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Citations sur Figures du communisme (28)

Le rétablissement de l'égalité dans le rationnement kilométrique (ou plutôt en CO2) — puisqu'on voit mal par quel autre procédé produire un effet concret en cette matière — s'obtient en extrayant le voyage de sa forme capitaliste, qui le défigure en TOURISME. Et en prenant l'habitude d'une révision drastique de nos normes de mobilité internationale, c'est-à-dire en rompant avec celles que le capitalisme nous a mises dans la tête, et qui nous font trouver ordinaire d'avoir le changement de continent à une demi-journée de transport. Sauf dernier degré de l'inconséquence, il faut admettre que ces normes étaient folles, que nous partirons moins, séjournerons moins, mais avec quelques chances que ces séjours, plus rares mais possiblement plus longs, s'apparentent davantage à quelque chose comme des VOYAGES.
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Dans les multiples, grotesques, et honteuses usurpations dont ils se sont rendus coupable, les publicitaires, après le « concept » et la « créativité » (misère des « créatifs »), ont jeté leur dévolu sur « la ville », ses « lumières » et ses « couleurs ». La publicité « embellit la ville », voilà le genre de saleté que ces crétins barbus en tongues et lunettes épaisses n'hésitent pas à soutenir. Ôtez la publicité et vous retournez à Berlin-Est d'avant la chute du mur, ou à Tirana. La vérité est plutôt : mettez à bas les panneaux JC Decaux, rendez la ville aux grapheurs, aux artistes de rue, en fait à tout le monde, et vous verrez l'explosion de formes, de couleurs, d'idées, de slogans. Qu'on ouvre des concours pour les gigantesques bâches des immeubles en travaux — pour sûr on y verra autre chose que des montres, des parfums ou des téléphones portables en 20 mètres par 10. Mais on ne sait pas si l'on doit en vouloir aux publicitaires : eux-mêmes morts-vivants, comment pourraient-il faire la différence entre la vie vivante et la vie morte, perdus dans le flot des images marchandes ? On sait en tout cas qu'on les empêchera de nuire : évidemment, la publicité viendra très haut dans la liste des choses à abolir. Fermeture du secteur de la publicité : en voilà un exemple typique de l'orientation de la division du travail.
L'erreur publicitaire, concentré pur de l'erreur capitaliste, c'est d'avoir pris le désir de marchandise pour le désir tout court. Puis d'avoir conclu que, sans marchandise, le désir désertait le monde — et la couleur et la lumière avec. Avec un peu de recul, on n'en revient pas d'une escroquerie de cette magnitude. Tout dans la conjoncture présente, notamment dans les prises de vue, contredit ce mensonge énorme, et dit la poussée du désir — de faire, de peindre, de grapher, d'écrire, de construire, de créer, mais cette fois pour de vrai, c'est-à-dire hors de la valeur d'échange, hors des commandements du capital.
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La saine vertu du risque est peut-être le plus mensonger de tous les articles de l’idéologie libérale. On en a l’indice, pour ne pas dire la preuve, à ceci qu’aucun de ceux qui en tiennent le discours n’a jamais connu la précarité. Les zélateurs du risque se reconnaissent à ce qu’ils n’ont jamais connu de conséquences personnelles à leurs échecs, parfois colossaux, et à ce qu’ils sont cuirassés de leur fortune personnelle, de leurs carnets d’adresses, et de leur certitude du recasage — ils sont les apologistes du risque pour les autres.
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Fini l'arrivée continuelle sur "le marché" de voitures clinquantes farcies d'options ineptes, fini les téléphones portables à performances aussi mirifiques qu'inutiles, ou les frigos connectés.
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C’est que tout dans la crise du Covid incrimine le capitalisme dans ses tendances les plus fondamentales. Et dessine en creux un paysage souhaitable, dont le principe directeur serait : relever les personnes de la précarité, en finir avec les angoisses de l’aléa économique, avec le tourment de l’incertitude, avec l’oppression de la question : « qu’est-ce qu’on va devenir ? » Il n’y a pas de réponse possible, il n’y a pas de repos possible, dans le capitalisme, qui fait dépendre les existences matérielles de deux entités souveraines, mais tyranniques, et surtout portées au dernier degré de l’instabilité dans le régime néolibéral : le marché et l’emploi. Que la vie matérielle des gens soit accrochée à ces deux maîtres fous, c’est ce avec quoi il faut en finir.
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Le capital s’efforce toujours de rémunérer minimalement le travail : il structure donc un demande faiblement solvabilité ; à laquelle on ne peut proposer que de la marchandise à prix suffisamment faible ; donc produite dans des conditions de productivité qui les vouent à être mal faites ; par des salariés maltraités et peu payés ; et la boucle est bouclée. Seule la crème des riches échappe à la boucle de la camelote.
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Chaque année ou presque connaît un « mouvement social » d’importance, et ces épisodes n’ont rien de séparé : entre deux flambées, la braise rougeoie, jamais ne s’éteint. La colère est devenue bruit de fond politique de la société, et ça n’est pas que le symptôme d’un changement des humeurs collectives : également celui d’une arrivées aux limites, et d’une réouverture aux degrés de liberté. En réalité, c’est le régime politique, et même politico-économique d’ensemble, qui est entré en phase de délabrement. Ou de ce que Gramsci appelle une crise organique.
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Éloigné des conditions historiques, colonialistes, de l’accumulation primitive, le capitalisme considère cependant la rémanence des rapports racistes dans la société où il évolue, traces profondes laissées par le passé esclavagiste ou la décolonisation, et voit ce qu’il peut en faire. Si ces rapports, qui lui sont secondaires, lui offrent des opportunités simples de surexploitation, il les saisit sans hésiter.
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Les luttes contre les dominations sont entièrement légitimes – dit le capitalisme – tant qu’elles continuent de se couler dans la grammaire de la domination capitaliste. C’est vrai, dans notre histoire, nous ne nous sommes pas toujours très bien comportés, mais après tout rien ne s’oppose à ce que le Noir soit un exploiteur comme les autres, et la femme tout autant, bienvenue à eux, notre tolérance est entière.
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Éloigné des conditions historiques, colonialistes, de l’accumulation primitive, le capitalisme considère cependant la rémanence des rapports racistes dans la société où il évolue, traces profondes laissées par le passé esclavagiste ou la décolonisation, et voit ce qu’il peut en faire. Si ces rapports, qui lui sont secondaires, lui offrent des opportunités simples de surexploitation, il les saisit sans hésiter. Mais si les données politiques générales se modifient, qui mettent ces rapports autres en question, voire sous pression, si de la société se font connaître des protestations pour les corriger, le capitalisme saura faire avec.
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