La petite dame dans la grande maison

Il fallait bien que cela arrive, un Jack London qui me laisse insensible, ou en tout cas pas aussi éblouie que lors d'autres lectures par le grand bonhomme qui transparait derrière les lignes.
Et pourtant il est bien là le grand Jack, en croupe derrière Dick le richissime fermier qui a, fait rare, fait de son argent la condition de sa liberté, chevauchant sur ses terres grandioses d'une Californie qui rappelle celle de Steinbeck, là encore dans le feu du regard de sa flamboyante et intransigeante épouse, là enfin dans la modernité de leur union troublée par l'adultère, auquel Dick consentira.
Insensible est un mot trop fort, car sensible je suis finalement à la maturité qui se dégage de ce roman qui semble marquer le crépuscule de la vie d'un grand homme.

Une femme, deux hommes. Paula, la femme à l'éternelle jeunesse d'esprit et de corps, est déchirée entre deux amours. Dick, le mari, une homme d'affaires droit, intelligent, amoureux, passe plus de temps dans ses fermes et élevages qu'avec sa femme. Graham, l'ami de Dick et baroudeur au charme irrésistible, s'éprend de Paula. La triangulation est insoluble et on devine que la solution sera dramatique.
À part les chapitres sur la jeunesse de Dick, dynamique et pleine d'actions, je me suis plutôt ennuyé dans ce roman sentimental. Malgré de belles réflexions sur la relation homme-femme, féministes et très modernes pour l'époque, l'enthousiasme de la lecture ne m'a pas gagné.
Assurément, je préfère les autres registres de Jack London.