Ne tournons pas autour du pot!
J'avoue que la lecture de
la pâtissière de Long Island de
Sylvia Lott m'a quelque peu déçue. Sans discréditer l'auteur qui a un talent certain et l'histoire qui semble bien documentée, je n'ai pas vraiment accroché. Je ressors ainsi de cette lecture, perplexe et sur ma faim (un comble pour un livre traitant de pâtisserie) ! Ce n'était par ailleurs pas mon choix premier pour le challenge #JeBookin avec les autres d'avril 2018… mais par curiosité, je l'ai lu.
Bien que la thématique m'ait attirée – entre gourmandise et Histoire, tous les ingrédients étaient réunis pour que le livre me plaise – je n'ai jamais réussi à m'immerger dans le récit au point de ne plus pouvoir m'en détacher. Pour tout vous avouer, j'ai même dû me forcer quelque peu pour terminer la lecture à temps, sachant qu'il y avait une échéance à respecter dans le cadre de notre lecture mensuelle commune.
Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain…
Le récit de
Sylvia Lott est en fait une mise en perspective de l'histoire de Marie Wiemkes dans les années 1930-50, avec celle, contemporaine, de sa petite-nièce, Rona Otten. Deux femmes, deux histoires, deux époques… toutes deux reliées par la recette du fameux cheese-cake « New York style » aux vertus prodigieuses!
Si, à mes yeux, ce n'est pas un « grand roman », il en reste que certains aspects m'ont positivement interpellée et ont le mérite d'être relevés.
Ainsi le contexte socio-économique et historique d'avant-guerre retraçant le parcours de Marie, cette Allemande ayant émigré, malgré elle, aux Etats-Unis et son regard percutant de femme libre sur les événements se déroulant dans son pays natal à la veille de la 2e guerre mondiale, sont à mon sens ce qui « sauve » le livre.
La dualité entre la modernité d'une ville comme New York dans les années 1930 et la Frise orientale, où Marie est née et a vécu toute son enfance, est également agréablement mise en valeur par l'auteur qui nous rappelle combien difficile et parfois illusoire était le parcours des émigrés à cette époque-là. J'ai apprécié tant les passages décrivant la vie des paysans travaillant dans les tourbières frisonnes, fiers de leur terre, proies faciles fascinées par les doctrines « patriotiques » du mouvement naissant du national-socialisme que ceux relatant la frénésie des riches américains vivant sur la côte est des Etats-Unis dans un contexte de fin de Prohibition.
Mais si les thèmes de la liberté naissante des femmes, du développement industriel et du nazisme à l'étranger sont abordés ici, ce n'est toujours que de manière succincte et uniquement pour mettre en valeur la romance des 2 jeunes femmes. Dommage car ce sont à mon sens les parties les plus intéressantes…
Mais ce qui m'a surtout gênée et laissé sur ma faim, c'est le côté trop « fleur bleue » et prévisible de l'histoire d'amour ultra romantique des héroïnes ainsi que le manque de profondeur des différents protagonistes. On dirait des caricatures tant le trait est forcé. le pompon revenant au dénouement final convenu, bâclé et tellement mièvre ! A nouveau, dommage … car c'est souvent de la fin que nous reste notre impression générale du livre.
J'ai passé tout de même un bon moment de lecture en mode détente, mais je ne pense pas que ce roman va me marquer pour longtemps. Je ne vous conseille donc cet ouvrage que dans un mode lecture « feel good », sans prise de tête.
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