des mots qui cernent avec précision sans raideur une réflexion - journal d'une recherche
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Et puis cette intuition bizarre regardant les tableaux d’autel : une peinture et une musique mêlées, c’est déjà du cinéma. Il s’en dégage quelque chose de démonstratif et mystérieux (l’incarnation ?), un lyrisme, quelque chose de paradoxal comme la possibilité d’un mouvement toujours réactivé, perpétuellement au seuil de lui-même.
Diderot remarque quelque part dans ses écrits sur les Salons comme la vie dans le tableau n’est pas l’esquisse d’un mouvement mais la possibilité d’une mobilité de l’image dont le spectateur est la mise en perspective. Le spectateur accomplit le tableau par les mouvements que son corps et son regard dessinent. En se promenant.
Le tableau est alors un suspens pensif du réel, le vent qui y souffle a quelque chose à voir avec le temps (je dis, mes tableaux sont dénués des détails et des hommes, d’anecdotes, comme nettoyés par un grand vent) comme une longue prise de vue dépeuple les paysages – à peine resterait-il des fantômes. Et trouve de la beauté dans cette fatalité.
Il faut un regard franc affronté très simplement aux choses.