Comme l’a dit un poète, l’ouragan ne dure pas toujours, les épidémies s’éteignent d’elle-mêmes sans cause apparente et les dictatures s’auto-détruisent.
(Picquier Poche, p.199)
Et si le destin ne crée pas une femme d'exception, la femme d'exception se crée son propre destin.
Quand massacre de masse, affirmation du pouvoir et de la « grandeur » se rejoignent, nous n’avons plus affaire à des criminels de sens commun. Dans ces cas-là d’ailleurs, on observe chez ces despotes une paranoïa qui, peu à peu, envahit leur personnalité. Les autocrates développent avec rapidité l’habitude de s’auto-aduler.
( p. 118)
Tout bon gouvernement doit être fondé d'abord sur la sélection et l'encouragement des hommes de valeur. La question est de savoir si Votre Majesté veut des hommes ou des laquais. Le proverbe ne dit-il pas "qu'une seule mouche peut souiller une étoffe blanche" ? J'ai peur que la voie ne soit ouverte à des individus ambitieux et que les preux ne soient écartés.
P.55 : Dame Wou ordonna ordre à ses serviteurs de fouetter les deux femmes. Elle leur fit couper les mains et les pieds, et avec leur pauvres membres mutilés attachés dans le dos, elle les fit plonger dans des cuves à vin. « Laissons les os et la moelle de ces prostituées se dissiper dans l’extase », dit-elle par une référence morbide au plaisir des sens.
Quelques jours plus tard comme on pouvait s’y attendre, les deux femmes rendirent l’âme. Leur mort fut rapportée a dame Wou qui demanda dans un sourire : Se sont-elles enfin liquéfiées dans l’ivresse ?
P.56 : Dans son triomphe, dame Wou se montra impitoyable et quelque peu grossière aussi dans ses jeux de mots plein d’un humour grinçant. Elle pensa avec esprit que le nom de de l’impératrice Wang rimait avec « cobra » et celui de la concubine Hsiao avec « vautour ». Elle décréta que, dès lors, les enfants de ces deux familles recevraient respectivement les noms de clans de « cobra » et de « vautour ».
P. 33 : Elle savait plus grands le poids et la portée des allusions indirectes, des suggestions, des sous-entendus malveillants. Ses conseils semblaient désintéressés et objectifs en ce qui la concernait personnellement. Elle ne voulait jamais ce qu’elle désirait réellement et faisait, sans doute, ce qu’elle ne voulait pas faire. L’empereur aveuglé par ses talents et l’aide dont elle le gratifiait, était pris dans des chaînes douces et élastiques, mais indestructibles.