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3,68

sur 651 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en 2018. Je n'avais pas "kiffé grave" ce premier roman, mais un petit "kif" quand même.
Une écriture assez déstabilisante, oscillant constamment entre deux styles et deux rythmes distincts : d'un côté, cet univers limite claustral et ce manque de respiration dans la narration (langage wesh-wesh) et de l'autre, de belles échappées littéraires, voire poétiques, avec notamment les passages consacrés à la boxe.
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J'ai trouvé ce livre dans le carton de livres lors du déménagement de Zack, j'ai commencé à la lire et puis le déménagement était fini alors j'ai acheté mon exemplaire.
C'est l'histoire d'un jeune boxeur à potentiel qui n'est pas allé au bout de ses capacités pour profiter des copains, et fumer de l'herbe, et jouer aux cartes. Il aime bien une fille mais elle prend sans donner, alors il ne sait plus trop sur quel pied danser.
C'est bien écrit, simple, incisif, un peu gris, un peu triste, l'ennui du quotidien et les univers dans le même univers qui s'entrechoquent. Quelle route choisir et pour combien de temps a-t-on encore le choix?
Premier roman de l'auteur.
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J'ai beaucoup aimé ce livre, sa langue, sa drôlerie parfois (une mythique scène de dictée par exemple), la façon dont il croque sans prétention cette bande de mecs qui zonent, et qui ne s'en plaignent pas vraiment. Il n'y a pas beaucoup d'horizon au delà de ce "fief" et il reste, en refermant le livre, comme un léger sentiment de claustrophobie.
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"Fief" au risque de répéter ce qui a été dit et redit lors de sa sortie est avant tout un roman avec une langue travaillée, qui marque. La langue d'un auteur qui a trouvé sa plume et qui décrit avec beaucoup de justesse les vies de jeunes marginaux vivant en banlieue. Ni dans une très grande ville, ni dans une campagne perdue. On rencontre Jonas et ses potes, on découvre leurs quotidiens et on les suit du club de boxe aux soirées plus ou moins galères en passant par les souvenirs de leurs enfances. Comme dans le roman récent de Diaty Diallo, David Lopez s'attarde sur ses jeunes sans jugement ni pathos. Il y a un réalisme et une vraie atmosphère qui se dégage de ce roman, l'intrigue n'est pas l'enjeu. On visualise tout de suite les scènes et en même temps on sent que l'auteur n'est pas dénué d'empathie pour ses personnages, notamment Jonas le roi de l'esquive, le personnage principal. "Fief" est une belle découverte.

extrait : "Alors que nous ce sont des bleus, des poumons encrassés et quelques neurones qu'on sème sur un chemin qui ne fait rien d'autre que tracer une boucle."
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Le fief, c'est celui de Jonas, ce jeune mec qui a poussé au milieu des mauvaises herbes, parmi ces types de banlieue, qui s'insultent à longueur de phrases, en toute amitié, et trompent leur ennui et leur désespoir en fumant des joints de mauvais shit et en allant à la salle de boxe du vieux Pierrot.
Le fief, c'est ce territoire dont on est prisonnier quand on est ado, comme les parents l'ont été aussi avant eux, finalement.
Le fief, c'est aussi ce pré carré dont ils sont fiers d'être les maîtres, à moins qu'ils n'en aient honte quand ils partent en virée à la ville voisine.

Et c'est précisément ce que je retiens, malgré certains -rares- passages qui m'ont moins convaincue : l'auteur semble si imprégné de ces vies, de ce langage inimitable, de ces passe-temps qui ne servent à rien, surtout pas à passer le temps et ne mènent nulle part ; le romancier a si bien su rendre compte de cette duplicité, entre fierté et honte, entre espoir et résignation.
On y est, là, parmi eux, aux côtés de ce Jonas qui dit "je" et se dévoile. Attachant et désespérément lucide déjà. Avec la survie comme unique cap.

Un anti-héros englué dans sa vie qui débute ...
Pauvre seigneur de son pauvre fief...
Et sans doute, quand même, c'est déjà ça.
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Fief, lauréat du Prix du Livre Inter en 2018, traite d'une jeunesse désoeuvrée dont l'espoir a fondu comme neige au soleil. Les jours passent et leur monotonie avec. Seule distraction, un joint puis un autre pour tromper l'ennui, un verre d'alcool puis un autre pour oublier que la vie est chagrin. La boxe et quelques rencontres amoureuses leurs font croire par intermittence à la vie, mais le mal est trop profond pour que la foi subsiste.

David Lopez avec beaucoup d'empathie et de tendresse a su recréer le désespoir résigné de ces jeunes liés par une amitié forgée par leur exclusion et les codes qu'ils se sont créés, pris entre le regret de l'enfance ou tout était encore possible et le vide de ce que sera sans doute leur vie d'adulte.

Malgré tout ce vide existentiel désespérant, on ne peut s'empêcher de rire lorsqu'il nous livre ces moments de littérature cocasses comme quand Lahuiss essaye d'expliquer aux autres le Candide de Voltaire ou qu'il leur fait faire une dictée tirée d'un texte de Céline.

À l'instar de ces multiples fautes d'orthographe, la narration de Fief peut se révéler déroutante car l'auteur a intégré tous les dialogues à la narration de Jonas ce qui donne un texte dense mais qui reflète bien leur façon de parler : untel dit que ...... et l'autre dit que ..... en plus d'un langage « verlan » et autres mots tirés de l'argot contemporain qui pourraient perdre de multiples lecteurs. On sent que David Lopez a été formé au rap, il fait la part belle aux dialogues, tout dans le rythme et la musicalité des phrases.

Ne vous attendez pas à des rebondissements et à des scènes d'action, en réalité tout repose sur une atmosphère et un univers qui sont propres au romancier. Fief c'est l'histoire d'une génération contée au travers de récits intimes d'un narrateur à la personnalité atypique qui multiplie les introspections personnelles. C'est surtout l'histoire d'un groupe d'amis qui sont en quête d'une identité, d'un avenir tout en fumant des joints.

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J'ai adoré ce livre de David Lopez. J'ai passé mon été à en lire des passages à ma famille. Dès que quelqu'un nous rejoignait dans notre maison, il avait droit à la lecture de passages hilarants de Fief. de deux en particulier : la synthèse du Candide de Voltaire, truculente dans son parler banlieue wesh; et le passage où l'un des protagonistes essaye d'expliquer ce qui se passe quand on creuse et qu'on se retrouve de l'autre côté de la Terre…quelques passages très chaud montre que le sieur Lopez sait écrire et bien. Un très bon livre même si les passages sur la boxe m'ont laissé froid.
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Pendant une cinquantaine de pages je me suis demandé si je ne me lasserais pas du style original de ce fieffé Lopez, si rien d'essentiel ne venait rapidement pimenter un évènementiel fait de nonchalance forcenée. Et puis je suis rentré dans sa gamberge, de plus en plus accroché finalement, en me disant qu'il était peut-être une sorte de Proust de banlieue...
Son Jonas est de la "génération beuh". Alors qu'il grandissait dans une banlieue quelconque, en région parisienne peut-être et juste avant la campagne, son père fumait déjà des joints. du coup il a commencé tôt lui aussi, comme ses copains du quartier aux surnoms improbables. Tout le monde fume sans se poser de question. Souvent, beaucoup.
De là peut-être sa nonchalance avisée, comme un désengagement délibéré. Il a de la mémoire et de la jugeotte, Jonas. Il a tout retenu de l'enfance, fidèle aux potes qui n'ont pas changé. Comme eux il est un peu chelou, pas pressé de réussir sa vie, pas très combatif quoi qu'il soit plutôt bon comme boxeur. S'il fumait moins, s'il buvait moins, il pourrait d'ailleurs sûrement briller sur les rings mais bon, c'est comme ça.
Il nous raconte son monde parallèle, ses journées de rien, le temps gaspillé en bande autour des jeux de cartes, les joints chargés à donf qui circulent et les vannes qui fusent du coup, sa copine occasionnelle fan de son cunnilingus, les virées très très arrosées, les pétages de plomb, et puis la boxe qui l'air de rien compte pas pour du beurre.
Ni bourgeois ni bouseux, ni gangster ni rasta, avec ses mots jaillis d'une oisiveté marginale Jonas nous dit les maux de sa vie sans repère, sa "djeunesse" désenchantée des années Mitterand.

C'est souvent bien vu, c'est sensible, c'est parfois drôle et au final c'est beau comme la tristesse qui dit bonjour, deux ou trois générations après Sagan...
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Jonas et ses copains, la vingtaine, vivent en France entre la banlieue et la campagne, sans réelle perspective d'avenir. Leur quotidien : boire, fumer du shit, jouer aux cartes, s'insulter … et jouer à la boxe pour Jonas. Ils se sentent exclus de la société. Au fond, ce ne sont pas de mauvais bougres, ils ne demandent qu'à s'occuper mais ne font rien pour évoluer. Comme s'ils se complaisaient dans leur malheur. Ils disent même que « réussir c'est trahir ». Pour augmenter ce fossé qui les sépare des « autres », David Lopez utilise un langage familier, un peu déroutant au début, qui va rapidement nous conforter dans ce fief instauré par cette bande de potes. Il y a un fort contraste entre le quotidien de ces jeunes et les pensées plus profondes, réfléchies et soutenues qui assaillent Jonas sans qu'il n'aille au bout de ses capacités. Aussi bien intellectuelles que sportives.

Les tentatives d'éducation de Lahuiss, celui qui a un peu mieux réussi que les autres dans la vie parce qu'il a étudié, sont drôles, percutantes et atteignent leurs cibles de manière éphémère. Elles constituent un moteur pour pousser la bande à aller de l'avant et à sortir de sa condition marginale. Mais en ont-ils vraiment envie ?

J'ai bien aimé cette immersion dans un autre monde, ce fief, très enrichissante d'un point de vue personnel. C'est un thème qui est je crois peu abordé en littérature de manière aussi franche, cette réflexion sur la jeunesse perdue et son quotidien. Finalement, il s'agit d' un roman percutant, coup de poing sans doute grâce au vocabulaire, à la brutalité des mots entre langage argotique et poétique. L'écriture, grave, nous atteint de plein fouet et nous fait prendre conscience de l'impression de certains de se sentir différent et exclu, face à une certaine fatalité. Chacun à sa manière est attendrissant, humain et rien que pour cela, cette histoire ne peut laisser personne indemne.
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Je l'ai dévoré...
Le récit est construit comme une boucle : il s'ouvre sur les retrouvailles de la bande après le match de boxe de Jonas et se ferme sur la revanche contre Kerbachi. Entre ces deux temps, la vie d'un groupe de jeunes qui zonent ou plutôt squattent dans leur quartier à essayer de se désennuyer. Car ils n'ont rien à faire. Ils n'ont pas de boulot mais n'en cherchent pas. Ils veulent changer de vie, partir mais ne font rien. Ils restent là, entre eux, à fumer, à jouer aux cartes et à parler de filles qu'ils voudraient bien séduire... Ils parlent fort, s'insultent à tout va mais ont peur de sortir de leur zone de confort.
Jonas, le narrateur, est particulièrement lucide. Il a compris qu'ils étaient coincés là, qu'ils tournaient en rond. Il a du potentiel mais n'a aucune volonté ou bien doute... je ne sais pas, mais je me suis surprise à suivre le match de la revanche avec inquiétude, à vouloir qu'il l'emporte...
C'est donc un roman d'amitié construite au fil des jeux d'enfants, puis adolescents et enfin jeunes adultes, des jeux faits de rien, souvent brutaux. le chapitre consacré à l'enchainement des vacances scolaires est exemplaire "Quand j'étais petit le meilleur moment de l'année c'était les vacances..." et il égraine toutes les saisons, les gosses tout le temps dehors.
Enfin, les allusions au père permettent d'esquisser le déterminisme social auquel est confronté ces jeunes et en particulier Jonas. Si d'emblée le recours à cette langue qu'on pourrait qualifiée "de quartier" m'a un peu gênée j'ai vite été happée par le récit et me suis adaptée. (D'ailleurs, certains de mes élèves parlent et même écrivent comme les personnages alors que nous sommes en milieu rural !) Cela donne une saveur et une drôlerie certaines à des passages comme celui de la dictée.
Ce n'est pas seulement le récit de jeunes qui fument des pétards comme j'ai pu le lire ici ou là. C'est celui d'une bande de potes qui avaient l'avenir devant eux même s'ils n'avaient pas les meilleures cartes en poche mais qui voient leur horizon s'obscurcir au fil de leurs choix. Lahuiss illustre parfaitement ces possibles avortés.
Un beau roman que je recommande.
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