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4,24

sur 2084 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un petit moment que ce livre me faisait de l'oeil. Et une fois commencé, je n'ai pas pu le lâcher, j'ai dévoré ses 400 pages en une journée et j'ai adoré !
C'est un monde qui ressemble un peu au passé mais qui pourrait être le futur d'une société où le patriarcat aurait vraiment été poussé à l'extrême. Pendant leur « année de grâce » , les jeunes filles sont enfermées dans un camp où elles devront survivre à la précarité, aux braconniers, à la folie et surtout aux autres afin de perdre leur magie. C'est la vie de Tierney, jeune héroïne rebelle et frondeuse, que l'on va suivre pendant cette année.
C'est palpitant, prenant, terrifiant, et surtout un très bel hommage à la sororité.

Certain.e.s ont été déçu.e.s par la fin mais moi je vois plutôt ça comme une métaphore de l'adolescence et du passage à l'âge adulte, le moment où on doit se ranger.
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L'Année de Grâce est un titre qui me tentait énormément, depuis sa sortie en fait. Les avis sont unanimes quand à la qualité du roman alors quand je l'ai vu à la médiathèque, je n'ai pas pu résister et ô combien j'ai bien fait ! Coup de coeur inattendu!

Le roman est féministe, c'est un cri du coeur. La dystopie est intéressante et cela change de ce qu'on peut retrouver à ce niveau-là, bien que le roman m'ait fait aussi pensé un peu à The Book of Ivy ou au Dernier Jardin. C'est dans la lignée et j'adore ce genre de dystopie, j'en suis bien friande.

Il y a plein de messages forts, actuels, qui ont trouvé écho en moi. Ce titre fait clairement réfléchir. On y retrouve certains thèmes comme la condition de la femme dans un monde patriarcal, la place des femmes dans la société, les inégalités des sexes mais aussi sociales, le fait de naître fille dans un monde d'hommes, l'ascendant psychologique, les superstitions, les gourous, la secte, être contrainte en permanence, pas de liberté, pas de choix, la sexualité... Tout est très noir, négatif dans ce roman et ce jusqu'au bout, bien que quelques pointes d'espoir brillent. L'autrice dénonce tout cela. Nous sommes face à une secte religieuse et à caractère sexuel.

Nous avons le droit d'être libre, de faire nos propres choix. Nos âmes, nos corps, nos coeurs nous appartiennent. Ensemble, les femmes sont plus fortes, ont le droit de laisser éclater leur voix, de rêver et d'espérer.

Pendant une bonne partie du roman, nous sommes au même point que l'héroïne Tierney. Nous ne savons pas ce qu'est exactement l'Année de Grâce, ce qu'il se passe réellement chaque année, si cette magie que l'on dit enfouie au sein des corps des jeunes filles est réelle ou non. Nous découvrons absolument tout par son biais, en même temps qu'elle.

Il y a de nombreuses victimes à déplorer, c'est terrible et bien cruel. Les morts des jeunes femmes élues sont affreuses : par suicide, chassées, torturées, charcutées par les Braconniers, ces hommes du dehors qui croient en la magie même si c'est beaucoup plus compliqué que ça.

Nous avons deux personnages contraires dans ce roman : Tierney et Kristen. Kristen a de l'emprise sur les autres filles, c'est une démone manipulatrice qui lave le cerveau des autres et les garde sous sa coupe, une illuminée. Quant à Tierney, elle est plus terre à terre, manuelle, pleine de doute, elle essaie de comprendre la situation, de découvrir la vérité.

Nous avons une romance qui m'a beaucoup plu. Je sais qu'elle ne fait pas l'unanimité et pourtant, elle apporte un vrai plus, une pointe de lumière dans ce roman si sombre. Et il faut bien le dire, les hommes ne sont pas tous des monstres, loin s'en faut.

C'est terriblement intrigant, mystérieux, horrible aussi, révoltant, choquant, angoissant et j'avoue que ça fait même un petit peu peur par moment. L'ambiance est vraiment dingue et fait toute la différence.

J'ai trouvé les révélations finales complétement dingues. C'était bluffant et cela s'est terminé en apothéose ! La fin est d'ailleurs assez ouverte à mon sens mais je ne pense pas qu'il y aura de suite. A dire vrai, le roman est parfait tel qu'il est.

En bref, L'Année de Grâce a été mon premier coup de coeur de l'année 2021 et je ne m'y attendais tellement pas. Une pépite que j'ai déjà très envie de redécouvrir et mon regard sur ce roman en sera bien différent vu que maintenant, je connais toute la vérité !
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Wow, quelle claque ce bouquin !

J'avais entendu d'excellents échos à son sujet sur Instagram. Et on m'avait aussi dit qu'il mettait très en colère (mais sans que ce soit négatif). Tous ces avis avaient raison.

Nous découvrons l'histoire de Tierney, qui évolue dans une société qu'il est impossible de situer dans le temps et l'espace. La vie y est régie par des règles très strictes (envers les femmes) et une profonde croyance en un Dieu qui s'apparente assez au Dieu des Chrétiens (si j'en crois la mention de la Bible à un moment donné). La vie y est très dure, donc, pour les femmes. Traitées pour ou moins comme des sorcières, elles n'ont pas le droit de chanter (elles en profiteraient pour lancer des sorts), pas le droit de se regrouper, de prier en silence (ça aussi c'est une façon de lancer des sorts), doivent impérativement avoir les cheveux longs et tressés et porter au bout de leur natte un ruban de couleur indiquant leur statut (blanc tant qu'elles sont enfants et « pures », rouge l'année de leurs 16 ans et noirs lorsqu'elles sont mariées), doivent épouser le mari que les hommes leur ont choisi ou devenir des travailleuses (pour lesquelles la vie semble très rude). Et, pire que tout, elles doivent subir l'année de Grâce. Pendant toute une année, parce qu'on leur prête le pouvoir d'attirer les hommes et de les détourner de leurs épouses, elles sont comme bannies de leur village et doivent survivre dans un environnement hostile, au coeur d'une forêt sur une île, le temps de se débarrasser de leur « magie ». Alors, seulement, elles pourront revenir dans le village. A condition qu'elles survivent.

Sincèrement, ce roman, cette histoire, m'ont fait froid dans le dos, m'ont révoltée, m'ont mise hors de moi. Cette société est tellement horrible, injuste (et je n'ai pourtant aucun à imaginer que ça ait pu réellement exister dans le passé ou que ça se rapproche fortement de ce que vivent encore certaines femmes). Et ce que vivent ces jeunes femmes durant leur année de grâce est tout simplement inhumain. C'est violent, brutal, perturbant. Très vite, je me suis attachée à Tierney, à l'espoir qu'elle pourrait changer les choses, s'en sortir, réussir à obtenir une vie meilleure. Très vite aussi j'ai appris à détester Kiersten, son ennemie.

J'ai dévoré ce roman en peu de temps, j'avais vraiment du mal à le lâcher. J'étais prise dans l'histoire, avide de savoir comment les choses allaient tourner pour Tierney. J'ai adoré l'écriture, le rythme, l'ambiance angoissante qui nous accompagne tout au long de notre lecture. L'autrice ne nous lâche pas, ne nous laisse pas le temps de respirer. L'univers qu'elle décrit est impitoyable et tellement réaliste.

Ce fut vraiment une lecture coup de poing, qui suscite une multitude d'émotions et que je ne peux que recommander à tout le monde.
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Époustouflant

Un savant mélange du génialissime La servante écarlate, Hunger Games et le film le village.

Coup de coeur immédiat

Dés le 1er chapitre, Kim Liggett vous happe. Plongeon dans un  univers patriarcal. La « Femme » n'a pas sa place dans le société de Tierney. A 16 ans, elles doivent s'exiler pendant un an dans un camp. Une seule issue pour revenir parmi les leurs mais surtout leur mari : perdre leur magie.

Femme mariée et soumise

Une année de grâce pour Tierney qui va se poser des questions existentielles. Elle ne sent pas particulière ni auréolée de magie. Elle devra se battre contre elle-même mais aussi contre ses compatriotes. La solidarité féminine existe t-elle ?

Roman fantastique et féministe

KL a l'art et la manière de poser une réalité ou un passé pas si lointain. Un univers fantasmagorique. Et si tout ce qui faisait l'essence même d'une femme était une tare pour l'homme. La « femme » est son propre fardeau.

Froid dans le dos

KL met en place une intrigue dérangeante. Elle pousse à la réflexion sur la société d'aujourd'hui. Quelle est la place de la femme actuelle ?

Une manifestation judicieuse

KL aborde la phallocratie, le mariage forcé, les conventions sociales, la religion trop présente et bridée par l'homme. Une allusion aux sectes et à certains pays qui tolèrent à peine la femme.

Un message d'espoir.

Avec sa fin remarquable, KL doit proposer un tome 2.
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J'ai dévoré ce roman, emportée par le destin tragique de toutes ces femmes. le personnage de Tierney est fort, courageux et profondément sensible. Cette dystopie est particulièrement bien écrite et nous tient en haleine de la première à la dernière page. le parcours initiatique est cruel, violent, révélateur des faiblesses humaines mais on espère que le changement est possible. A lire absolument pour les amateurs du genre.
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Mon avis pourrait tenir en deux mots : "Lisez-le."
Mais pour vous convaincre je vais quand même écrire un peu plus 😉

L'année de Grâce est un livre jeunesse absolument génial. La qualité est bien au rendez-vous.
La plume est addictive, fluide et jolie.
Les personnages sont très bien construits avec des évolutions crédibles.
L'univers dystopique tient bien debout. Ni trop complexe ni trop simple. Facile à comprendre mais intéressant.
Et enfin le message féministe est délivré avec force et finesse.

Je me réjouis du succès mérité de ce livre.

C'est une lecture super agréable, qui m'a vraiment transportée avec Tiarney dans son année de grâce.
Le message derrière l'histoire c'est une chose mais il ne faut pas oublier que ce livre est un excellent roman de dystopie fantastique.
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Avec l'Année de Grâce, nous sommes envoyés directement au coeur d'une société où les hommes dirigent absolument tout. Les femmes sont rabaissées et n'existent que pour servir les hommes. Afin d'assoir leurs autorités, chaque jeune fille de 16 ans part faire ce que l'on appelle l'année de Grâce pour qu'elle se débarrasse de sa "magie".

Ce roman est un croisement de différentes inspirations. On y retrouve bien sûr la servante écarlate, Hunger games mais aussi ce film de 2004 que j'aie vu plus jeune le village. Et c'est franchement réussi.

On est happé par l'histoire de Tiernen et dans le monde dans lequel elle évolue. Un monde pervers emplit de violence. Les passages cruels ne sont pas censurés comme dans de nombreux romans jeunesse / jeune adulte ce qui donne une réalité dangereusement palpable.
J'ai vraiment beaucoup aimé l'évolution du groupe des femmes. Doucement, elles s'éveillent. Ces passages sont écrits avec beaucoup de finesse et l'on ressent tellement la colère, l'impuissance puis finalement la révolte !

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Une belle dystopie réussie ! L'année de grâce est un vrai page-turner et j'ai tout de suite adhéré à l'histoire.
Tout en respectant les codes du genre, Kim Ligget apporte une fraîcheur féministe à son roman. L'héroïne est attachante et on s'identifie facilement. Les personnages secondaires sont bien construits également, malgré quelques caricatures.
J'ai passé un excellent moment de lecture et je recommande vivement !
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Alerte coup de coeur !

Le pitch vendait du rêve en promettant le rejeton croisé d'Hunger Game, de la Servante écarlate et de sa Majesté des Mouches. Eh bien, ce n'était pas mentir !
Même s'il y a moins d'action que dans Hunger Games, L'Année de grâce est une dystopie glaçante dans laquelle une société corsetée dicte aux femmes jusqu'au noeud qu'elles portent dans les cheveux et à la position à adopter durant les rapports sexuels (ce qui n'est pas non plus sans rappeler La Servante écarlate). de sa Majesté des Mouches, le roman emprunte l'idée d'un huit-clos étouffant où de jeunes femmes laissent libre cours à leurs pulsions et autres pensées magiques, tout en continuant d'obéir aux dictats de leur société.

Et si, nous propose Kim Liggett, au rebours des contes de fées, relayés par leur adaptations Disney, le mariage n'était pas ce dont les jeunes filles devaient rêver mais au contraire ce qu'elles devaient redouter ?

Voilà donc Tierney prête à partir pour son année de Grâce. Toutes les jeunes filles de 16 ans doivent s'y plier mais personne n'en parle. C'est défendu. Ce qui semble clair pourtant, c'est que ces jeunes filles sont dangereuses à cause d'une magie qui s'épanouirait en elle à cet âge et qu'elles devraient dissiper lors de cette année de grâce.

J'ai adoré le personnage de Tierney qui pose un regard aigu sur le monde qui l'entoure et qui pourtant se trompe cruellement sur l'essentiel. Tierney est une bouffée d'oxygène dans cet univers sombre et étouffant auquel tout le monde se plie. C'était même parfois à se demander comment pouvait lui venir une telle distance critique alors qu'elle baignait dans cette société, hum.
A un moment de ma lecture, qui s'est enchaînée sans aucun contrôle, j'ai levé les yeux au soleil : Nan, sérieux ? Une histoire d'amour ??? Femme de peu de foi que j'étais ! Mais je n'en dirais pas plus...

Seule la fin m'a laissée un peu perplexe. Incapable de trancher, cherchant des indices dans les pages précédentes, tâchant d'interpréter tel symbole, à moitié satisfaite de l'interprétation que j'en tirais, j'ai fini par me dire que je n'étais peut-être pas encore assez résiliente pour accepter une telle conception de la magie féminine.

Et maintenant, venez me dire que vous n'avez pas une irrésistible envie de lire ce roman !
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Un roman qui est puissant et violent, un récit que j'ai trouvé bouleversant et terrifiant également. Il ne laissera pas indifférent et sans être parfait, il prend aux tripes, il pose plein de questions, il interpelle, bref, c'est un livre qui bouscule et c'est à chaque lecteur de voir si l'expérience est positive ou pas. En tout cas, je remercie les éditions Gallimard Jeunesse et On lit plus fort pour ce moment de lecture, un des romans marquants de mon année 2022.

C'est un roman qui parle de peur, de colère et de tristesse, un peu d'incompréhension aussi, car à travers Tiernney, j'ai accédé à toute une forme de vie qui ne peut que révolter. Dès les premières pages, j'ai compris que le récit allait se concentrer sur la condition des femmes, la sororité, l'horreur que soulève cette année de grâce. J'ai senti le malaise, la jalousie, la cruauté aussi, l'autrice ne laisse rien au hasard, elle jette des éléments qui sont loin d'être ce qu'ils paraissent, et elle va le faire sur absolument tout et tout le monde. Ce qui donne au récit un côté ascenseur émotionnel assez costaud.

L'année de grâce se déroule ainsi sous nos yeux médusés avec ce côté huis-clos angoissant, ces joutes verbales et psychologiques glaçantes, ces passages horrifiants – j'avais constamment l'impression que l'autrice aimait brouiller les pistes, nous sommes en dystopie, avec un côté thriller psychologique, un aspect roman d'horreur et fantastique. J'avais beaucoup de mal à démêler le vrai du faux et à m'y retrouver. C'est à double tranchant, il y a un côté confusion très exacerbé qui déplaira fortement ou pas, il y a cet aspect « facilité » avec lequel les éléments se nouent (mais j'ai presque envie de dire qu'avec une telle ambiance de zinzin, les ficelles faciles, je pardonne volontiers !).

En revanche, rien n'est épargné aux personnages et je vous laisse découvrir les péripéties vécues, les révélations, parce que ce récit le mérite et parce que le final m'a totalement renversé. Découvrir le fin mot sur certains mystères rend le roman précieux et passionnant, et ces dernières lignes offrent une jolie bulle d'espoir malgré tout. Parce que le récit est loin d'être heureux et drôle, que la plume de l'autrice est parfaite pour décrire les lieux, donner des ambiances inouïes et des personnages très travaillés.

J'ai pour ma part lu le roman en peu de temps et je suis plus que ravie d'avoir découvert Tiernney, même si je n'étais pas toujours d'accord avec ses discours ou sa manière d'agir, j'admets qu'elle a du courage, de la débrouillardise, une jolie empathie et un sincère sens de la justice. J'ai apprécié découvrir son parcours, la suivre dans ses pensées, en explorant de très belles thématiques et nous délivrant de beaux messages. C'était un personnage principal extraordinaire.
Lien : https://la-citadelle-d-ewyly..
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