Mais doucement, cette femme intelligente, indépendante, volontaire, se dévoile à elle-même. Veut-elle de cette vie ? Est-ce le seul avenir qui s'offre à elle ? Des choix s'imposent…

Premier roman d'Osvalde Lewat, les Aquatiques est un roman aussi coloré que sombre. A l'image de cette terre d'Afrique, les opposés se côtoient pour donner une lumière particulière à cette histoire.

D'origine camerounaise, l'auteur maîtrise son sujet et l'atmosphère du pays imaginaire dans lequel elle plante son récit.
Pauvreté, richesse, traditions, modernité, soumission et émancipation : les thèmes sont bien menés. Avec une pointe humour, toujours bien placé, l'écriture d'Osvalde Lewat est rythmée, colorée et très imagée.

Katmé est un personnage auquel on s'attache très vite. On la sent tiraillée entre ses souvenirs d'enfance, son avenir qui se dessine, ce qu'elle vit et ce qu'elle espère. On la sait en perpétuel mouvement, cherchant sa place, ménageant ses amours et ses amitiés.

Les Aquatiques est un premier roman foisonnant, aux sonorités dépaysantes et aux saveurs de révolution… Une histoire touchante qui nous raconte les femmes africaines, tournées vers la lumière, et leur courage à croire en un avenir plus égalitaire…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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