Il est des hommes qui se perdront toujours

L’espérance de vie de l’amour, c’est huit ans. Pour la haine, comptez plutôt vingt. La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance quand elle s’est mal passée.

Pourquoi pas moi ? C'est ce que je me dis en leur broutant le minou, le nez plongé dans leur toison désodorisée, ou en écartant les doigts dans leur cul récuré à fond. Elles sont tellement propres que c'en est effrayant - parce qu'une telle propreté ne s'obtient que par des soins incessants et une vigilance de tous les instants. Pauvres filles... Personne ne leur a jamais dit qu'une chatte salée c'est bon aussi - et qu'aucun mec n'est jamais mort d'avoir de la merde sous les ongles ? Non personne, et je ne prendrais pas la peine de les détromper.

Plus on est éloigné de l'amour, plus on écoute des chansons qui le célèbrent.

Tant qu’on se crèvera entre nous sur des tas d’ordures, tant qu’on se crackera bien la gueule avec nos petits cailloux, la société passera ça par pertes et profits. Et si les pertes sont négligeables, les profits sont loin de l’être : la sélection s’opère, naturellement, sans intervention extérieure, sans déploiement des forces de l’ordre – pas besoin de ligne budgétaire, y’a qu’à nous laisser faire, bingo.

j'ai moi-même conclu un pacte de sang, alors je sais ce qu'il en est des serments, des bonnes résolutions et de l'amour éternel. L'espérance de vie de l'amour, c'est 8 ans. Pour la haine, comptez plutôt 20. La seule chose qui dure toujours, c'est l'enfance quand elle s'est mal passée : on y reste coincé à vie.

Vous n’empêcherez pas qu’il y ait des hommes destinés au poison. Depuis que j’ai lu cette phrase d’Artaud, j’accepte que les gens autour de moi aillent à leur perte. Simplement, il n’est pas question qu’ils m’y entraînent.

Marvin, Aretha, Stevie, Otis, les Jackson Five, ils ont fait de tes sentiments quelque chose de beaucoup mieux que tes sentiments, quelque chose qui peut circuler dans ton sang et battre avec ton cœur. Sens toi moins seul, mon frère parce que ça se passe aujourd'hui, pour toujours et dans tous les coeurs.
Folio p344

Je ne suis dupe de rien point elle est très exactement là où elle a voulu être... je voudrais expliquer tout ça mon frère, lui dire que notre mère n'a jamais trop su qu'on m'a exister, et que les blessures, la maladie ou la drogue était sa façon de le faire. Elle n'a jamais voulu être une femme et encore moins une mère. Elle voulait juste qu'on la décharge de la difficulté d'être - et tout ce qu'on peut lui souhaiter, c'est de finir sa vie comme patiente dans une institution quelconque.
Folii p323

Ce n'est pas la première fois que cette idée me vient, mais c'est la première fois que je la laisse s'installer dans ma conscience. Je suis très fort pour vivre avec juste un bout de cerveau qui clignote et l'autre plongé dans sa bienheureuse pénombre. Je ne suis pas seul, on est on est des milliers à être en veilleuse - mais pas mon frère.. .
Folio p296

Mohand a raison, Marvin aussi. Comme « Demain c’est loin » d’IAM, la chanson de Marvin parle de nous, c’est-à-dire de types mal barrés, qui vont mal tourner et surtout mal finir – autant dire des moins que rien. Tant qu’on se crèvera entre nous sur des tas d’ordures, tant qu’on se crackera bien la gueule avec nos petits cailloux, la société passera ça par pertes et profits. Et si les pertes sont négligeables, les profits sont loin de l’être : la sélection s’opère, naturellement, sans intervention extérieure, sans déploiement des forces de l’ordre – pas besoin de ligne budgétaire, y’a qu’à nous laisser faire, bingo.