Citations sur L'Eveil suprême : Bases pratiques du Ch'an, du Zen et d.. (31)
Une civilisation basée sur l'activité du Moi n'aboutit qu'au désastres, aux guerres, aux conflits dont nous sommes de plus en plus les victimes.
Parce qu'il veut trop gagner sa vie, l'homme moderne est en train de la perdre.
En voulant trop construire, il se détruit. En cherchant trop avidement sa sécurité, il aboutit à son insécurité.
Le Satori — cet état d’Eveil suprême et parfaitement naturel — se manifeste comme un envahissement de la conscience ordinaire par une acuité de lucidité qui fait éclater les mots et les symboles « par le dedans ». La force d’habitude qui nous liait aux mots et aux symboles en vertu d’une tendance à l’identification et à l’attachement du « moi » s’est éteinte.
Dans l’attention parfaite il y a cessation de toute dualité. Cette dernière existe forcément dans l’apparence extérieure des choses mais le sens psychologique d’une opposition entre le sujet et l’objet se trouve éteint. Il n’y a plus conscience « oppositionnelle et dualiste » de quelque chose ou de quelqu’un. Il y a conscience tout simplement, d’abord et avant tout.
Au moment même de l’expérience nous sommes l’objet d’une véritable mutation psychologique. Il n’y a plus ni mots, ni symboles, ni sujet, ni objet, ni expérimentateur, ni expérience. Nous réalisons dans cet instant une sorte de « décollement » intégral de notre propre passé.
Notre pensée est victime d'un vice de fonctionnement qui tend à nous donner du monde, des choses et de nous-mêmes des notions illusoires. « Maya » résulte de l'incapacité dans laquelle se trouve notre esprit de percevoir les choses telles qu'elles sont. Quelle est la cause de cette incapacité ? Si nous pouvons la découvrir, il nous serait possible de nous affranchir de la véritable tare psychologique que constitue ce conditionnement.
Tout homme qui se connaît profondément se libère de l’emprise des forces d’inerties impliquées dans l’instinct de conservation du « moi ». Dans ce cas, la passivité n’est pas négative. Elle est créatrice. Elle n’aboutit pas à l’inaction mais révèle au contraire le principe même de toute action, de tout travail véritable dans l’Univers.
Ce qui est profond est silencieux, tranquille, et dans cette tranquillité est la source de I'inépuisable. L'agitation de l'esprit est l'usage du mot. Quand le mot n'est plus, il y a l'incommensurable.
La félicité de l'Amour véritable est toute entière dans l'instant présent. Son prestige est irrésistible et possède le pouvoir de mettre en échec les tentatives de réapparition du « vieil homme ».
L'attention juste est la seule clé permettant non seulement d'ouvrir la porte intérieure mais de la dissoudre. Il n'y a dès lors plus que transparence et clarté. Les brumes de l'ignorance sont dissipées et avec elles s'évanouissent les mirages du « moi ».