C'est une énorme gifle que l'on reçoit en pleine face. L'uppercut qui retourne et laisse au sol. J'ai chu, fracassée par les mots, la violence et le sang, ravagée par la plume. Les poèmes et les vers, la prose qui déchire, le récit et la narration. Alternance et complexité. Il y a cette mère qui n'en est pas une, ce père, ce beau-père, ces frères et ces soeurs, ce frère surtout, la misère et la maltraitance. Il y a l'indicible vomi par le texte, la nuit, le jour, les souvenirs qui cassent. Et la dislocation. Parce qu'en vrai, c'est de cela qu'il s'agit : une dislocation, une fragmentation, un morcellement.
Hans Limon est disloqué, fragmenté, morcelé. L'écrit le rassemble. Morceau par morceau. On y lit l'insoutenable. Les douleurs, la maladie, les peurs et les dérives, le sexe, les quêtes, le viol, la nuit. Encore la nuit. Il fait sombre et ça fait mal.
Les mots rafistolent. Des bouts d'existence, un esprit dérouté, une histoire. On la reçoit, on l'avale, on la digère. le style laisse sans voix, chaque verbe, chaque son, lexique-syntaxe, tout est à sa place. Ça coule comme une idée fluide, sans accroche, sans heurt. Trois cents pages. Déjà.
Un écrit inracontable. A lire.
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