Voilà un roman à énigme captivant.
Jérôme Loubry en a soigné la construction pour ménager au maximum le suspense. Il déploie deux lignes narratives, l'une en août 2017, l'autre l'été 1986. le narrateur, David, est un auteur à succès. Il vit dans une somptueuse villa de bord de mer. Ses relations avec sa femme, Sarah, sont quelque peu houleuses. Il n'est pas facile de partager la vie très particulière d'un écrivain. Son éditeur, Samuel, est aussi son ami d'enfance.
David et Samuel reçoivent tous les deux un manuscrit qui les renvoie à l'été 1986 au centre de vacances de l'entreprise où travaillent leurs pères, sur la côte vendéenne. Une troisième personne inconnue en est également destinataire.
Jérôme Loubry s'attache à l'aspect social de l'histoire, qui fait de son roman, une oeuvre vraiment originale. L'usine va déposer le bilan. Les ouvriers vont se retrouver au chômage dans le contexte de la fin des années 80 qui est économiquement très difficile. Leur patron, dévasté par les évènements, souhaite qu'ils profitent d'un dernier été, au village qui a été construit spécialement pour eux à
Saint Hilaire de Riez. L'annonce des licenciements ne sera faite qu'après l'été.
Le douzième chapitre est un roman très dense, avec la mise en abîme du récit d'enfance. de nombreux thèmes sont abordés : l'écriture, les rapports de classe, les violences conjugales, la maltraitance, l'enfance, la culpabilité.
Jérôme Loubry privilégie le suspense, mais son roman creuse aussi la psychologie des personnages.
Jérôme Loubry s'inscrit sur la liste des écrivains français de romans noirs les plus efficaces. Son éditrice, Caroline Lépée, est aussi celle de
Guillaume Musso.