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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman plutôt noir de London : un écrivain embarque sur l'Elseneur qui voyage de Baltimore à Seattle. Dès le début il y décrit un affreux équipage et on se demande déjà comment il est possible d'avoir de tels marins, étant donné qu'il y a normalement un recrutement. Mais le capitaine semble s'en désintéresser complétement. Tensions, règlements de compte, mystérieuses disparitions et violences gratuites vont être légions durant cette traversée. Sans compter la mutinerie ! On sait qu'elle va arriver mais elle prend son temps ....Et Pathurst, qui regarde ça de loin, avec une mentalité raciste et qui méprise ouvertement ces hommes-esclaves comme il le dit lui-même. C'est parfois un peu choquant de l'entendre penser. Au milieu de cette tension, il y a heureusement la fille du capitaine qui apporte un peu de douceur au milieu de toute cette violence.
C'est un récit fluide et prenant mais qui manque beaucoup d'humanité, ce qui est étonnant chez London.
Challenge Mauvais genres 2021
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Pathurst s'embarque sur l'Elseneur pour une croisière qu'il s'imagine sans histoire.
Il cherche la solitude pour méditer mais il va rencontrer sur ce navire un équipage de sac et de cordes.
Il y doublera le cap dur (le Horn) et rencontrera l'amour après de multiples aventures.
Jack London nous offre, ici, un superbe roman à l'ancienne, classique mais passionnant, la description de la navigation aux environs du cap Horn est fabuleuse, ainsi que la scène ou les matelots torturent un requin.
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Qui, au résumé de ce livre, s'attendrait à un simple roman d'aventures maritimes, en serait pour ses frais. La majeure partie de l'histoire joue beaucoup plus sur l'ambiance que sur l'action (même si l'action est bien présente à un certain point), sur la trame d'une métaphore sociale implacable, tissée par les réflexions de l'écrivain qui observe cet étrange huis-clos avec le détachement implacable du philosophe. Un philosophe à l'opposé de tout humanisme, en qui les deux personnages centraux du Loup des Mers (Loup Larsen et le narrateur) semblent avoir fusionné... pour le pire plutôt que le meilleur.

Les Mutinés de l'Elseneur est souvent considéré comme le plus noir des romans de London, et l'on comprend aisément pourquoi. Il est aussi, de tous ceux que j'ai lu, le plus ambigu, voire le plus dérangeant pour un lecteur d'aujourd'hui. Car la métaphore sociale est également raciale : d'un côté, à la proue du navire, les faibles, les éternels perdants, la racaille, presque tous bruns ou métèques, observe le narrateur. de l'autre, à la poupe, les puissants, la race des seigneurs, tous blonds aux yeux clairs, voués à commander de tout temps et pour toujours. Difficile, à la lecture, de faire la part des intentions réelles de l'auteur : dénonciation d'une réalité sociale et de ses conséquences, constat désabusé et amer, fascination pour les thèses énoncées ? Un peu de tout cela, sans doute. Rien n'est fait pour rendre le narrateur sympathique et on sait London sensible à la souffrance des opprimés. A peu près autant que fasciné par la force et la puissance, voire implacable envers la faiblesse.
Et c'est cette contradiction apparente, au fond, qui le rend si intéressant - ici comme dans l'ensemble de son oeuvre.

Ce livre, au final, je le conseillerais à ceux qui ont déjà lu pas mal de London et possèdent une idée de ses ambiguïtés. Ce n'est en revanche certainement pas par là qu'il faut le découvrir.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Jack London est avec Jules Verne un autre grand spécialiste du roman d'aventure classique.Ses romans ont traverse les epoques en restant tres agreable a lire et a decouvrir encore aujourd'hui.Le style classique n'a pas vieilli et l'histoire reste credible de nos jours.
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"Les Mutinés de L'Elseneur" de Jack London ne fut pas un coup de coeur, (pour une raison que j'exposerais juste après) mais c'est un long roman qui entraîne, qui captive et qui nous mène ancré parmi cet équipage étrange et inquiétant. Dans cette odyssée à bord de l'Elseneur (le nom du bateau), les complots et les conflits foisonnent, il pleut de la cruauté et des mauvais tours. Nous, lecteurs, nous ne savons vraiment pas sur quel pied danser, tant les opinions et les motivations de chacun sont écoeurantes. En plus, la complexité psychologique de chaque personnage est si bien retranscrite que notre clopinement n'en est qu'aggravé. Toute cette ambivalence est jusqu'au bout incroyablement maîtrisée.
Néanmoins, ce qui m'a refroidi dans cette histoire, c'est le racisme évident du personnage principal car London ne l'écrit pas de manière à le dénoncer. Il ne le glorifie pas non plus, mais cette neutre retranscription me gêne quand même ; elle m'étonne aussi, connaissant les positionnements habituels de l'auteur sur la domination blanche et bourgeoise.
Bref, une bonne lecture malgré tout.
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À une époque où la marine à vapeur a remplacé petit à petit la marine à voile : John Pathurst, jeune écrivain/dramaturge à succès, et un brin blasé par la vie, s'offre un caprice de nouveau riche en se payant une croisière sur le voilier Elseneur. Ce dernier est chargé d'affréter un chargement de charbon, depuis Baltimore jusqu'à Seattle, en passant par le très redouté Cap Horn.À la tête du navire, le mutique et énigmatique capitaine Nathaniel West, et secondé par la brute Mr Pike s'est donné pour mission de mater un équipage constitué de parias, assassins et repris de justice.Une fois le Cap Horn passé, une mutinerie éclate, créant une division entre l'avant et l'arrière du navire. Pathurst, jusque-là témoin passif de la folie et de la violence de l'équipage, va se muer en homme d'action pour protéger celle qu'il aime : Margaret, la fille du capitaine.

Le quatrième de couverture des éditions Libretto souligne que ce livre a été écrit « au sortir d'une grave dépression éthylique ». Si l'alcoolisme de London n'est pas une donnée inédite. Elle permet néanmoins d'éclairer sur les circonstances ayant permis d'accoucher d'un roman comptant parmi les plus sombres de son auteur. Les mauvais traitements, les sévices et la mort y sont omniprésents. Les effets désinhibants de l'alcool sont bien connus, mais couplés à la plume de l'écrivain cela donne un livre totalement décomplexé, où la pensée suprémaciste de London éclate au grand jour.

Jusqu'à présent, je l'avais relevé par petites touches dans son oeuvre. Cela pouvait être perçu comme des préjugés inhérents à l'époque où les récits ont été écrits.

Il est déjà difficile de faire admettre au grand public que Jack London n'est pas un écrivain de littérature jeunesse ; il sera encore plus difficile d'expliquer les ambiguïtés d'un écrivain qui a oscillé toute sa vie entre ses engagements socialistes, pour la cause animale… et le « darwinisme social » - doctrine du philosophe anglais Herbert Spencer et dont les écrits de London ont été grandement sous l'influence - qui consiste à appliquer aux rapports sociaux la théorie de sélection et de classification des espèces de Darwin. Pour la faire courte : il est normal que certains peuples en dominent et exploitent d'autres.

Dans « Les Mutinés de l'Elseneur » cela se manifeste par une emphase mise sur les traits caractéristiques des divers occupants du navire. Ainsi les membres d'équipage sont tous « bruns », « basanés », « difformes » portants en eux tout l'atavisme de leur « race » (cela est dit explicitement dans le texte). Là où les passagers et le personnel de commandement sont loués pour la finesse de leurs traits, leurs yeux bleus et leurs cheveux blonds. Et destinés par l'ancestralité de leur sang à commander aux inférieurs.

Un livre problématique donc, plombé par son parti pris idéologique, et qui aurait pu être un grand roman d'aventures. London, malgré tout, excelle toujours dans la tension qu'il instaure de manière crescendo, et l'on se surprend à des fulgurances lors de certaines réflexions philosophiques et métaphysiques. Mais c'est trop peu face au discours idéologique qu'il nous martèle au fil des pages.

Pour ceux qui auraient peur de ressortir d'une lecture avec « La nausée et les mains sales », comme le veut le crédo de notre époque. Je leur conseille plutôt de lire « Le loup des mers », un vrai récit d'aventures avec des réflexions philosophiques et métaphysiques intéressantes, et ne donnant pas à chaque page l'envie de voir mourir son personnage principal.

Quant à Jack London, ne soyez pas trop dur avec lui, le XXème siècle s'est suffisamment chargé de lui donner tort.
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Très beau roman, comme souvent chez Jack London. Des personnages sombres, profonds, une forte dimension sociale qui imprègne fortement l'oeuvre. Tout cela servi par une plume merveilleuse. London est sans doute mon écrivain étatsunien favori, cela se confirme avec ce roman. Les personnages, quoique sombres, sont attachants et l'histoire est prégnante, intéressante, j'ai pu m'immerger complètement.
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